Jésus est-il celui qui envoi le Paraclet?



Une des objections contre le prophète Muhammad (sws) sur le fait qu'il puisse être le Paraclet, il y a le fait que le texte dise que c'est Jésus qui l'enverra.

Karl Pfander dit :

(4) Il devait être envoyé par le Christ (cf. Jean 15, 26 ; 16, 7), ce que les musulmans ne peuvent pas admettre à propos de Muhammad.


Comme le rapporte Karl Pfander, deux passages disent que Jésus enverra le Paraclet (Jean 15.26 et Jean 16.7).

La réponse à cette objection n'est pas difficile :

Tout d'abord, Jésus dit qu'il ne fait que répéter les paroles que Dieu lui a demandé de transmettre :

Jean 12:49 
Car je n'ai point parlé de moi-même; mais le Père, qui m'a envoyé, m'a prescrit lui-même ce que je dois dire et annoncer.

Jean 14:10 
Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les oeuvres.


Cela signifie que lorsque Jésus dit qu'il enverra le Paraclet, on doit se souvenir qu'il ne parle pas de lui-même, et que c'est le Père qui enverra le Paraclet. Ceci est confirmé par deux autres versets :

Jean 14.16 
Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous,

Jean 14.26 
Mais le consolateur, l'Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.


C'est donc bien le Père qui enverra le Paraclet. Il en est de même lorsque l'ange de l'Eternel a dit à Agar qu'il allait multiplier sa postérité (Genèse 16.18), alors que c'est Dieu qui l'a fait (Hébreux 6.14).





Deuxièmement, un passage nous dit que le Paraclet vient de la part du Père et qu'il provient de lui :

Jean 15.26
Quand sera venu le consolateur, que je vous enverrai de la part du Père, l'Esprit de vérité, qui vient du Père, il rendra témoignage de moi;


Le Paraclet vient du Père et non de Jésus. Comment Jésus peut-il envoyer quelque chose qui ne lui appartient pas?






Troisièmement, Jésus a dit qu'il ne venait pas de lui-même mais du Père :

Jean 7
28 Et Jésus, enseignant dans le temple, s'écria: Vous me connaissez, et vous savez d'où je suis! Je ne suis pas venu de moi-même: mais celui qui m'a envoyé est vrai, et vous ne le connaissez pas.
29 Moi, je le connais; car je viens de lui, et c'est lui qui m'a envoyé.

Jean 8:42 
Jésus leur dit: Si Dieu était votre Père, vous m'aimeriez, car c'est de Dieu que je suis sorti et que je viens; je ne suis pas venu de moi-même, mais c'est lui qui m'a envoyé.


Jésus dit qu'il ne vient pas de lui-même, mais que c'est le Père qui l'a envoyé. On en déduit que lorsque le Père envoi une personne, cette dernière ne peut venir que de Dieu et de personne d'autres. Or, étant donné qu'il est dit que le Paraclet vient du Père, comment un autre que lui peut-il être celui qui l'envoi?






Quatrièmement, Jésus dit qu'il va s'en aller :

Jean 16.7
Cependant je vous dis la vérité: il vous est avantageux que je m'en aille, car si je ne m'en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai.


Ceci est aussi le cas dans d'autres passages :

Jean 7:33 
Jésus dit: Je suis encore avec vous pour un peu de temps, puis je m'en vais vers celui qui m'a envoyé.

Jean 8:21 
Jésus leur dit encore: Je m'en vais, et vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché; vous ne pouvez venir où je vais.


Pourtant, Jésus n'est pas monté au ciel de lui-même, mais fut élevé par Dieu :

Marc 16.19
Le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel, et il s'assit à la droite de Dieu.

Luc 24:51 
Pendant qu'il les bénissait, il se sépara d'eux, et fut enlevé au ciel.

Actes 1
10 Et comme ils avaient les regards fixés vers le ciel pendant qu'il s'en allait, voici, deux hommes vêtus de blanc leur apparurent,
11 et dirent: Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l'avez vu allant au ciel.

Ephésiens 1
17 afin que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation, dans sa connaissance,
18 et qu'il illumine les yeux de votre coeur, pour que vous sachiez quelle est l'espérance qui s'attache à son appel, quelle est la richesse de la gloire de son héritage qu'il réserve aux saints,
19 et quelle est envers nous qui croyons l'infinie grandeur de sa puissance, se manifestant avec efficacité par la vertu de sa force.
20 Il l'a déployée en Christ, en le ressuscitant des morts, et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes,


Ainsi, malgré que Jésus dise qu'il devait de lui-même s'en aller au Père, c'est le Père qui a faire en sorte qu'il vienne à lui. De la même manière, lorsque Jésus dit qu'il enverra le Paraclet, c'est en réalité le Père qui l'envoi.






Cinquièmement, Jésus peut envoyer le Paraclet dans le sens que s'il part, le Paraclet vient, et que s'il ne part pas, le Paraclet ne vient pas :

Jean 16.7
Cependant je vous dis la vérité: il vous est avantageux que je m'en aille, car si je ne m'en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai.


Jésus et le Paraclet ne peuvent pas être au même endroit en même temps.

Dans un match de football, il y a en général deux gardiens de but, un sur le terrain et l'autre hors du terrain. A la mi-temps, le premier gardien a épuisé ses forces et ne peut pas continuer la seconde mi-temps. Il s'adresse aux autres joueurs en leur disant qu'il va leur envoyer le deuxième gardien. Bien entendu, personne ne va l'accuser de s'être fait l'entraineur de l'équipe, mais s'il a dit cela c'est parce que sa sortie implique nécessairement l'entrée du deuxième gardien.

De la même manière, si Jésus est dans ce monde, le Paraclet ne peut pas être dans ce monde. Dans ce sens, Jésus envoi le Paraclet.






Sixièmement, le Paraclet vient suite à une prière de Jésus :

Jean 14.16 
Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous,


Celui qui prie Dieu d'envoyer une chose, peut-il être celui qui envoi cette même chose? Que non pas.

Lorsque Jésus dit qu'il va envoyer le Paraclet, cela signifie qu'il va prier Dieu de l'envoyer. Il y a donc deux étapes qui forment une relation de Chasles :

Étape 1 : Jésus prie Dieu
Étape 2 : Dieu envoi le Paraclet

En résumant, on peut dire que Jésus envoi le Paraclet. C'est donc pour simplifier que Jésus a dit qu'il enverra le Paraclet, parce que c'est lui qui est à l'origine de la demande.

Nous avons un exemple avec les miracles de Jésus. Il dit qu'il guérit les malades :

Matthieu 8
5 Comme  Jésus entrait dans Capernaüm, un centenier l'aborda, 8-6 le priant
6 et disant: Seigneur, mon serviteur est couché à la maison, atteint de paralysie et souffrant beaucoup.
7 Jésus lui dit: J'irai, et JE le guérirai.


Mais nous savons qu'il ne peut le faire qu'en priant Dieu :

Jean 11
41 Ils ôtèrent donc la pierre. Et Jésus leva les yeux en haut, et dit: Père, je te rends grâces de ce que TU m'as exaucé.
42 Pour moi, je savais que TU m'exauces toujours; mais j'ai parlé à cause de la foule qui m'entoure, afin qu'ils croient que c'est toi qui m'as envoyé.

Jean 14:10 
Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père qui demeure en moi, c'est lui qui fait les oeuvres.


De la même manière, Jésus prie Dieu en premier lieu, puis Dieu l'exauce. En résumant, on peut dire que c'est Jésus qui accomplis des miracles, et c'est la raison pour laquelle il a dit "JE le guérirai" (Matthieu 8.7).

Ainsi, comme c'est Jésus qui va prier Dieu d'envoyer le Paraclet, il peut dire qu'il va l'envoyer.

Il n'y a rien d'étonnant au fait que Jésus prie Dieu pour envoyer le Prophète Muhammad (sws). Le Coran nous dit que Ibraham (sws) et Ismaïl (sws) ont priés Dieu de leur envoyer le Prophète (sws) :

Coran 2
127 Et quand Abraham et Ismaël élevaient les assises de la Maison: ‹Ô notre Seigneur, accepte ceci de notre part! Car c'est Toi l'Audient, l'Omniscient.
128 Notre Seigneur! Fais de nous Tes Soumis, et de notre descendance une communauté soumise à Toi. Et montre nous nos rites et accepte de nous le repentir. Car c'est Toi certes l'Accueillant au repentir, le Miséricordieux.
129 Notre Seigneur! Envoie l'un des leurs comme messager parmi eux, pour leur réciter Tes versets, leur enseigner le Livre et la Sagesse, et les purifier. Car c'est Toi certes le Puissant, le Sage!


Et dans notre cas, Jésus a annoncé la venue du Prophète (sws) (Coran 61.6). Ainsi, Jésus a envoyé le Paraclet dans le sens où il a prier Dieu pour que lui l'envoi.








Appendice

(islampaix & Karim)




Si vous avez réussit à répondre aux arguments cités plus haut, il faudra alors réfuter celui qui suit :

Un problème d'ordre textuel est détectable dans l'Evangile selon Jean et qui correspond exactement au but de notre recherche sur le Paraclet. Cette issue permettra de sortir de la contradiction évidente ou alors de la difficulté que représente «l'envoie» du Paraclet. Est-il envoyé par Dieu ou Jésus(as)? Le chapitre 14 contient 2 références de l'envoie par Dieu tandis que les chapitres 15 et 16 contiennent chacun une référence de l'envoie par Jésus(as). Les trinitaires sautent bien évidemment sur l'occasion pour attester que dans ces versets la Trinité est évidente puisque Dieu et Jésus(as) ont les mêmes possibilités. Mais cela va plus loin que cela. Au chapitre 14 verset 30 Jésus(as) dit à ses disciples qu'il ne peut leur parler que pendant peu de temps:

«Je ne parlerai plus guère avec vous» (Jean 14,30)

Puis est directement suivit pas le verset 31 du chapitre 14 toujours, qui indique que Jésus(as) après leur avoir parler, dit explicitement qu'ils partent sur le champs:

«levez-vous, partons d'ici» (Jean 14,31)

Pourtant, les chapitres 15-17 représentent 1/7 de l'évangile qui représente 3 chapitres de la vie de Jésus(as) sur sa mission de 3 ans et ils sont mis à la suite de la fin du chapitre 14 qui justement dis que Jésus(as) ne leur parlera plus beaucoup. Certains objecteront qu'il disait cela dans le sens de la durée de sa mission terrestre qui vient à terme, mais le soucis est que ces chapitres sont d'une part le plus grand discours de Jésus(as) fait à ses apôtres et d'autre part, ils sont en trop dans le récit Johannique. Le chapitre 14 devrait normalement être suivit du chapitre 18 qui ferait une suite logique. En fin du chapitre 14 Jésus(as) dit qu'il ne peut plus parler longtemps avec eux et au début du chapitre 18, Judas le livre pour le faire arrêter, ce qui est fait. Les 3 chapitres ne sont guère à leurs places et ils peuvent être soit une tradition supplémentaire de la vie de Jésus(as) qui fut inséré par l'un des auteurs de l'évangile selon Jean, soit il s'agit d'un ajout ultérieur au début de la mise par écrit de ce récit et l'auteur à combiner plusieurs traditions sans en vérifier l'authenticité et a assemblé son récit comme bon lui semble. Peut-être que dans le rapport qui fut fait, l'auteur de ces chapitres n'a pas bien compris ce que Jésus(as) a dit. Mais cette dernière proposition est conjecturale. Mais nous pouvons constaté que l'envoie du Paraclet par Jésus(as) ne se retrouve que dans ces chapitres douteux. La leçon originale devait être seulement l'envoie par Dieu et non par Jésus(as). Voici comment le texte serait mieux structuré et conviendrait au contexte:

«Je ne parlerai plus guère avec vous; car le prince du monde vient . Il n'a rien en moi; mais afin que le monde sache que j'aime le Père, et que j'agis selon l'ordre que le Père m'a donné , levez -vous, partons d'ici.» (Jean 14,30-31)

«Lorsqu'il eut dit ces choses, Jésus alla avec ses disciples de l'autre côté du torrent du Cédron, où se trouvait un jardin, dans lequel il entra , lui et ses disciples. Judas, qui le livrait , connaissait ce lieu, parce que Jésus et ses disciples s'y étaient souvent réunis.» (Jean 18,1-2)

Les savants chrétiens savent que ces chapitres sont en désordre :

Tresmontant dit :

Levez-vous et allons-nous-en d'ici... Il est évident que ces mots donnent le signal du départ et qu'en conséquence les chapitres suivants doivent être placés avant ce signal du départ. Il n'est pas évident ni certain que le chapitre xv soit la reportation d'un enseignement donné dans cette même et dernière nuit. Il peut être la reportation d'un enseignement donné antérieurement. Il existe donc ici un problème littéraire de composition. Le chapitre xv semble ajouté après coup. Le fait que les mots: Levez-vous, allons-nous-en d'ici... aient subsisté dans les manuscrits, suivis du chapitre xv qui ne semble pas à sa place, prouve que nous sommes bien en présence de documents écrits, arrangés et combinés, et non pas d'une longue tradition orale qui se serait déposée par écrit au n {e} siècle de notre ère, ni d'une rédaction tardive: car s'il s'agissait d'une rédaction tardive, pourquoi cette imperfection manifeste dans la composition? On voit très bien ici la couture de plusieurs documents écrits qui ont été cousus l'un à l'autre. La question reste donc ouverte de savoir quand a été donné l'enseignement qui se trouve noté et rapporté au chapitre xv. Commentaire de Tresmontant sur Jean 14.31.


Les notes de la Bible de Jérusalem :

e) Dans un état antérieur de l'évangile, la suite du texte se lisait en 18.1, ou peut-être en 17.1. Bible de Jérusalem, Note sur Jean 14.31, page 1851.


Les notes de la TOB :

b) Achevant le premier entretient de Jésus avec ses disciples, ce verset devait introduire le récit de la Passion (chap. 18-19). Cf. 13,1 note et Mc 14,42. Traduction Oecuménique de la Bible, note sur Jean 14.31, page 2607.


Le commentaire de l'ACEBAC :

Partons d'ici. Ce signal de départ correspond à celui de #Mr 14:42. Mais que signifie-t-il, puisque l'on ne s'en va pas et que Jésus recommence un discours plus long que le précédent? Le départ ne s'effectue réellement qu'en #Jn 18:1. Les chapitres 15-17 ont sans doute été intercalés entre #Jn 14:31 et #Jn 18:1 sans que le cadre primitif de l'évangile n'ait été modifié. Leur insertion à cette place, tout comme l'addition du ch. #Jn 21, montre que l'évangile de Jean a pu connaître au moins deux éditions successives. Commentaires de l'ACEBAC sur les Evangiles, Jean 14.31.



Le fait de les arrangés comme nous l'avons fait n'est en rien une falsification puisque nous ne faisons que remettre la vérité au sein du texte en enlevant ce qui fut ajouté, un peu comme le chapitre 21 de Jean où tous les savants set spécialistes chrétiens savent très bien qu'il fut ajouté, ainsi que le prologue chapitre 1,1-18 qui n'est en rien commun avec le reste de l'évangile et fut mit par l'un des auteurs de l'évangile.

Ceci est une proposition pour soulever l'ambiguïté de l'envoie du Paraclet par Jésus(as).

De plus nous pouvons ajouter que le verset 16,7 de Jean contient un ajout manifeste ou bien une altération très grave. Le Manuscrit P66 (Papyrus Bodmer), le plus ancien témoin textuel de Jean ne contient pas la fin de la phrase où il est dit que Jésus(as) enverrai le Paraclet après son départ:

«Cependant je vous dis la vérité : il vous est avantageux que je m'en aille , car si je ne m'en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous; mais, si je m'en vais , je vous l'enverrai.» (Jean 16,7)

Le passage souligné est absent du plus ancien témoins de l'évangile de Jean. Est-ce un ajout ultérieur dans les autres Manuscrits ou bien est-ce une altération du premier témoin textuel de Jean? De même, ce passage n'existe pas dans un manuscrit de la Vulgate (Novum Testamentum Graece éditions 27 de Nestlé-Aland).
La phrase serait plus clairement en rapport avec le Prophète de l'Islam (sws) sans cet ajout et si l'on considère les chapitres 15-17 comme authentiquement inspirés de Dieu, ce serait le départ de Jésus(as) qui serait la cause de l'arrivé du Paraclet et non sa demande à Dieu par lui-même de l'envoyé ou bien qu'il leur enverrai par la suite une fois parti de cette terre.







24/04/2009
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