L'Islam et la mariologie


Ceci est un supplément à cet article. Certains auteurs ont fait une mention intéressante dans leur analyse du Coran ou bien de la mariologie, attirant notamment l'attention sur les croyances d'une secte chrétienne arabe, les Collydriens.

 


Cyril Glassé écrit:



Beaucoup de musulmans sont convaincus que la Trinité Chrétienne inclut Marie, ce qu'en fait certains sectes de l'Arabie ancienne croyaient. [Cyril Glassé, Dictionnaire Encyclopédie de l'Islam, Paris, 1989, Bordas, p.207] 




George Sale, dans son préliminaire, de la traduction Anglaise du Coran, écrit :

 


Mais, pour être plus précis quant à la nation sur laquelle nous écrivons maintenant, l'Arabie était célèbre pour ces hérésies ; ce qui pourrait être dans une certaine mesure attribuée à la liberté et à l'indépendance des tribus. Certains des chrétiens de cette nation croyaient que l'âme mouraient avec le corps, et devaient être élevée encore avec lui au jour dernier. Il est dit qu'Origène les a convaincu [note : du fait que leur croyance était hérétique]. Parmi les Arabes, c'était les hérésies des Ebionites, de Beryllus, et des Nazaréens, et également celle des Collydriens, qui ont été innovées, ou au moins propagées ; cette dernière (note : celle des Collydriens) a présentée la Vierge Marie comme Dieu, ou l'a adorée comme telle, lui offrant une sorte de gâteau tordu a appelé des collyris, d'où la secte a tirée son nom.


Cette notion de la divinité de la Vierge Marie a été également adoptée comme croyance par certains au Concile de Nicée, qui ont dit qu'il y avait deux dieux sans compter le Père à savoir le Christ et la vierge Marie, et ont été appelé de là des Mariamites. D'autres l'ont imaginée être exempt de d'humanité, et l'ont déifié; ce qui alla un peu plus loin que  la superstition papale, en l'appelant le complément de la Trinité, comme si elle étaient imparfaite sans elle. Cette imagination idiote est justement condamnée dans le Coran comme idolâtre
. [George Sale, The Koran, IX Edition of 1923, J B Lippincott Company, London, p. 25.]

 

 


Le célèbre historien, Edward Gibbon dans son célèbre livre, L'Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain dit :

 



Les chrétiens du septième siècle avaient avec insensibilité rechutés dans une apparence de paganisme : leurs voeux publics et privés étaient adressés aux reliques et aux images qui ont déshonoré les temples de l'est : le trône du Tout-Puissant a été obscurcie par les nuages des martyrs, et les saints, et les anges, les objets de la vénération populaire ; et les hérétiques Collydriens, qui ont fleuri sur le sol fructueux de l'Arabie, ont investit la Vierge Marie avec le nom et les honneurs d'une déesse.

 



L'évêque Epiphane de Salamine évoque également la secte arabe des Collydriens dont les membres offraient des gâteaux à Marie en guise d'offrandes/


Après que cette hérésie soit apparue, laquelle nous avons déjà brièvement mentionnée au moyen de la lettre écrite en Arabie à propos de Marie ; cette hérésie était proclamée en public en Arabie depuis Thrace, et depuis les contrées les plus en amont de Scythia, et fut portée jusqu'à nous, et aux hommes de compréhension paraissait ridicule et risible. Nous commencerons par la retracer et relater ce qui la concerne. Elle apparaîtra plus comme étant de la bêtise que du bon sens, comme ce fut le cas pour d'autres (hérésies) lui étant similaires. Parce que, comme jadis, excepté l'insolence envers Marie, ceux dont les opinions étaient pareilles à des idées nuisibles semées dans la réflexions des hommes, donc de ce type, penchent vers l'autre sens, basculent dans le mal le plus grand… parce que le mal serait identique dans ces 2 hérésies, l'une rabaissant Marie, l'autre la glorifiant encore plus. À qui serait destiné de tels enseignements, si ce n'est aux femmes ? Car la race des femmes est encline à l'erreur, faillible, et faible d'esprit…   Des femmes sortaient leur koutrkon, un tabouret sur lequel était étalé un bout de toile, certain jour solennels de l'année, parfois, elles proposaient du pain, et l'offraient au nom de Marie. Toutes les femmes partageaient le pain, comme décrit dans la lettre d'Arabie, écrivant brièvement à propos de cela... Oui, vraiment le corps de Marie était saint, mais n'était sûrement pas Dieu. Vraiment la vierge était une vierge, et fut honorée, mais n'était pas destinéE à l'adoration ; mais elles l'adoraient, celui qui est né d'elle par la chair ; descendu des cieux du sein du Père… » Ces offrandes et repas de gâteaux furent probablement dérivés de l'adoration d'Artemis. [C. H. H. Wright & C. Neil (Editors), A Protestant Dictionary, 1904, Hodder & Stoughton, London, p. 390 ("Mary, The Virgin").]

 

 


Sheikh Si Hamza Boubakeur, r.a, a synthétisé tout cela en ces termes :

 


 

Le Coran condamne formellement les cultes Païens et place la Vierge sur un tout autre plan. Mais il n'est pas honnête de prétendre que l'Islam voue une quelconque liturgie à Maire que ou de supposer sans fausser la vérité que la vulgate de l'Islam confonde Marie, mère de Jésus avec Marie, sœur de Moïse ou encore fasse dire aux chrétiens que Marie est la troisième partie de la Trinité. C'est ainsi que des Orientalistes comme A. J. Wensinck ont pu affirmer à la légère que l'intégration de la Sainte Vierge dans la Trinité est une donnée dogmatique coranique. (Encyclopédie de l'Islam, s.v Maryam) par référence aux Sourates 75 et 116 de la Sourate V. Mais que disent ces versets : "L'oint fils de Marie était seulement un envoyé (de Dieu) que d'autres envoyés de Dieu avaient précédés. Et sa mère était une femme véridique. Et tous deux prenaient de la nourriture (à l'instar des humains). Regarde comment nous exposons Nos signes aux chrétiens et regardent comment ils s'en écartent !" (Regarde, peut-on ajouter, comment certains Orientalistes faussent la vérité et trompent leurs lecteurs !)

 

C'est donc une imposture déshonorante que d'imputer pareille méprise à l'Islâm comme il est contraire à la vérité que d'oublier qu'à l'époque de la révélation coranique, le Christianisme loin d'être sorti de la crise du Monophysisme et des antagonismes doctrinaux qui opposaient les cinq églises issues du Concile de Chalcédoine (451 ap. JC) était encore divisé sur la déité de Jésus et la participation de Marie à sa nature et à son rôle. Pour beaucoup de sectes chrétiennes, la Vierge était la troisième l'hypostase et c'est leur conception qui est dénoncée dans le Coran. Il ne s'agit donc pas d'une "donné dogmatique" mais de la condamnation d'une hérésie largement répandue dans un monde chrétien, largement déchiré par les schismes en particulier chez les Collydriens et les Mariamistes pour lesquels la Trinité avaient effectivement pour composante, Dieu, Jésus et Marie.

 

Avant d'étudier et de porter des jugements sur l'Islâm, les Orientalistes devraient d'abord étudier le Christianisme, approfondir son Dogme et son histoire et son histoire, au lieu de rester dans le vague les confusions, l'ignorance de leur religion et les mensonges, et d'attribuer à l'Islâm ce qu'il n'a jamais dit ou admis. Sur le plan du dogme, le Coran s'attache à tout culte rapprochant quand à l'essence, la créature du créateur, ou associant le crée au Créateur (hyperdulie mariale). (Si Hamza Boubakeur, Traité moderne de théologie Islamique, p.77)

 

 


 

 


En somme :

 

 




-Il se peut que le Coran fasse allusion au culte marial en vigueur chez les Catholiques et certains Orthodoxes, consistant à invoquer Marie (ce qui en Islam est considéré comme une forme de Shirk). Comme l'a dit le Prophète Muhammad, alayhi salat wa salam : "L'invocation, c'est le culte même" (rapporté par At-Tirmidhî, n° 2969, Abû Dâoûd, n° 1479).  Invoquer un autre que Dieu, c'est donc l'adorer ; et adorer un être, c'est le prendre comme divinité.

 


-Certains auteurs ont signalé et mentionné l'existence d'une secte chrétienne localisée en Arabie, adorant Marie comme une véritable déesse voire l'incluant dans une forme de Trinité hérétique. Il est également plausible que le Coran fasse allusion à cette forme de culte.

 


-Quoi qu'il en soit, les conceptions théologiques suivantes : culte marial et Trinité hérétique des collydriens, Trinité orthodoxe, Trinité Hindoue, sont toutes immanquablement englobées dans la condamnation coranique du Shirk Akbar.


Source utilisée:


http://www.islamic-awareness.org/Quran/Contrad/External/marytrin.html



Moussa Youssouf


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07/02/2008
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