Les femmes faibles en argumentation ?




Dieu dit:


Or, quand on annonce à l'un d'eux (la naissance) d'une semblable de ce qu'il attribue au Tout Miséricordieux, son visage s'assombrit d'un chagrin profond.  Quoi ! Cet être (la fille) élevé au milieu des parures et qui, dans la dispute, est incapable de se défendre par une argumentation claire et convaincante ?  Et ils firent des Anges qui sont les serviteurs du Tout Miséricordieux des [êtres] féminins ! Etaient-ils témoins de leur création ? Leur témoignage sera alors inscrit; et ils seront interrogés. (Coran, 43 :17-19)

 

 

Est-ce que l'expression indique que les femmes selon le Saint Coran ne disposent pas d'une argumentation solide [comme certains commentateurs ont conclu de ce verset]?

 

Il est souvent utile en interprétant un verset de regarder le contexte dans lequel le verset en question se lit. Sheikh Suhayl Navid Mâlik Hanif [Professeur de grammaire arabe à l'institut Qasid de langue arabe, à Amman] explique ces versets [43:15 - 19] dans leur contexte approprié :


De toute évidence ces versets discutent de la croyance arabe païenne selon laquelle Allâh avait des filles. Le Qour'aane ici discute de cette affirmation avec eux à un certain nombre de niveaux, chacun faisant appel à une partie particulière du coeur et de l'esprit de l'auditeur. Les païens reconnaissaient qu'il y avait une déité suprême, comme cela est mentionné dans le verset 9 de cette même Sourate. Ainsi quel besoin A-t-il d'avoir des filles et quel 'est-le rapprochement entre eux ? Ici un certain nombre d'arguments ont été présentés.


1. Ils ont fait de lui une partie parmi ses  serviteurs.  C'est une contradiction claire. Un enfant est une partie du parent qui se détache de lui-même lors la naissance. Ces filles sont-elles une partie physique de Lui qui s'est détaché d'elles-mêmes quand Il leur a donné naissance ? C'est impossible car cela mène à la conclusion que Dieu a réellement des parties, et est donc sujet à l'espace et au temps. N'importe qui est sujet à l'espace et au temps ne peut pas être le créateur des deux et ce qu'ils contiennent.

Cet enfant provient-il du temps ? Le cas échéant, comment peut-il être un Dieu alors qu'il est plutôt une chose créée, comme le reste de la création ? Ou peut-être il a toujours été là ? Si il  était toujours là, alors comment peut-on le nommer un enfant ? Il y a réellement beaucoup d'arguments raisonnables qui peuvent être présentés contre ceci, et qui concluent que l'affirmation, que Dieu ait des enfants, est impossible.



2. Toute la perfection n'est-elle pas pour Dieu ? - Un deuxième argument présenté dans ces versets est un argument davantage émotionnel qu'intellectuel. Souvent les rapports émotifs et secs sont plus efficaces pour interpeller l'auditeur qu'une argumentation logique. Les filles étaient clairement inférieures aux fils, aux yeux des Arabes, comme dans la plupart des sociétés traditionnelles. La vie était dure et les familles avaient besoin de fils physiquement forts qui soutiendraient les fardeaux de la vie et veilleraient au bien-être de la famille. La vie était également violente, et les familles et les sociétés avaient besoin des hommes pour les défendre contre leurs ennemis. La vie était une lutte constante contre les règles et les systèmes injustes, et les familles avaient besoin des fils capables qui pourraient se tenir devant une foule, être pris sérieusement et discuter pour atteindre la justice ou pour combattre férocement si nécessaire. (…) C'est pourquoi, comme le verset 17 le dit, quand les parents apprenaient la nouvelle de la naissance d'une fille, ils étaient exaspérés. Si Dieu mérite chaque trait de la perfection, comment se fait-il alors qu'ils ont choisi des fils pour eux-mêmes et lui ont assigné des filles ? Les  filles  étaient décorées de bijoux et de jolies robes d'un jeune âge, indiquant leur nature innée et sensible. Elles n'étaient également pas considérées assez fortes dans les sociétés traditionnelles pour se lever et lutter contre l'injustice. Pourquoi attribueraient-ils quelque chose, qui dans leurs propres esprits leur est inutile, à Dieu ? C'est dans ce but et avec cette puissante rhétorique que le verset a été révélé. Il est évident que ce verset est très efficace pour montrer à l'auditeur, l'absurdité de sa religion, et est susceptible de causer des doutes dans les coeurs de ses adhérents. L'expression arabe est bien plus dérisoire et frappante que l'équivalent anglais.
[Fatwa du Sheikh Suhayl Hanif]



Harûn Yahya dit pareillement à ce sujet:


La plupart des sociétés regardent toujours péjorativement les femmes. Ce point de vue négatif sur les femmes se manifeste de diverses manières. Particulièrement dans le passé, les femmes ont été soumises au comportement barbare. Par exemple, Allâh indique que des filles étaient tellement considérées sans valeur dans certaines sociétés que leurs pères les  enterraient vivantes dès leur naissance: « et qu'on demandera à la fillette enterrée vivante pour quel péché elle a été tuée. » [Sourate At-Takwîr : 8-9]


Dans d'autres verset, Allâh parle des personnes dont les visages étaient  emplis d'irritation lorsqu'il apprenaient qu'ils ont eu une nouvelle fille et, dans l'embarras se cachaient des gens: « Et lorsqu'on annonce à l'un d'eux une fille, son visage s'assombrit et une rage profonde [l'envahit]. Il se cache des gens, à cause du malheur qu'on lui a annoncé. Doit-il la garder malgré la honte ou l'enfouira-t-il dans la terre ? Combien est mauvais leur jugement ! [Sourate An-Nahl 58-59]


Allâh indique également que de telles personnes ont considéré leurs filles comme étant de jolies choses qui étaient incapables d'argumenter : « Or, quand on annonce à l'un d'eux (la naissance) d'une semblable de ce qu'il attribue au Tout Miséricordieux, son visage s'assombrit d'un chagrin profond. Quoi ! Cet être (la fille) élevé au milieu des parures et qui, dans la dispute, est incapable de se défendre par une argumentation claire et convaincante ?» [Sourate az-Zukhruf: 17-18]. (
Harun Yahya: "Maryam: an exemplary Muslim Woman"  [ Global Publishing, Istanbul 2005 ] , pp. 83-85)


 

Dr. Muhammad Abdel Halim dans sa note de bas de page sur le verset à l'étude confirme également que l'expression qui est employée se rapporte à l'opinion préislamique sur les femelles [filles]. Dans sa note de bas de page sur le verset en question [43 : 18] que nous avons lus :


C'était l'opinion préIslamique. Un poète se vantait qu'il était inspiré par un diable mâle, plutôt qu'une femelle (….) Puisque que les Arabes païens considéraient leurs filles comme une sorte d'humiliation pour eux, le Coran leur dit que selon leur propre raisonnement, c'est particulièrement illogique d'attribuer des filles à Dieu. (M. A. S. Abdel Haleem:  "The Qur'an: A New Translation» [ Oxford University Press, 2004 ] , p. 317-347)


 

Cette interprétation est fortement soutenue par le fait que tous les versets précédents dans cette Sourate traitent de l'hypocrisie des païens ou des Arabes pré-Islamiques. Les païens ont un point de vue péjoratif [négatif] et une aversion forte pour des filles, pourtant ils ont attribué des filles au Tout-Puissant. Pour cette raison Dieu nous indique dans le Saint Coran cela :

 


Or, quand on annonce à l'un d'eux (la naissance) d'une semblable de ce qu'il attribue au Tout Miséricordieux, son visage s'assombrit d'un chagrin profond.  Quoi ! Cet être (la fille) élevé au milieu des parures et qui, dans la dispute, est incapable de se défendre par une argumentation claire et convaincante ?  Et ils firent des Anges qui sont les serviteurs du Tout Miséricordieux des [êtres] féminins ! Etaient-ils témoins de leur création ? Leur témoignage sera alors inscrit; et ils seront interrogés. (Coran, 43 :17-19)

 


Une autre interprétation possible est que la référence dans ce verset [43 : 18] est aux idoles qui étaient décorées avec des ornements. L'incapacité des idoles de parler est apportée par Abraham comme argument contre leur divinité [21 : 63], et la même incapacité des idoles à répondre aux prières de leurs adorateurs est avancée comme argument contre la divinité du veau d'or [20 : 89]. Certains anciens savants comme Ibn Zayd et Ad-Dahak ont dit que la fin de ce verset : incapable de se défendre par une argumentation claire et convaincante se rapporte à l'incapacité des idoles de parler.

 


Wa Allâhou A'lam








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30/06/2008
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