Allâh, swt, a répandu le Christianisme et a trompé le monde ?






Certaines chrétiens font valoir que le Dieu du Coran a "trompé" les gens en leur faisant croire que Jésus a été crucifié et que Sa "tromperie" a été le facteur et la cause de la propagation du christianisme, religion pourtant jugée fausse par les musulmans. Lesdits chrétiens y voient donc une incohérence islamique et coranique. L'objet de cet article est de répondre laconiquement à cette assertion.

 


Il est certain que l'Islam réfute le fait que Jésus ait été supplicié par ses ennemis. Plusieurs polémistes chrétiens ont bien tenté de prouver le contraire mais ils ont, malheureusement pour eux, échoué.

 
 

Jésus est-il mort selon l'Islam ?


Jésus a t'il été crucifié selon l'Islam ?

 

 

C'est une idée décidément récurrente et répandue dans les rangs des apologistes chrétiens que Paul et les Apôtres du Christ ont été unanimes dans leur prédication de l'Evangile. D'après ces gens, les apôtres et Paul auraient prêchés la même doctrine et tout le monde croyait en la nature divine de Jésus, Fils divin, sortit du sein du Père, venu dans le monde dans le seul but d'être crucifié pour racheter les péchés des gens après le légendaire et prétendu "péché originel".

 


Mais en fait Paul et les disciples ne prêchaient pas la même doctrine et ne professaient pas tout à fait la même christologie. Chose que Maurice Bucaille, s'appuyant sur les travaux du Cardinal Daniélou, ne manque pas de souligner :

 


Les études modernes sur les débuts du christianisme montrent que cette façon de présenter les choses ne correspond guère à la réalité. On verra ce qu'il en est des auteurs des Evangiles. Pour ce qui concerne les décennies qui suivirent la mission de Jésus, il faut savoir que les événements ne se sont pas du tout déroulés comme on l'a dit et que l'arrivée de Pierre à Rome n'a nullement établi l'Eglise sur ses fondements. Bien au contraire, entre le moment où Jésus quitta cette terre et jusqu'à la moitié du IIe siècle, soit pendant plus d'un siècle, on assista à une lutte entre deux tendances, entre ce que l'on peut appeler le christianisme paulinien et le judéo-christianisme ; ce n'est que très progressivement que le premier supplanta le second et que le paulinisme triompha du judéo-christianisme.

 

Un grand nombre de travaux remontant aux toutes dernières décennies, fondés sur des découvertes de notre temps, ont permis d'aboutir à ces notions modernes auxquelles est attaché le nom du cardinal Daniélou. L'article qu'il fit paraître en décembre 1967 dans la revue Etudes : " Une vision nouvelle des origines chrétiennes, le judéo-christianisme », reprenant des travaux antérieurs, en retrace l'histoire et nous permet de situer l'apparition des Evangiles dans un contexte bien différent de celui qui ressort des exposés destinés à la grande vulgarisation. On trouvera ci-dessous un condensé des points essentiels de son article avec d'amples citations.

 

Après Jésus, le « petit groupe des apôtres » forme une « secte juive fidèle aux observances et au culte du temple ». Toutefois, lorsque se joint à eux celle des convertis venus du paganisme, on leur propose, si l'on peut dire, un régime spécial : le concile de Jérusalem de 49 les dispense de la circoncision et des observances juives ; « beaucoup de judéo-chrétiens se refusent à cette concession ». Ce groupe est complètement séparé de Paul. Qui plus est, à propos des païens venus au christianisme, Paul et les judéo-chrétiens se heurtent (incident d'Antioche de l'an 49). « Pour Paul, la circoncision, le sabbat, le culte du temple étaient désormais périmés, même pour les juifs. Le christianisme devait se libérer de son appartenance politico-religieuse au judaïsme pour s'ouvrir aux Gentils. »

 

Pour les judéo-chrétiens restant de « loyaux Israélites », Paul est un traître : des documents judéo-chrétiens le qualifient d' « ennemi », l'accusent de « duplicité tactique », mais « le judéo-christianisme représente, jusqu'en 70, la majorité de l'Eglise » et « Paul reste un isolé ». Le chef de la communauté est alors Jacques, parent de Jésus. Avec lui, il y a Pierre (au début) et Jean. « Jacques peut être considéré comme la colonne du judéo-christianisme, qui reste délibérément engagé dans le judaïsme en face du christianisme paulinien. » La famille de Jésus tient une grande place dans cette église judéo-chrétienne de Jérusalem. « Le successeur de Jacques sera Siméon, fils de Cléopas, cousin du Seigneur.  (La Bible, le Coran et la Science, Seghers, p.110-112)

 


La Bible elle-même parle de ces divergences doctrinales :

 

Je m'étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre Évangile. Non pas qu'il y ait un autre Évangile, mais il y a des gens qui vous troublent, et qui veulent renverser l'Évangile de Christ. Mais, quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons prêché, qu'il soit maudit !  (Galates, 1 :6-8)

 


Reste que, pourrait-on rétorquer, l'Islam enseigne que Jésus n'a pas été crucifié alors que les premiers chrétiens pensaient qu'il l'avait été *.

 


Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que croire que Jésus avait été crucifié n'était en ce temps (avant la révélation et la communication du texte coranique) pas nécessairement synonyme de mécréance pour une personne se réclamant de Jésus, du moment que cette conviction n'était pas suivit d'une croyance particulière, qu'un caractère salvateur n'était pas rattaché à cette prétendue mort.

 

Il se peut donc tout à fait que ces gens ayant relaté aux Apôtres (lesquels s'étaient enfuis) qu'ils avaient vu un homme être crucifié et leur ayant affirmé qu'ils avaient reconnu en cet homme leur maître, les Apôtres les crurent, n'ayant pas les moyens de vérifier si c'était bien le Messie ou quelqu'un d'autre. Ils relatèrent à leur tour ce qu'ils avaient entendu dire, et ainsi de suite jusqu'aux auteurs des textes évangéliques. Les musulmans pensent que, n'ayant aucun moyen de connaître de la part de Dieu que ce n'avait pas été le cas, ces Apôtres ne seront pas responsables devant Dieu de cette façon de considérer les choses quant à la fin de Jésus. Ibn Taymiyya a écrit le principe communiqué par les sources de l'islam en la matière : "Celui à qui la totalité des textes n'était pas parvenue, la preuve ne sera pas avérée à son égard par rapport à ce qui ne lui était pas parvenu ("lam taqum 'alayh il-hujjatu bi mâ lam yab'lugh'hu"), parmi les choses dont le sens était de compréhension ardue ; s'il a fait des efforts pour connaître la vérité (quant à ces choses) et qu'il a atteint celle-ci, il aura deux récompenses, et s'il s'est trompé il aura une récompense et son erreur lui sera pardonnée" (Al-Jawâb us-sahîh 1/271). Il écrit également : "Quant à ceux qui ont vécu à une époque éloignée de celle du Messie et à qui, de ses enseignements authentiques, seule une partie et non la totalité est parvenue, la preuve sera avérée quant à eux (devant Dieu) par rapport à ce qui leur était parvenu, mais non pas par rapport à ce qui ne leur était pas parvenu ("qâmat 'alayhim ul-hujjatu bi mâ balaghahum min akhbârihî, dûna mâ lam yab'lugh'hum min akhbârih"). C'est la même chose pour ceux qui suivent Moïse. (…) Dès lors, si on dit que les Apôtres, ou certains Apôtres, ou de nombreux Gens du Livre, ou la plupart des Gens du Livre, croyaient [, avant la révélation du Coran ou avant que la révélation du Coran parvienne jusqu'à eux,] que Jésus avait été crucifié, il s'agira certes d'une croyance en soi erronée, mais cette erreur n'entachera en rien leur foi et n'entraînera pas de punition dans l'au-delà, puisque les livres évangéliques dont ils disposaient relataient la crucifixion de Jésus" (Al-Jawâb us-sahîh 1/274-275).

 

Source : http://www.maison-islam.com/article.php?id=422

 

 

 

Ainsi, le fait que des gens aient cru ou pensé que Jésus avait été crucifié par ces ennemis ne fit pas d'eux nécessairement des incroyants puisque il eurent ouï dire que Jésus avait été crucifié, du moment qu'ils ne développèrent pas de doctrine spécifique à cet égard mais continuèrent à suivre les préceptes de l'Evangile authentique de Jésus, lequel était un complément de la Torah de Moïse. Cela parce qu'ils écoutèrent davantage leur bon sens que les passions sataniques. Et c'était bien sur le cas de mouvances Judéo/chrétiennes, en particulier les Ebionites et les Nazaréens, ennemis jurés de Paul, et dont les christologies étaient relativement proches de celle de la communauté de Muhammad, saws.  D'après le Père de l'Eglise, Epiphane de Salamine, leur credo était le suivant:

 


La "profession de foi [des Nazaréens] est bien celle des Juifs en tout, sauf qu'ils prétendent croire au Christ. Chez eux, en effet, on professe qu'il y a une résurrection des morts et tout vient de Dieu ; ils proclament aussi un seul Dieu et son Serviteur Jésus-Christ
(Epiphane, Panarion 29.29)

 

 

 





Appendice :

 

 

 

 

 

Certains individus ont aussi énoncé des propos pour le moins bizarroïdes sur le ministère de Jésus au regard de l'Islam.

 


Le Coran enseigne que Jésus était un messager d'Allah et un prophète de l'Islam. En effet, la Sourate 19 affirme que Jésus a commencé à prêcher l'Islam dés sa naissance (…)

 

Puis les douleurs de l'enfantement l'amenèrent au tronc du palmier, et elle dit: ‹Malheur à moi! Que je fusse mort avant cet instant! Et que je fusse totalement oubliée!›. Alors, il l'appela d'au-dessous d'elle, [lui disant:] ‹Ne t'afflige pas. Ton Seigneur a placé à tes pieds une source. Secoue vers toi le tronc du palmier: il fera tomber sur toi des dattes fraîches et mûres. Mange donc et bois et que ton oeil se réjouisse! ….Je suis vraiment le serviteur d'Allah. Il m'a donné le Livre et m'a désigné Prophète. Où que je sois, Il m'a rendu béni; et Il m'a recommandé, tant que je vivrai, la prière et la Zakat; et la bonté envers ma mère. Il ne m'a fait ni violent ni malheureux. Et que la paix soit sur moi le jour où je naquis, le jour où je mourrai, et le jour où je serai ressuscité vivant.› [2]

 

La position de Mohammed implique également que Jésus fut le plus grand échec de l'histoire des prophètes : Il a passé 33 ans à prêcher l'Islam (dès sa naissance selon la théologie islamique) et pourtant peu après sa mort, les enfants d'Israël se sont divisés en deux camps.

 

Source : http://facealislam.free.fr/wood-allah%20trompeur.htm

 

 

Le Coran ne dit jamais que lorsqu'il est né, Jésus, a.s, a commencé à prêcher, à exhorter en sa qualité de Prophète. Cette prise de parole au berceau avait pour but de défendre sa mère des calomnies et pour ce qui est de la phrase "Il m'a donné le Livre", l'Imâm Qurtubi cite différentes opinions expliquant le sens de la déclaration de Jésus et celle qui est la plus pertinente est que Jésus avait l'intention de dire que Dieu a décrété que "le Livre" (Evangile) lui serait révélé. Ceci est exprimé au passé dans le verset, car il est fait référence à une décision déjà décrétée.

 


Une figure de style similaire est utilisée en Coran 108:1, où Dieu dit, au passé, qu'Il a donné à Muhammad, une rivière dans l'au-delà, al-Khawtar. De toute évidence, lors de la révélation de ce verset, Muhammad (que la paix soit sur lui) était encore sur la planète terre et n'avait pas eu le cours d'eau en sa possession. Ceci parce qu'il ne s'agissait que d'un décret divin, déjà pris à l'avance comme dans la Sourate Maryam.

 


En fait, selon la logique de l'auteur, c'est Noé, ayant vécu 950 années, qui a été le "plus grand échec de l'histoire des prophètes".

 


Il ne faudrait pas non plus inverser les rôles car c'est bien le Dieu de la Bible qui est trompeur, malveillant. Ainsi, Jérémie, le Prophète se plaint de la duperie de Dieu :

 

Jérémie 4/10 :

Je dis: Ah! Seigneur Éternel! Tu as donc trompé (nasha) ce peuple et Jérusalem, en disant: Vous aurez la paix! Et cependant l'épée menace leur vie.

 


Le mot Nasha signifie entre autre:

 

1) tromper, séduire, décevoir

 

 1a) (Nifal) être trompé

 

 1b) (Hifil) séduire

 

Source : http://concordance.keo.in/strong_hebreu/strong-hebreu-5377.html

 

 


The New Bible commentar
y dit au sujet de l'attitude de Jérémie dans ce passage...   


Dans sa détresse, il accuse le Seigneur d'avoir trompé le peuple, vraisemblablement en ayant permis aux faux Prophètes de les convaincre avec un message de paix  (cf. 6:13-14). (New Bible Commentary)



John Gill est plus explicite en commentant la teneur du reproche de Jérémie :


Ce que les faux prophètes on fait, on dit que Dieu l'a fait, parce qu'il a toléré qu'ils trompent  les gens

 

Source::http://www.searchgodsword.org/com/geb/view.cgi?book=jer&chapter=004&verse=010

 

 

En outre, réaliser la perdition des gens semble être l'objectif du Dieu du Nouveau Testament.

 


2Thessaloniens 2.11-12

Aussi Dieu leur envoie une puissance d'égarement, pour qu'ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'injustice, soient condamnés. 

 

 

Ainsi des auteurs tels David Wood souffrent cruellement d'un manque de crédibilité   lorsqu'ils critiquent le Dieu du Coran étant donné que le Dieu de la Bible se révèle être passé maître dans l'art de la duperie.

 

 

 

*  Voir à propos ce lien intéressant :

 

http://www.aimer-jesus.com/manuscrits_crucifixion.php




Moussa Youssouf


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30/06/2008
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