La divergence des savants musulmans remet-il en cause l'authenticité de l'islam?

 


Plusieurs chrétiens critiquent le fait que les savants musulmans se contredisent en divergents sur le Coran. Un exemple est celui qui débattait avec Ahmed Deedat lors de la conférence « Crucifiction ou crucifixion ? » (Robert Douglas si ma mémoire est exacte). Un autre exemple est le Père Zakaria lorsqu'il affirme que Jésus n'a pas pu être substitué à un autre qui s'est crucifié à sa place, car les exégètes musulmans divergent sur l'identité de la personne qui a remplacé Jésus.


Tout les savants font des erreurs, ils ne sont pas plus que des hommes. En effet, le savant Muhammad Salih Ibn Al Outheimine dit :


Une personne doit-elle suivre un imam aveuglément sans jamais le contredire, même si la vérité se trouve ailleurs, comme c'est la coutume des fanatiques qui prennent parti pour les écoles de jurisprudence, ou bien doit-elle suivre la preuve qui paraît être la plus probable et la plus évidente, même si elle contredit l'avis de l'un des ces imams ?

La réponse est la seconde, il incombe donc à celui qui connaît la preuve de la suivre, même si elle contredit l'avis d'un des imams, à condition qu'elle ne contredise pas l'unanimité des savants. Celui qui croit que quelqu'un hormis le Prophète, prière et salut d'Allah sur lui, doit être suivi dans ses paroles (actions et interdictions) en tout lieu et à tout moment, aurait par ce fait attribué à une personne autre que le Prophète des caractéristiques de la Prophétie. En effet, personne ne peut bénéficier de l'avantage d'être suivi dans ses propos de manière absolue sauf le Prophète, prière et salut d'Allah sur lui. Tout être humain, hormis le Prophète, est exposé au fait qu'on puisse aussi bien adopter ses paroles que les rejeter. (Cheikh Al-Outheimine, Les divergences d'opinions entre savants, éditions Aissa, 2002, p.31-32)

 



Maintenant, tournons-nous vers les savants chrétiens et la Bible. Regardons ce qu'il en est de leurs divergences :




Bible Annotée sur Marc 9.13 :

-A quoi Jésus fait-il allusion en prononçant {#Mr 9:13} ces mots: selon qu'il est écrit de lui? Il n'y a point dans l'Ancien Testament de prophétie relative aux souffrances de Jean-Baptiste.

Plusieurs interprètes les ont rapportés à ceux-ci: Je vous dis qu'Elie est venu, ce qui est grammaticalement inadmissible.

D'autres pensent que Jésus applique ici à Jean-Baptiste ce qui est dit en général des souffrances des prophètes et de tous les hommes de Dieu; mais cela est contraire à ce terme précis: "écrit de lui;" d'autres enfin admettent que Jésus fait allusion aux persécutions dirigées contre Elie, {#1Ro 19:1 et suiv.} considéré comme le type de Jean-Baptiste. Cette interprétation parait la plus naturelle.

 


Bible Annotée sur Marc 9.15 :

Jésus arrive vers la foule au moment où elle écoutait la discussion. A sa vue, nous dit Marc, elle fut saisie d'étonnement.

Pour quelle cause? Les uns ont pensé que cet étonnement était causé par le majestueux éclat qui restait empreint sur la physionomie du Sauveur à la suite de sa transfiguration.

D'autres, que la foule, impressionnée par les objections des scribes, partageait leurs négations et s'était associée aux railleries dont ils accablaient les disciples, et que la soudaine apparition du Seigneur la remplit d'étonnement et de crainte; car le mot grec a aussi ce sens. Mais, dans ce cas, cette foule seraitelle accourue avec empressement auprès de lui pour le saluer?

D'autres enfin ne voient dans le sentiment attribué à la foule que la joyeuse surprise causée par l'arrivée de Jésus, au moment précis où ses pauvres disciples étaient battus par les raisonnements des scribes. Aucune de ces suppositions n'est fondée dans le texte, mais la dernière parait la plus naturelle.

 


Bible Annotée sur Marc 9.49 :

Peu de versets de l'Evangile ont reçu autant d'interprétations diverses que celui-ci, qui se trouve dans Marc seul. Cela s'explique par son obscurité.

 


Les commentaires de l'ACEBAC sur Marc 9.49 :

Les spécialistes ne sont pas encore arrivés à donner une explication satisfaisante de ce verset énigmatique, dont le texte est d'ailleurs incertain dans les manuscrits anciens.

 


Bible Annotée sur Marc 10.18 :

-Quant au sens de la question de Jésus: Pourquoi m'appelles-tu bon? et à cette distinction qu'il établit entre lui et Dieu qu'il déclare seul bon, les interprètes diffèrent beaucoup, selon qu'ils sont influencés par leurs vues dogmatiques. Ceux qui nient la sainteté parfaite de Jésus voient dans cette parole un aveu de péché. Mais c'est ne tenir compte ni de la situation particulière dans laquelle elle a été prononcée, ni de l'ensemble des données de l'Evangile. De celles-ci ressort avec éclat l'entière pureté de la conscience du Sauveur. Il n'y a donc que deux manières d'expliquer ce refus du titre de bon.

 


Bible Annotée sur Marc 10.19 :

Les uns le considèrent comme explication du huitième commandement; les autres pensent qu'il doit remplacer le dixième, qui interdit de convoiter le bien d'autrui; d'autres encore y voient un résumé de tous ces préceptes, destiné à en révéler l'esprit.

 


Bible Annotée sur Marc 10.42 :

Que veut dire le Sauveur? Selon quelques interprètes, cela signifierait que ces princes songent surtout a établir et à faire valoir leur autorité, une autorité que les peuples reconnaissent. D'autres, serrant de plus prés le sens du verbe, font dire à Jésus que ces puissants de la terre paraissent exercer une grande domination, tandis qu'eux-mêmes sont esclaves de leurs passions.

 


Bible Annotée sur Marc 11.13 :

Quant à cette observation de Marc que ce n'était pas la saison des figues, elle est devenue ce qu'on appelle une "croix des interprètes."

Elle parait singulière, en effet, et un commentateur célèbre (de Wette) déclare qu'elle est absolument illogique. Si ce n'était pas la saison des figues, comment Jésus pouvait-il s'attendre à en trouver sur cet arbre? et surtout pourquoi le maudit-il pour n'en avoir point? Car, enfin, pour que cette action symbolique ait un sens, il faut que l'arbre ait mérité sa condamnation par sa stérilité!

De là une longue série de tentatives d'explication.

Les uns cherchent la solution dans diverses constructions de la phrase; mais en vain, puisqu'elle ne peut exprimer autre chose que la raison (car) pour laquelle Jésus ne trouva point de fruits.

D'autres prennent le mot de saison (gr. temps) des figues dans le sens de l'époque de la récolte, en sorte que les figues n'étant pas recueillies, il devait s'en trouver sur cet arbre.

D'autres encore, entendent par le temps la température: l'évangéliste voudrait dire qu'elle n'avait pas été favorable aux fruits.

 




Remarquez que nous avons cité des versets allant de Marc 9.13 à Marc 11.13, ce qui comprend deux chapitres d'un seul livre. Or dans la Bible il y a à peu près 70 livres, ce qui fait plus de 1000 chapitres. Les citations que nous venons de faire correspondent donc à seulement 0,2% de la Bible, et nous avons déjà 7 versets dans lesquels les exégètes chrétiens ne sont pas d'accord. Ainsi, pour 0,2% de la Bible, nous avons 7 endroits où les savants chrétiens divergent. Nous pouvons en déduire que pour 20% de la Bible, il peut y avoir 700 endroits où les savants chrétiens divergents.


Pour prouver que nous avons choisit le livre de Marc au hasard, et qu'il n'est pas le seul à contenir des divergences, voici pour Matthieu, Luc et Jean, au moins une grande divergence pour chacun  :

 


MATTHIEU


Bible Annotée sur Matthieu 24.29 :

Jésus a commencé à #Mt 24:27 à décrire les signes de sa dernière venue, et il va continuer, répondant ainsi à la seconde question des disciples. (#Mt 24:3, note; comp. #Mt 24:4, note.) Ici se présente une difficulté qui a fait le tourment des exégètes…

Dès qu'on veut presser ces images et y chercher un sens allégorique, on tombe dans l'arbitraire et l'on a autant d'opinions que d'interprètes.



Bible Annotée sur Matthieu 24.34 :

…On objectera peut-être que cette supposition n'est pas probable, parce que le même fait se reproduit dans les évangiles de Marc et de Luc. Mais cette conformité s'explique fort bien en admettant que les trois évangélistes ont reproduit ce discours d'après la tradition apostolique, où s'était glissée cette confusion. Nous croyons qu'en rejetant cette hypothèse on se met en présence d'une difficulté que nulle exégèse ne peut résoudre. {Voir #Mr 13:30, note.}

 



LUC


Bible Annotée sur Luc 2.22 :

Ce pronom pluriel leur (gr. d'eux) purification a embarrassé les copistes, comme il embarrasse encore les interprètes.

Le texte reçu, avec quelques minuscules seulement, le remplace par le pronom féminin d'elle, se rapportant à Marie seule, et D par le pronom masculin singulier de lui, se rapportant à l'enfant.

Quelques interprètes ont pensé que ce pronom pluriel devait s'appliquer aux Juifs en général, à leur usage relatif à la purification des nouvelles accouchées. Mais le contexte oblige à le rapporter soit d'une manière indéterminé à toute la famille qui devait se rendre à Jérusalem pour une double cérémonie religieuse, soit à Marie et à Joseph qui sont le sujet du verbe. On a proposé de le rapporter à Marie et à l'enfant, mais cela n'est pas indiqué dans la construction de la phrase et Jésus n'avait pas à être purifié.

Il est vrai que Joseph non plus n'avait pas à se purifier, mais, comme le remarque M. Godet, il eût été, en tant que chef de famille, responsable, si la purification n'avait pas été accomplie. La loi de Moïse prescrivait {#Le 12:2 et suiv.} qu'après sept jours de souillure légale et trente-trois jours passés dans la retraite, la mère israélite devait offrir pour sa purification un sacrifice, dont la nature est indiquée ci-après. {#Lu 2:24}

 



JEAN


Bible Annotée sur Jean 13.1 :

Les mots: avant la fête de Pâque ne renferment qu'une indication vague de la date du dernier souper {#Jn 13:2} que Jésus fit avec ses disciples, et par conséquent de sa mort, qui eut lieu le lendemain.

Comme nous abordons, avec  #Jn 13, le récit de la Passion du Sauveur, c'est ici le lieu de donner une vue d'ensemble de cette question chronologique, l'une des plus obscures que soulève l'histoire évangélique. La tradition unanime désigne le vendredi comme le jour où Jésus mourut.

L'incertitude commence quand il s'agit de déterminer les relations de cet événement avec la Pâque juive et de fixer le jour du mois où il eut lieu.

Les uns, se fondant sur les données, à leurs yeux inattaquables, des synoptiques, disent que Jésus prit le dernier repas avec ses disciples le soir du 14 Nisan, à l'heure où tous les Juifs mangeaient l'agneau pascal, et qu'il mourut sur la croix le 15 Nisan le grand jour de la fête de Pâque.

Les autres, s'appuyant sur des indications du quatrième évangile qui ne leur paraissent pas susceptibles d'être détournées de leur sens premier et naturel, estiment que le dernier repas eut lieu le soir du 13 Nisan et que Jésus est mort le 14.

La discussion remonte aux premiers siècles. Elle fut compliquée, dès l'origine, par une polémique d'ordre liturgique entre les Eglises d'Occident et celles d'Asie Mineure, connue sous le nom de dispute pascale. (Voir introduction, p. 39.) Nous ne reviendrons pas sur cette dispute, car, de l'avis même des défenseurs de la chronologie des synoptiques, elle ne fournit pas d'argument péremptoire pour décider à quelle date Jean s'est arrêté dans son évangile.

Ce débat divise les savants les plus compétents. Olshausen, Tholuck, Wieseler, Ebrard, Hengstenberg, Riggenbach, Lange, MM. Luthardt, Keil, Zahn se prononcent pour le 14-15 Nisan, et estiment généralement pouvoir accorder avec cette date les données du quatrième évangile.

La date du 13-l4 Nisan est adoptée par de Wette, Lücke, Bleek, Néander, Meyer, MM. Weiss, Beyschlag, Godet, Chastand.

 

 



Nous en profitons aussi pour signaler que les savants de la Bible n'ont pas pu identifier un personnage de la Bible qui est Melchisédek :



La Bible Annotée sur Genèse 18.14 :

Melchisédek: roi de justice. Ce personnage, à la fois roi et prêtre, selon l'ancienne coutume phénicienne, communiquait à son peuple les ordres de Dieu et offrait à Dieu les sacrifices et les prières du peuple. Les commentateurs juifs et les rabbins ont fait bien des suppositions sur ce personnage mystérieux que nous ne rencontrons qu'ici et dont nous ne connaissons ni l'origine ni l'histoire subséquente.

Les uns ont vu en lui un ange du ciel; d'autres, le patriarche Sem, qui, d'après la chronologie de la Genèse, doit avoir survécu de trente-cinq ans à Abraham lui-même….




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01/04/2008
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