Le mariage du Prophète avec Zaynab





 

Voici un bref exposé relatif au mariage du Prophète Muhammad (sallâllâhou alayhi wa salam) avec sa cousine Zaynab bint Jash (radhia allâhou anha), qui a souvent été l'objet de critiques et une source d'incompréhension.

 

 


Question : Al-Salâm 'Alaykum. Certains non musulmans m'ont informé de l'histoire de Zaynab bint Jahsh et des versets du Coran qui furent révélés dans ce contexte. Ils ont dit que le Prophète (paix sur lui) la vit une fois dévoilée ou quelque chose comme ça, et ceci toucha son cœur et il dit "Gloire à celui qui dirige nos cœurs !" Peu de temps après cela, les versets furent révélés, il fut "opportunément" commandé par le Coran de se marier avec Zaynab qui avait précédemment été la femme de son fils adoptif. S'il vous plait pouvez vous m'expliquer cette affaire en détail.

 



Répondu par le comité du département de recherche et  de la Fatwa, présidé par Sheikh `Ad Wahhâb al-Turayrî.

 




Comme nous le verrons, l'histoire de Zaynab est réellement une bonne preuve pour la véracité du Prophète (Paix sur lui), non pas pour son hypocrisie comme les Orientalistes et certains missionnaires chrétiens aiment l'affirmer.

 



Zaynab bint Jash se maria avec le Prophète Muhammad (paix sur lui) en l'an 5 de l'Hégire, quand elle était âgée de trente cinq ans, mais seulement après que son précédent mariage qui avait été arrangé par le Prophète (paix sur lui), se soit terminé par un divorce. Zaynab bint Jash était la cousine du Prophète (paix sur lui). Elle était originaire d'une noble famille de Quraysh et comptait se marier avec un homme du même statut social élevé qu'elle.

 



Le Prophète (paix sur lui) savait que la piété et non le statut social était la considération (condition) primaire dans le mariage. Il voulait qu'elle épouse Zayd ibn Hârith, un ancien esclave de Khadîdja qui avait été affranchi et adopté comme un fils à l'âge de huit ans, par le Prophète (paix sur lui).

 



Le Prophète Muhammad (Paix sur lui) les avait vu grandir et pensa qu'il ferait un bon couple et que leur mariage démontrerait que ce n'était pas l'identité de nos ancêtres mais plutôt la religiosité qui importait. Quand le Prophète lui demanda sa main au nom de Zayd, la famille de Zaynab fut choquée à l'idée qu'elle épouse un esclave affranchi. De plus, Zaynab souhaitait épouser le Prophète (Paix sur lui), et en fait, sa famille avait déjà proposé de la marier avec lui.

 



Au début, Zaynab refusa. Zayd également avait des réserves vis-à-vis de cette idée. Cependant, quand tout deux, lui et Zaynab réalisèrent qu'il n'y avait pas de différence entre ce que le Prophète (paix sur lui) voulait et ce qu'Allâh voulait, ils acceptèrent tous deux le mariage. Le Prophète (paix sur lui) fournit une dote à Zaynab au nom de Zayd, consistant en dix dinars, soixante dihrams, un voile, une cape, une chemise et une quantité considérable de nourriture, à base de dattes.

 



Le mariage, hélas, ne fut pas un succès. Zayd et Zaynab prouvèrent qu'ils étaient incompatibles l'un et l'autre. Après environ un an, des problèmes naquirent entre eux et Zayd alla se plaindre d'elle au Prophète (Paix sur lui) qui lui dit de garder sa femme et de craindre Allâh. Zayd demanda au Prophète (Paix sur lui), la permission de divorcer, plus d'une fois, quoi que, le Prophète (Paix sur lui) lui conseilla de ne pas divorcer d'elle, le divorce eut finalement lieu. Le Prophète (Paix sur lui) reçut ensuite l'ordre de se marier avec Zaynab, ce qu'il fit en l'an 5 de l'Hégire.

 



La coutume chez les arabes païens était qu'un fils adoptif était considéré comme un véritable fils. Il portait le nom de son père adoptif et héritait de lui. L'Islam renversa cette coutume. L'Islam, nous devons le comprendre, entendait protéger les liens de parenté. Un homme peut adopter un enfant et s'occuper de lui  mais il ne peut appartenir à la lignée de son père adoptif. Il doit conserver le nom de famille lui appartenant.

 



Il n'a point fait de vos enfants adoptifs vos propres enfants. Ces sont des propos [qui sortent] de votre bouche. Mais Dieu dit la vérité et c'est Lui qui met [l'homme] dans la bonne direction. Appelez-les du nom de leurs pères: c'est plus équitable devant Dieu. Mais si vous ne connaissez pas leurs pères, alors considérez-les comme vos frères en religion ou vos alliés. [Sourate al-Ahzâb: 4-5]






En épousant Zaynab, le Prophète (Paix sur lui) montra de la façon la plus claire qui soit, qu'en Islam, un fils adoptif n'est pas similaire à un fils naturel, et qu'il est permis au tuteur d'un fils adoptif de se marier avec une femme, qui fut un temps mariée avec ce fils adoptif.

 



Quand au verset lui-même, Allâh dit : Quand tu disais à celui que Dieu avait comblé de bienfaits, tout comme toi-même l'avais comblé : "Garde pour toi ton épouse et crains Dieu", et tu cachais en ton âme ce que Dieu allait rendre public. Tu craignais les gens, et c'est Dieu qui est plus digne de ta crainte. Puis quand Zayd eût cessé toute relation avec elle, Nous te la fîmes épouser, afin qu'il n'y ait aucun empêchement pour les croyants d'épouser les femmes de leurs fils adoptifs, quand ceux-ci cessent toute relation avec elles. Le commandement de Dieu doit être exécuté. [Sourate al-Ahzâb: 37]

 




Ibn Jarîr a rapporté que `Â'ishah a dit : "Si Muhammad avait dissimulé quelque chose de ce qui fut révélé dans le Livre d'Allâh, il aurait caché ce verset : et tu cachais en ton âme ce que Dieu allait rendre public. Tu craignais les gens, et c'est Dieu qui est plus digne de ta crainte.

 



Allâh lui avait déjà révélé que Zaynab bint Jahsh allait devenir l'une de ses femmes. Le Prophète (paix sur lui) n'avait rien dit de cette affaire. Alors Allâh  révéla ce verset.

 



Ce verset n'est clairement pas l'énonciation d'un faux prophète qui compose des versets et essaie de justifier ses désirs. Si le Prophète (que la paix soit sur lui) avait des arrières pensés, il aurait pu traiter la question d'une manière beaucoup plus subtile et aurait obtenu ce qu'il voulait. Au lieu de cela, il a été contraint de faire quelque chose qu'autrement, il ne voulait pas avoir à faire. En dernier lieu, nous allons décrire la situation du Prophète (que la paix soit sur lui) qui est ici qualifiée ici d' "opportune".

 



Ceci émanait de la sagesse d'Allâh. Si le Prophète (que la paix soit sur lui) avait seulement dit aux gens que depuis que les fils adoptifs ne sont pas comme les vrais fils, qu'ils pouvaient par conséquent se marier avec les ex-femmes de leurs fils adoptifs, cela n'aurait pas eu le même effet. Les pratiques culturelles et les tabous sont très forts. Par exemple, en tant que musulmans nous savons que la race et l'ethnicité ne sont pas importantes. Cependant, nous pouvons observer les problèmes qui  presque invariablement surgissent lorsqu'une jeune fille musulmane veut se marier avec un jeune homme musulman, originaire d'un autre milieu ethnique. Par conséquent, il a  été ordonné au  Prophète (que la paix soit sur lui) de l'épouser en guise d'exemple.

 



Au verset suivant, Allâh continue: Nul grief à faire au Prophète en ce que Dieu lui a imposé, conformément aux lois établies pour ceux qui vécurent antérieurement. Le commandement de Dieu est un décret inéluctable. [Sourate al-Ahzâb: 38]


 



Vous avez mentionné l'histoire selon laquelle le Prophète (que la paix soit sur lui) a vu Zaynab dévêtu et devint follement amoureux d'elle et dit quelque chose indiquant son désir de l'épouser. Ensuite, Zayd divorça d'elle et le verset fut révélé "… tu cachais en ton âme ce que Dieu allait rendre public. Tu craignais les gens, et c'est Dieu qui est plus digne de ta crainte …" Selon l'histoire, la chose que le Prophète (que la paix soit sur lui) cachait dans son coeur était son désir d'épouser Zaynab.

 



Cette histoire est l'une des favorites des orientalistes et est manifestement fausse. Vous devez comprendre que beaucoup de gens ont concocté de fausses histoires et de faux Hadîths pour diverses raisons. C'est par rapport à cela que vint la science du Hadîth. Les Hadîths ont été classé comme authentique (sahîh),  bon (hasan),  faible (da`îf), rejeté (munkar), et fabriqué (mawdû`). Cette classification n'est pas arbitraire et n'est pas faite en fonction des désirs d'un tel ou un tel. La classification d'un Hadîth est basée sur l'étude de la chaîne de transmission à travers laquelle il nous est parvenu. Si une chaîne de transmission contient une discontinuité, ou une contradiction ou contient des personnes connues comme étant des menteurs, alors le Hadîth n'est pas acceptable.

 



Cette histoire est sans fondement. Elle ne nous est pas parvenue à travers aucune chaîne de transmission valable. Si nous devons croire cette histoire, on pourrait aussi bien croire tout ce que les gens nous disent. Cette histoire est mentionnée dans certains ouvrages comme le Tafsîr d'At-Tabarî, mais il l'a rapporté sans aucune chaîne de transmission et commence en disant: "Il a été dit que…"

 



Pour cette raison, Ibn Kathîr ne l'a pas mentionné du tout dans son commentaire du Coran. Dans son monumental al-Bidâyah wa al-Nihâyah, Ibn Kathîr examine le mariage de Zaynab Bint Jahsh et mentionne qu'il y avait certaines histoires étranges qui ont circulé du coté des anciens savants mais beaucoup d'entre elles étaient douteuses et devait être abandonnées.

 



Bien sur, les Orientalistes et les autres ennemis de l'Islam ne se sont pas fait prier pour reproduire cette histoire ainsi ils peuvent avoir quelques obscénités à lancer au Prophète (paix sur lui). Ils ont omis de mentionner que l'histoire est sans fondement et ne remplit pas les conditions d'authenticité. Ils ont juste passé dessus comme si elle était un fait.

 



Source :

 



 http://www.islamtoday.net/english/show_detail_section.cfm?q_id=19&main_cat_id=2





Une étude exhaustive de ce récit et de son degré d'authenticité est disponible ici:



http://www.bismikaallahuma.org/archives/2005/the-narratives-concerning-the-marriage-of-zaynab/

 



 



09/01/2008
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