Jésus est-il l'ange de l'Eternel?


 

Dans l'ancien testament, un ange est souvent cités comme accomplissant les œuvres de Dieu, et étant son représentant. Certains chrétiens en ont conclu que cet ange est un envoyé divin et qu'il est Jésus. La Bible Annotée nous énumère plusieurs avis de savants chrétiens identifiant qui est véritablement l'ange de l'Eternel :

 

Bible Annotée sur Genèse 21.34 :

Il est souvent parlé dans les livres historiques de l'Ancien Testament de l'ange de l'Eternel, {#Ge 16:7 22:15 No 22:23, etc.} ou de l'ange de Dieu. {#Ge 21:17 Ex 14:19, etc.} Les Psaumes emploient aussi cette expression. {#Ps 34:7 35:5, etc.} Dans les Prophètes, nous trouvons celles  d'ange de la face {#Esa 53:9} et  d'ange de l'alliance. {#Mal 3:1} Les interprètes diffèrent sur l'idée qu'on doit se faire de l'être ainsi désigné. On peut distinguer chez eux quatre manières de voir plus ou moins distinctes.   - 1 Les uns croient que ce terme désigne, non une personnalité proprement dite, mais une forme visible en laquelle Dieu apparaît lorsqu'il veut manifester sa présence dans le monde extérieur, forme qui varie selon les cas et qui cesse d'exister après avoir servi au but que Dieu se proposait. Ce qui peut conduire à cette manière de voir, ce sont les apparitions de Dieu dans le buisson de feu {#Ex 3:2} et dans la colonne de nuée au désert; {#Ex 14:19} dans ces deux cas, en effet, l'auteur emploie l'expression l'ange de Dieu ou de l'Eternel. (Voir à ces passages.) Plusieurs commentateurs modernes ont admis cette manière de voir qui paraît avoir été celle des anciens interprètes juifs.   - 2 D'autres pensent que l'ange de l'Eternel est un être personnel et que cet être est à chaque fois un ange quelconque que Dieu charge du message qu'il veut faire parvenir à la terre. Il n'y aurait, selon ces interprètes, aucune raison de penser que cet ange soit toujours le même personnage. Telle paraît avoir été l'opinion de saint Augustin et de saint Jérôme, et elle est encore aujourd'hui celle de plusieurs commentateurs.   - 3 D'autres admettent que l'ange de l'Eternel est un personnage unique et toujours le même, un ange d'un rang supérieur appelé à jouer le rôle permanent d'intermédiaire entre Dieu et les hommes. Ce serait donc un être créé, comme les autres anges, mais qui, en raison de son rôle de représentant de l'Eternel, serait fréquemment identifié avec lui, parlerait comme s'il était l'Eternel lui-même, et recevrait en son nom adoration et sacrifices; ainsi dans les apparitions de l'ange de l'Eternel à Hagar, {#Ge 16:7,13} à Gédéon {#Jug 6:11,22} ou à la femme de Manoah. {#Jug 13:3,19-20} Ce point de vue est celui de plusieurs interprètes modernes, tels que Delitzsch, Oeler, Kurtz, Hofmann, etc.  - 4 Enfin des quatrièmes croient pouvoir constater dans bien des cas plus qu'une simple différence de degré entre l'ange de l'Eternel et les autres êtres appelés anges. Cette expression leur paraît désigner un être appartenant à l'essence divine elle-même, dont il serait la manifestation permanente et normale, une nature incréée, par conséquent essentiellement différente des créatures appelées anges. Cette dernière opinion a été défendue de nos jours par Hengstenberg, Keil et d'autres. Elle coïncide avec celle des anciens rabbins, en ce sens que, d'après l'une et l'autre, l'ange de l'Eternel est élevé au-dessus de l'ordre des simples créatures; mais tandis que, d'après l'opinion rabbinique, c'est l'Eternel lui-même qui se manifeste sous une forme visible appelée l'ange de l'Eternel, d'après cette quatrième opinion, entre l'Eternel et sa manifestation visible, il y a l'être appelé l'ange de l'Eternel, le médiateur divin qui apparaît sous cette forme. Laquelle de ces opinions est le plus conforme aux données de l'Ancien Testament sur l'ange de l'Eternel? Pour résoudre cette question, qui n'est point sans gravité, rappelons d'abord que le terme hébreu maleach, traduit par angelos chez les LXX et par ange dans nos versions, a un sens abstrait et désigne proprement un envoi, une délégation. La traduction ordinaire a ce grand inconvénient que le terme  d'ange désigne dans notre langue une classe d'êtres déterminée, absolument comme ceux d'homme, d'animal, de plante. L'emploi de ce terme peut donc facilement prêter au malentendu; car, d'après ce que nous venons de dire du vrai sens de ce terme hébreu, l'envoyé de Dieu, le maleach, peut appartenir à toute classe d'êtres. Ce peut être un être divin; ce peut être un ange créé; ce peut être aussi un homme, comme dans #Mal 3:1, où il désigne le précurseur du Messie: Voici, j'envoie mon messager (maleach) devant moi; puis encore dans #Mal 2:7 et #Ec 5:5, où ce terme est appliqué au sacrificateur; ou bien dans #Ag 1:13, où il désigne le prophète lui-même. Ce peut même être un objet inanimé, comme dans #Ps 104:4: Il fait des vents ses anges. Ce mot désigne donc non pas seulement un ange dans le sens que nous donnons à ce mot, mais un être quelconque chargé d'une délégation divine. Etudions maintenant les passages principaux où ce terme est employé. Le plus explicite est certainement le chapitre 33 de l'Exode, comparé avec le chapitre 23 du même livre. Dans #Ex 23:20-23, Dieu promet à Moïse et aux Israélites qu'ils ne seront pas seuls pour combattre les Cananéens et faire la conquête de leur pays, mais qu'ils seront accompagnés d'un envoyé divin (la traduction: un ange, est, nous l'avons vu, inexacte), et que cet envoyé, que Dieu ne caractérise pas encore, marchera à leur tête, les gardera dans le chemin et les introduira en Canaan (verset 20). Au verset 21, Dieu., afin d'engager Israël à ne pas irriter cet envoyé, indique de quelle nature il est: Il ne pardonnerait pas vos désobéissances, dit Dieu, car mon nom est en lui. Ces derniers mots ne peuvent signifier seulement: Car il est mon représentant: le nom de Dieu dans l'Ecriture étant la révélation de son être intime, Dieu veut dire: Car ma nature, plus particulièrement ici, ma sainteté, habite en lui et elle agira par lui; en d'autres termes: Ma sainteté, réagissant par lui contre votre péché, vous détruirait. Voilà pourquoi il serait si dangereux de l'irriter. Les chapitres 32 et 33 nous placent au moment où cet avertissement terrible est sur le point de trouver son application. Israël a fabriqué le veau d'or et s'est prosterné devant cette idole. C'est le crime digne de mort. Dieu va détruire son peuple. Trois mille hommes sont déjà tombés. Le lendemain matin, Moïse intercède. {#Ex 32:30-32} Dieu consent à épargner le peuple et à lui accorder de nouveau un envoyé, mais lui-même, dit-il, ne saurait monter au milieu d'un pareil peuple; car il les consumerait en chemin. {#Ex 32:33-33:3} Israël se lamente. {#Ex 33:4} Dieu répond: Humilie-toi, et je verrai ce que je ferai (verset 5). Le peuple s'humilie plus profondément (verset 6), et Moïse profite de cette situation pour intercéder en sa faveur: Tu m'as dit: Fais monter ce peuple; et maintenant tu m'envoies sans me dire quel sera l'envoyé qui montera avec moi (versets 12 et 13). Dieu, touché par l'humiliation de son peuple, lui répond alors: Ma face ira (verset 14). En effet, répond Moïse, si ta face ne vient, il vaut mieux rester ici (versets 15 et 16). Il parle ainsi parce qu'il a besoin d'entendre la confirmation de la promesse. Dieu lui répète la même déclaration (verset 17). Moïse s'enhardit alors jusqu'à lui demander une grâce plus grande encore, celle d'être admis à voir sa gloire, ce qui a lieu dans la mesure où Dieu peut accorder ce privilège à un mortel (versets 17 à 23). Il résulte de la comparaison de ces deux passages que l'être que Dieu appelle ma face (chapitre 33) est précisément le même que celui qu'il avait d'abord accordé à Israël pour conducteur (chapitre 23). Le terme ma face correspond à l'expression précédente: Mon nom est en lui. Tout comme la face d'un homme est la révélation de son âme, ainsi son nom est l'expression de son caractère. Il résulte de plus de la comparaison des versets 15 et 16 du chapitre 33 que cet être que Dieu appelle ma face est en un sens distinct de Dieu, mais dans un autre sens Dieu lui-même; comparez #Ex 33:3 et 5: Je ne monterai point, de peur que je ne te consume en chemin, avec #Ex 23:21: Ne l'irrite point, car il ne pardonnera pas votre péché. Cette même identification se retrouve dans la parole de Jacob, #Ge 48:15-16: Que le Dieu devant la face duquel mes pères ont marché, le Dieu qui m'a nourri depuis que je suis au monde, l'envoyé qui m'a délivré de tout mal, bénisse ces enfants. Parmi les envoyés de Dieu, il y en a donc un supérieur aux autres, en qui sa sainteté habite et qui le reflète comme la face reflète l'âme et le représente comme le nom représente la personne. C'est lui qui est tout spécialement son intermédiaire auprès du peuple élu, sans doute parce que ce peuple est le dépositaire et l'instrument de l'oeuvre suprême, celle du salut divin préparé à la terre. Ces deux passages de l'Exode expliquent l'origine de l'expression d'Esaïe l'ange de sa face. {#Esa 53:9} Ce terme, interprété à la lumière de l'Exode, ne signifie pas seulement: l'ange qui part de devant la face de Dieu, ou l'ange qui manifeste sa présence, mais l'ange qui est lui-même la face de Dieu. Ce nom: l'ange de sa face, est placé comme terme explicatif du nom de l'Eternel lui-même: Dans toutes leurs angoisses, il (l'Eternel) était avec eux, et l'ange de sa face les a sauvés. Le sauveur d'Israël dans le désert, veut dire le prophète, a été l'Eternel, l'ange de sa face. Le passage #Mal 3:1 présente la même intuition. Après avoir annoncé dans les premiers mots la venue de l'envoyé terrestre qui précédera le Messie et lui préparera le chemin, l'Eternel promet la venue du Messie lui-même, et il le fait en ces termes: Et soudain viendra dans son temple le Seigneur (Adonaï) que vous cherchez, l'ange de l'alliance (Maleach habberith) que vous désirez. L'identité essentielle entre Adonaï et le Maleach résulte d'abord du parallélisme entre les deux propositions relatives: que vous cherchez, et: que vous désirez. A la suite du précurseur, {#Mal 3:1 4:5-6} un seul personnage peut être encore l'objet de la recherche et du désir d'Israël, le Messie; et le Messie, c'est Adonaï, l'ange ou le médiateur de l'alliance. Le fait que ces deux expressions désignent, dans la bouche de Dieu qui parle ici, une seule et même personne, ressort en second lien du verbe et du pronom au singulier: viendra dans son temple. Cet Adonaï, qui est l'ange de l'alliance, vient dans le temple de Jérusalem comme dans son temple. Cette parole fait en même temps comprendre que cet envoyé, qui doit être le Messie, est le Dieu qui habite et qui est adoré dans le temple de Jérusalem. Après avoir fondé l'alliance, puis donné la loi sur Sinaï, par le ministère de ses serviteurs les anges (dans le sens ordinaire du mot), il vient lui-même couronner son oeuvre en fondant l'alliance nouvelle. D'après toutes ces déclarations du Pentateuque et des Prophètes, la vraie notion de l'ange de l'Eternel est donc celle que nous avons caractérisée plus haut comme la quatrième. Mais ajoutons qu'il n'y a pas de raisons de penser que l'envoyé de l'Eternel soit toujours et partout dans l'Ancien Testament cet envoyé suprême. Le passage même, Exode chapitres 32 et 33, prouve que Dieu peut se servir aussi d'agents d'ordre inférieur, de simples anges. C'est peut-être le cas dans l'histoire d'Hagar et dans d'autres apparitions encore. Néanmoins, comme Dieu a une multitude de paroles, mais qu'il n'en a qu'une qui s'appelle la Parole, parce qu'elle est non seulement une parole parlée, mais encore Sa Parole parlante, {#Jn 1:1-3} il a de même une multitude de serviteurs dont il peut faire ses envoyés, mais il en est un qui est son Envoyé dans le sens éminent du mot, parce qu'il appartient à son essence et qu'il est le principe absolu, essentiel, parfait, de sa révélation. Nous avons cru pouvoir expliquer par là les mystérieux pluriels #Ge 1:26 (faisons et notre). Cet être divin se manifeste aux hommes sous une forme sensible. Cette forme n'est pas toujours la même. Parfois, dans le silence de la nuit, celui qui reçoit une révélation divine entend, comme Samuel, une simple voix. D'autres fois, c'est une forme humaine qui apparaît, et, à chaque fois, cette forme est en rapport avec les circonstances de l'homme honoré de cette révélation. A Abraham, nomade et voyageur, l'envoyé de l'Eternel apparaît sous la forme d'un voyageur qui demande l'hospitalité. {#Ge 18} A Jacob, qui doit recevoir le pardon de ses anciens péchés, avant de rentrer dans la Terre Sainte, il apparaît sous la forme d'un adversaire avec lequel le patriarche doit soutenir une lutte prolongée. {#Ge 32:23-32} A Josué, qui va entreprendre la conquête, du pays de Canaan, il se présente comme un général d'armée. {#Jos 5:13-15} Dans d'autres cas, c'est sous la forme d'un objet matériel que l'envoyé, de l'Eternel se manifeste. Ainsi la Face de Dieu, qui accompagnait les enfants d'Israël dans le désert, manifestait sa présence dans une colonne de feu et de nuée qui les éclairait et les guidait. Fréquemment, l'apparition de l'Envoyé de l'Eternel est simplement mentionnée, sans qu'il soit spécifié sous quelle forme a eu lieu cette apparition. Enfin, le plus souvent l'intervention de l'Eternel a lieu sans qu'il soit fait mention de l'envoyé, l'auteur ne se préoccupant pas de cette distinction. Ceux qui se rattachent à la seconde ou la troisième des explications indiquées allèguent le fait que le Nouveau Testament parle encore des apparitions de l'ange du Seigneur, même après la venue de Jésus-Christ; comparez par exemple les chapitres 1 et 2 de Matthieu et de Luc. Mais, nous l'avons vu, même dans l'Ancien Testament, rien n'oblige à voir toujours dans l'envoyé de l'Eternel l'envoyé suprême. Quand il est dit dans les Psaumes que l'ange de l'Eternel campe autour de ceux qui le craignent, {#Ps 34:8} ou que l'ange de l'Eternel chassera les méchants, {#Ps 35:5} cette expression peut signifier: l'ange que l'Eternel chargera dans chaque, cas de cette commission. Pourquoi n'en serait-il pas ainsi dans le Nouveau Testament? Du reste, l'expression employée en grec signifie simplement: ange du Seigneur (sans article), ce qui ne doit pas se traduire par l'ange du Seigneur, mais par un ange du Seigneur. Nous faisons remarquer ici aux lecteurs qui connaissent le grec un seul passage, #Ap 16:5, dont la construction montre bien qu'il ne faut pas appliquer à la langue grecque le sens hébraïque de l'état construit, d'après lequel l'article est toujours sous-entendu devant le mot à l'état construit. L'ange de l'Eternel dans l'Ancien Testament ne refuse pas l'adoration due à Jéhova seul, tandis que l'ange du Seigneur, qui interprète à Jean la vision apocalyptique, dit à Jean qui se prosterne devant lui: Je suis ton compagnon de service et celui de tes frères les prophètes; adore Dieu. Cet ange est donc un être tout différent de celui qui conduisait Israël au désert et qui s'est incarné en Christ. On a allégué spécialement le fait que, dans le discours d'Etienne, l'expression grecque ange du Seigneur {#Ac 7:30,35} correspond à celle de l'ange de l'Eternel. {#Ex 3:2} Mais Luc cite d'après le texte des LXX, qui ne voyaient probablement eux-mêmes dans l'ange de l'Exode qu'un ange quelconque. Bien loin de s'opposer à notre manière de voir, comme le pensent plusieurs théologiens, le Nouveau Testament la confirme, au contraire, dans bien des passages, tout particulièrement dans ceux où Jésus est présenté comme l'incarnation de l'être divin, qui représentait l'Eternel, accompagnant et guidant Israël au désert; {#1Co 10:4,9} appelant les prophètes; {#Jn 12:41} concourant même à l'acte de la création. {#1Co 8:6 Jn 1:1-4 Heb 1:2-4} Le Nouveau Testament complète ainsi la révélation ébauchée dans l'Ancien. Celui-ci ne nous présente que quelques apparitions d'un être divin intermédiaire entre Dieu et son peuple. Le Nouveau Testament nous enseigne à voir dans cet être le Fils éternel de Dieu qui s'est dépouillé de son état divin pour revêtir l'état humain et sauver ceux dont il a fait ses frères.

 

 

Sur ces divergences des savants chrétiens sur l'identité de l'ange de l'Eternel, la Bible Annotée dit qu'il est divin et qu'il est Jésus. Elle nous informe que le mot «hébreux « malak » peut être traduit par « ange » ou par « envoyé », et qu'il existe un ange/envoyé supérieur aux autres et qu'il est donc divin. Enfin, cet ange/envoyé serait Jésus. Nous nous proposons donc d'étudier réellement si l'ange/envoyé en question véritablement divin et s'il est Jésus.

 

Pour prouver que cet envoyé est divin, la Bible Annotée dit :

 

Etudions maintenant les passages principaux où ce terme est employé.

Le plus explicite est certainement le chapitre 33 de l'Exode, comparé avec le chapitre 23 du même livre. Dans #Ex 23:20-23, Dieu promet à Moïse et aux Israélites qu'ils ne seront pas seuls pour combattre les Cananéens et faire la conquête de leur pays, mais qu'ils seront accompagnés d'un envoyé divin (la traduction: un ange, est, nous l'avons vu, inexacte), et que cet envoyé, que Dieu ne caractérise pas encore, marchera à leur tête, les gardera dans le chemin et les introduira en Canaan (verset 20). Au verset 21, Dieu., afin d'engager Israël à ne pas irriter cet envoyé, indique de quelle nature il est: Il ne pardonnerait pas vos désobéissances, dit Dieu, car mon nom est en lui. Ces derniers mots ne peuvent signifier seulement: Car il est mon représentant: le nom de Dieu dans l'Ecriture étant la révélation de son être intime, Dieu veut dire: Car ma nature, plus particulièrement ici, ma sainteté, habite en lui et elle agira par lui; en d'autres termes: Ma sainteté, réagissant par lui contre votre péché, vous détruirait. Voilà pourquoi il serait si dangereux de l'irriter. Les chapitres 32 et 33 nous placent au moment où cet avertissement terrible est sur le point de trouver son application. Israël a fabriqué le veau d'or et s'est prosterné devant cette idole. C'est le crime digne de mort. Dieu va détruire son peuple. Trois mille hommes sont déjà tombés. Le lendemain matin, Moïse intercède. {#Ex 32:30-32} Dieu consent à épargner le peuple et à lui accorder de nouveau un envoyé, mais lui-même, dit-il, ne saurait monter au milieu d'un pareil peuple; car il les consumerait en chemin. {#Ex 32:33-33:3} Israël se lamente. {#Ex 33:4} Dieu répond: Humilie-toi, et je verrai ce que je ferai (verset 5). Le peuple s'humilie plus profondément (verset 6), et Moïse profite de cette situation pour intercéder en sa faveur: Tu m'as dit: Fais monter ce peuple; et maintenant tu m'envoies sans me dire quel sera l'envoyé qui montera avec moi (versets 12 et 13). Dieu, touché par l'humiliation de son peuple, lui répond alors: Ma face ira (verset 14). En effet, répond Moïse, si ta face ne vient, il vaut mieux rester ici (versets 15 et 16). Il parle ainsi parce qu'il a besoin d'entendre la confirmation de la promesse. Dieu lui répète la même déclaration (verset 17). Moïse s'enhardit alors jusqu'à lui demander une grâce plus grande encore, celle d'être admis à voir sa gloire, ce qui a lieu dans la mesure où Dieu peut accorder ce privilège à un mortel (versets 17 à 23). Il résulte de la comparaison de ces deux passages que l'être que Dieu appelle ma face (chapitre 33) est précisément le même que celui qu'il avait d'abord accordé à Israël pour conducteur (chapitre 23). Le terme ma face correspond à l'expression précédente: Mon nom est en lui. Tout comme la face d'un homme est la révélation de son âme, ainsi son nom est l'expression de son caractère. Il résulte de plus de la comparaison des versets 15 et 16 du chapitre 33 que cet être que Dieu appelle ma face est en un sens distinct de Dieu, mais dans un autre sens Dieu lui-même; comparez #Ex 33:3 et 5: Je ne monterai point, de peur que je ne te consume en chemin, avec #Ex 23:21: Ne l'irrite point, car il ne pardonnera pas votre péché. Cette même identification se retrouve dans la parole de Jacob, #Ge 48:15-16: Que le Dieu devant la face duquel mes pères ont marché, le Dieu qui m'a nourri depuis que je suis au monde, l'envoyé qui m'a délivré de tout mal, bénisse ces enfants. Parmi les envoyés de Dieu, il y en a donc un supérieur aux autres, en qui sa sainteté habite et qui le reflète comme la face reflète l'âme et le représente comme le nom représente la personne. C'est lui qui est tout spécialement son intermédiaire auprès du peuple élu, sans doute parce que ce peuple est le dépositaire et l'instrument de l'oeuvre suprême, celle du salut divin préparé à la terre. Ces deux passages de l'Exode expliquent l'origine de l'expression d'Esaïe l'ange de sa face. {#Esa 53:9} Ce terme, interprété à la lumière de l'Exode, ne signifie pas seulement: l'ange qui part de devant la face de Dieu, ou l'ange qui manifeste sa présence, mais l'ange qui est lui-même la face de Dieu. Ce nom: l'ange de sa face, est placé comme terme explicatif du nom de l'Eternel lui-même: Dans toutes leurs angoisses, il (l'Eternel) était avec eux, et l'ange de sa face les a sauvés. Le sauveur d'Israël dans le désert, veut dire le prophète, a été l'Eternel, l'ange de sa face.

 

 

Pour diviniser l'ange, la Bible Annotée le nomme « envoyé divin » : « qu'ils seront accompagnés d'un envoyé divin (la traduction: un ange, est, nous l'avons vu, inexacte), et que cet envoyé ». Cependant, nous ne comprenons pas pourquoi la Bible Annotée nomme cet ange/envoyé en le qualifiant de divin.

 

La Bible Annotée continu en disant que cet envoyé est Dieu parce qu'il sera dit de lui « car mon nom est en lui » : « indique de quelle nature il est: Il ne pardonnerait pas vos désobéissances, dit Dieu, car mon nom est en lui. Ces derniers mots ne peuvent signifier seulement: Car il est mon représentant: le nom de Dieu dans l'Ecriture étant la révélation de son être intime, Dieu veut dire: Car ma nature, plus particulièrement ici, ma sainteté, habite en lui et elle agira par lui; en d'autres termes: Ma sainteté, réagissant par lui contre votre péché, vous détruirait ». Cependant, ce n'est pas parce que le nom de Dieu est en quelqu'un que cette même personne est divine, pas plus que les chrétiens ne sont divin lorsque ce n'est pas seulement le nom de Dieu, mais Dieu tout entier qui demeure en eux ( 1Jean 4.12). Ou encore, lorsqu'il est dit que l'esprit de Dieu est sur quelqu'un (Ezékiel 36:27), ceci ne signifie pas que cette personne est Dieu. De même, lorsque Dieu dit qu'il mettra sa grâce en Salomon (2 Samuel 7:15), ce dernier n'est pas devenu divin pour autant.

 

Ensuite, la Bible Annotée donne un autre exemple divinité de l'ange/envoyé. Elle établie le parallèle suivant :

 

Dieu avait dit à Moïse qu'il allait lui envoyer un ange :

 

Exode 23

20 Voici, j'envoie un ange devant toi, pour te protéger en chemin, et pour te faire arriver au lieu que j'ai préparé.

21 Tiens–toi sur tes gardes en sa présence, et écoute sa voix ; ne lui résiste point, parce qu'il ne pardonnera pas vos péchés, car mon nom est en lui.

 

 

Ensuite, lorsque Moïse reproche à Dieu de ne lui pas avoir envoyé l'ange/envoyé, Dieu lui répond que c'est lui qui viendra :

 

Exode 33 (traduction Bible Annotée)

12 Et Moïse dit à l'Eternel: Voilà que tu me dis: Fais monter ce peuple… et tu ne me fais pas connaître celui que tu enverras, avec moi! Tu m'avais dit pourtant: Je te connais par ton nom et tu as trouvé  grâce à mes yeux.

13 Eh bien! si j'ai trouvé grâce à tes yeux, daigne me faire connaître tes voies! Oui, que je te connaisse, pour que je trouve grâce à tes yeux! Et considère que cette nation–là est ton peuple!

14 Et il répondit: Ma face ira et je te mettrai en repos.

15 Et Moïse dit: Si ta face ne vient, ne nous fais pas partir d'ici.

 

 

Ainsi, la déduction de la Bible Annotée est que cet ange/envoyé est Dieu. Cependant, nous ne trouvons pas cette comparaison pertinente. L'ange n'est en réalité que la représentation de Dieu. Dieu accompagnera Moïse à travers son ange, de la même façon que Dieu est apparu à Moïse par son ange (voir Exode chapitre 3). Pour preuve, voici un exemple décrivant une situation identique à celle donné par la Bible Annotée, mais cette fois avec DEUX ANGES :

 

Genèse 19

1  LES DEUX ANGES (malak) arrivèrent à Sodome sur le soir ; et Lot était assis à la porte de Sodome. Quand Lot les vit, il se leva pour aller au–devant d'eux, et se prosterna la face contre terre.

12 Les hommes dirent à Lot : Qui as–tu encore ici ? Gendres, fils et filles, et tout ce qui t'appartient dans la ville, fais–les sortir de ce lieu.

13 Car NOUS allons détruire ce lieu, parce que le cri contre ses habitants est grand devant l'Eternel. L'Eternel NOUS a envoyés pour le détruire.

14 Lot sortit, et parla à ses gendres qui avaient pris ses filles : Levez–vous, dit–il, sortez de ce lieu ; car l'Eternel va détruire la ville. Mais, aux yeux de ses gendres, il parut plaisanter.

24 Alors l'Eternel fit pleuvoir du ciel sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu, de par l'Eternel.

 

 

Devons-nous en déduire que les deux anges sont Dieu ? N'était-il pas question d'un seul ange/envoyé qui était divin, et qui serait Jésus ?

 

 

 

Un autre argument donné par la Bible Annotée est à étudier :

 

Le passage #Mal 3:1 présente la même intuition. Après avoir annoncé dans les premiers mots la venue de l'envoyé terrestre qui précédera le Messie et lui préparera le chemin, l'Eternel promet la venue du Messie lui-même, et il le fait en ces termes: Et soudain viendra dans son temple le Seigneur (Adonaï) que vous cherchez, l'ange de l'alliance (Maleach habberith) que vous désirez. L'identité essentielle entre Adonaï et le Maleach résulte d'abord du parallélisme entre les deux propositions relatives: que vous cherchez, et: que vous désirez. A la suite du précurseur, {#Mal 3:1 4:5-6} un seul personnage peut être encore l'objet de la recherche et du désir d'Israël, le Messie; et le Messie, c'est Adonaï, l'ange ou le médiateur de l'alliance. Le fait que ces deux expressions désignent, dans la bouche de Dieu qui parle ici, une seule et même personne, ressort en second lien du verbe et du pronom au singulier: viendra dans son temple. Cet Adonaï, qui est l'ange de l'alliance, vient dans le temple de Jérusalem comme dans son temple. Cette parole fait en même temps comprendre que cet envoyé, qui doit être le Messie, est le Dieu qui habite et qui est adoré dans le temple de Jérusalem. Après avoir fondé l'alliance, puis donné la loi sur Sinaï, par le ministère de ses serviteurs les anges (dans le sens ordinaire du mot), il vient lui-même couronner son œuvre en fondant l'alliance nouvelle.

 

 

Toutefois, l'effort d'interprétation donné ici n'est pas pertinente, puisque le messager (Jean Baptiste) est aussi appelé « malak » :

 

Malachie 3. 1

Voici, j'enverrai mon messager (malak) ; Il préparera le chemin devant moi. Et soudain entrera dans son temple le Seigneur que vous cherchez ; Et le messager (malak) de l'alliance que vous désirez, voici, il vient, Dit l'Eternel des armées.

 

 

Ensuite, le mot traduit par Seigneur qui est « adon »,  n'attribut pas à Jésus la divinité, puisque d'autres ont été nommés ainsi :

 

Genèse 24:12 

Et il dit : Eternel, Dieu de mon seigneur (adon) Abraham, fais–moi, je te prie, rencontrer aujourd'hui ce que je désire, et use de bonté envers mon seigneur (adon) Abraham !

 

 

La Bible Annotée reconnait ailleurs que le mot « adoni » n'est pas un nom divin :

 

Bible Annotée sur Juges 6.13 :

Mon seigneur. Rien n'indique que Gédéon veuille donner par là à son interlocuteur un titre divin. Le terme hébreu adoni est un simple titre de politesse respectueuse.

 

 

 

 

Un autre argument avancé par la Bible Annotée est le suivant :

 

Bien loin de s'opposer à notre manière de voir, comme le pensent plusieurs théologiens, le Nouveau Testament la confirme, au contraire, dans bien des passages, tout particulièrement dans ceux où Jésus est présenté comme l'incarnation de l'être divin, qui représentait l'Eternel, accompagnant et guidant Israël au désert; {#1Co 10:4,9} appelant les prophètes; {#Jn 12:41} concourant même à l'acte de la création. {#1Co 8:6 Jn 1:1-4 Heb 1:2-4} Le Nouveau Testament complète ainsi la révélation ébauchée dans l'Ancien. Celui-ci ne nous présente que quelques apparitions d'un être divin intermédiaire entre Dieu et son peuple. Le Nouveau Testament nous enseigne à voir dans cet être le Fils éternel de Dieu qui s'est dépouillé de son état divin pour revêtir l'état humain et sauver ceux dont il a fait ses frères.

 

Voir les articles suivant :

 

Jésus a-t-il existé avant tous ?

Jésus est-il le créateur des cieux et de la terre ?

Jésus est la parole de Dieu selon la Bible?

 

 

 

Enfin, voici un argument qui rend impossible le fait que Jésus soit l'ange de l'Eternel :

 

Hébreux 1

4 devenu d'autant supérieur aux anges qu'il a hérité d'un nom plus excellent que le leur.

5 Car auquel des anges Dieu a–t–il jamais dit : Tu es mon Fils, Je t'ai engendré aujourd'hui ? Et encore : Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils ?

6 Et lorsqu'il introduit de nouveau dans le monde le premier–né, il dit : Que TOUS les anges de Dieu l'adorent !

 

 

Il est clair que selon l'auteur (inconnu) de ce passage, Jésus ne fait pas partie de tous les anges de Dieu, il ne peut donc pas être l'ange de l'Eternel. Nous pouvons aussi citer les versets suivant :

 

Matthieu 24:36 

Pour ce qui est du jour et de l'heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul.

 

Marc 13:32 

Pour ce qui est du jour ou de l'heure, personne ne le sait, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul.

 

 

Ces versets prouvent  que non seulement Jésus est distingué des anges, mais en plus, qui ne lui ni les anges, ne sont Dieu.



Ainsi nous voyons que Jésus n'est pas l'ange de l'Éternel.

 

 

 

 



11/09/2008
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