Les femmes souffrent d'un manque d'intelligence selon l'Islam ?





Les femmes souffrent d'un manquent d'intelligence selon l'Islam ?

 

 






 



 

Il est récurrent d'entendre ou de lire des accusations contre le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa salam), qui aurait insulté l'intelligence de la femme et prétendu qu'elle est d'un degré d'intelligence inférieur à celui de l'homme. Accessoirement, le Prophète aurait dit que la femme connaît un manque en matière de religion. 

 



Les détracteurs se basent sur cette célèbre tradition narrée par Abû Saïd Al-Khudri (radhia allâhou anhou), qui peut certes laisse libre cours à de fausses interprétations lorsqu'elle est lue dans sa stricte littéralité:

 


 

Un jour, l'Apôtre d'Allah est allé au Musalla pour Id-al-Adha ou la prière d'Al-Fitr. Alors il est passé par les femmes et a dit : "Ô Femmes ! Faites l'aumône parce que j'ai vu que la majorité des occupants du feu de l'enfer sont vous (les femmes)." Elles demandèrent : "Pourquoi en est-il ainsi, Ô Apôtre d'Allah ?" Il répondit : "Vous maudissez fréquemment et vous êtes ingrates envers vos maris. Je n'ai jamais rien vu de plus déficient en intelligence et en religion que vous. Un homme sensible et sensé pourrait être égaré par quelques-unes d'entre vous." Les femmes demandèrent : "Ô apôtre d'Allah ! Qu'y a t-il de déficient dans notre intelligence et notre religion ? Il dit : "La preuve apportée par deux femmes n'est-elle pas équivalente à celle d'un seul homme ? " Elles répondirent par l'affirmative. Il dit : "C'est l'insuffisance dans leur intelligence. N'est-il pas vrai qu'une femme ne peut ni prier ni jeûner pendant ses règles ?" Les femmes répondirent par l'affirmative. Il dit : C'est l'insuffisance dans leur religion."

 


Source : Sahih Al-Bukhârî, volume 1, livre  6, n° 301

 

 

Cette allégation nous incite à nous posez deux questions : l'insulte de l'intelligence de la femme et le rabaissement de cette dernière, ont-t'ils motivé la remarque du Prophète ? Et qu'est ce le Prophète entend dire lorsqu'il parle du manquement en matière de raisonnement et invoque pour cela le verset 2/282 ?

 

 


 

1) Le Prophète (pbasl)  avait t'il pour dessein de rabaisser ses femmes ?

 

 


 

Commentant le sens et la portée du Hadîth, le savant Sheikh Djibrîl Fouad Haddad explique :

 

 

Texte et Source

 

 

Le Hadîth rapporte que le Prophète Muhammad (Paix et Bénédictions sur lui) s'adressa à un groupe de femmes dans la mosquée, disant :

 

Je n'ai jamais rien vu de plus déficient en intelligence et en religion que vous. Un homme sensible et sensé pourrait être égaré par quelques-unes d'entre vous. " Les femmes demandèrent : "Ô apôtre d'Allah ! Qu'y a t-il de déficient dans notre intelligence et notre religion ? Il dit : "La preuve apportée par deux femmes n'est-elle pas équivalente à celle d'un seul homme ? " Elles répondirent par l'affirmative. Il dit : "C'est l'insuffisance dans leur intelligence. N'est-il pas vrai qu'une femme ne peut ni prier ni jeûner pendant ses règles ?" Les femmes répondirent par l'affirmative. Il dit : C'est l'insuffisance dans leur religion."

 

Il est relaté par Al-Bukhârî et Muslim.

 

 

Son sens n'est pas littéral

 

 

Le Hadîth ici emploie deux figures de style : le premier est une hyperbole (mubalagha), c'est-à-dire l'exagération dans les termes « un homme même résolu et sensible pourrait être dérouté par certaines d'entre vous » c.-à-d. à fortiori, un homme ordinaire. La deuxième figure de style est une synecdoque (majaz mursal), consistant à utiliser le tout pour la partie : l'intelligence pour désigner le témoignage spécifique légal d'une femme, et la religion pour désigner la prière et le jeûne durant les menstrues.

 

De nombreux versets et d'autres traditions soulignent que la récompense d'une femme égalise celle des hommes même si leurs actes diffèrent. Ainsi ce récit particulier n'est pas à comprendre littéralement mais comme une reconnaissance de l'influence excessive que les femmes exercent sur les hommes tandis qu' en apparence, elles sont moins actives dans la sphère publique et spirituelle.

 

Trois autres significations fournissent un indispensable supplément à l'image de ce Hadîth. Ces significations gravitent autour de la collecte de fonds pour le djihad, le blâme des malédictions des femmes sur leurs maris, et l'espièglerie du Prophète, Paix et Bénédictions sur lui, sur son oratoire féminin.

 

1. La collecte de fonds

 

Le véritable sens du Hadîth – prononcé lors du pèlerinage d'adieu - et son contexte véritable est que le Prophète, Paix et Bénédictions sur lui,  a sommé les femmes qui étaient présentes afin qu'elles se rendre compte que, à moins qu'elles n'aident à récolter de l'argent avec leur or et bijoux, ils leur manquera la récompense des hommes qui participent au djihad, tout comme en faisant preuve  d'ingratitude.

 

2. Le blâme de la malédiction

 

Dans la version complète du hadîth, le Prophète, paix et Bénédictions sur lui, commande aussi aux femmes de demander pardon et de renoncer à maudire fréquemment leurs maris. Tout cela a été dit à un moment où (1) le départ imminent pour le dernier djihad (2), le départ imminent du Prophète, Paix et Bénédictions sur lui, de ce monde, et (3) la mise en application sur le plan moral du principe selon lequel le fait  de "maudire le croyant, c'est comme le tuer." *

 

3. L'espièglerie

 

Cependant, le vrai sens du hadîth, énoncé durant le pèlerinage d'adieu - et son contexte réel, était que le prophète (saws) a exhorté les femmes qui étaient présentes à se rendre compte, qu'à moins qu'elles n'aient fait l'aumône avec leur or et leurs bijoux, il leur manquerait la récompense des hommes faisant le Jihad, aussi bien que de montrer l'ingratitude dont elles faisaient preuves.

 

Le Prophète, Paix et Bénédictions sur lui, était également espiègle dans son utilisation  de termes forts pour imprimer cet enseignement sur (la conscience) des auditeurs. Ruqayyah Waris Maqsud écrit :

 

"Après le pèlerinage d'adieu à la prière de l'Aïd, le Prophète (qu'Allah le bénisse et lui donne la paix) s'est éloigné des hommes, s'appuyant sur le bras de Bilâl, et est parvenu aux rangs des femmes derrière eux. Bilâl a étalé un drap et le Prophète (qu'Allah lui bénisse et lui donne la paix) a exhorté les femmes à se montrer généreuse  dans leurs dons de charité, car quand il fut autorisé à jeter un coup d'œil sur les flammes de l'enfer, il a noté que la plupart des gens qui y sont torturés, était des femmes. Les femmes étaient outrées, et l'un d'elle s'est levé instantanément avec audace et a exigé de savoir pourquoi il en est ainsi. "Parce que", il a répondu: 'Vous les femmes vous maugréez tellement, et montrez de l'ingratitude envers maris! Même si les  pauvres malheureux passaient toutes leurs vies à  œuvrer en bienfaisants envers vous, dés que constatez quelque chose qui ne vous plait pas, vous leur direz : Je n'ai jamais vu de bien en toi ! " (Al-Bukhârî 1,28, enregistré par Ibn Abbâs, qui, enfant, était présent à cette occasion). À ceci, les femmes ont commencé à tirer vigoureusement leurs anneaux et bagues, et les  jetaient dans le tissu  de Bilâl. " Source 

 



* Hadîth rapporté par Al-Bukhârî.

 

 


C'est effectivement pour obtenir un réaction de la part de son ou ses interlocuteur(s), bien souvent que le Prophète prononçait des paroles fortes.

 



Le poids des bonnes œuvres pèse lourd le jour du jugement :

 



Quant à celui dont la balance sera lourde il sera dans une vie agréable; et quant à celui dont la balance sera légère, sa mère [destination] est un abîme très profond. Et qui te dira ce que c'est ? C'est un Feu ardent. (Coran, 101 : 6-11)

 



Puisqu'en temps de Jihâd (pour les hommes), le Jihâd des femmes se passe « au foyer » selon le Prophète (rapporté par Ahmad), elles doivent compenser ce qui leur manque, d'autant plus qu'elles commettent des péchés (mais n'ont pas la récompense du Mujahid pour les contrebalancer contrairement aux hommes), le Prophète, saws, leur indique comment faire pour juguler leurs torts.

 



Le but du Prophète, saws, n'étant donc nullement de rabaisser ces femmes. Celui-ci en bon guide, leur a fait ce rappel, peut être sur un ton excessif, dans leur intérêt afin qu'elles se revivifient spirituellement et se souviennent des règles de leur religion. Puis, il leur a demandé la Saddaqa, ayant pour but de purifier les croyants qui la versent.

 



Certes, un Messager pris parmi vous, est venu à vous, auquel pèsent lourd les difficultés que vous subissez, qui est plein de sollicitude pour vous, qui est compatissant et miséricordieux envers les croyants. (Coran, 9 : 128)

 

 


 


 

2/Qu'est-ce qu'implique la remarque du Prophète (saws)  sur le raisonnement de ces femmes ?

 

 



 

Le Prophète (sallallâhou alayhi wa salam) n'a pas dit que les femmes ne sont pas intelligentes mais il a fait référence à un point précis en invoquant le témoignage de la femme tel qu'il est indiqué dans un cas spécifique, dans le Coran (2 :282) et à l'impossibilité de prier ou jeûner durant ses règles pour expliquer ces manquements en matière de raisonnement et de religion.  En toute logique, il faut comprendre que cette fameuse remarque sur le "manque en matière de raisonnement" n'est pas général mais relié au verset 2 :282 qui stipule :

 


Ô les croyants ! Quand vous contractez une dette à échéance déterminée, mettez-la en écrit; et qu'un scribe l'écrive, entre vous, en toute justice; un scribe n'a pas à refuser d'écrire selon ce que Dieu lui a enseigné; qu'il écrive donc, et que dicte le débiteur : qu'il craigne Dieu son Seigneur, et se garde d'en rien diminuer. Si le débiteur est gaspilleur ou faible, ou incapable de dicter lui-même, que son représentant dicte alors en toute justice. Faites-en témoigner par deux témoins d'entre vos hommes; et à défaut de deux hommes, un homme et deux femmes d'entre ceux que vous agréez comme témoins, en sorte que si l'une d'elles s'égare, l'autre puisse lui rappeler. Et que les témoins ne refusent pas quand ils sont appelés. (Coran, 2 :282)

 


Le Sheikh Abdel Aziz Ibn Baz, rahimahullâh, disait en delivrant une fatwa à ce sujet:



Le croyant ne doit donc pas l'accuser [la femme] de déficience en toute chose et de faiblesse de la religion en toute chose. C'est uniquement une faiblesse qui touche sa pratique religieuse, et qui touche sa raison en ce qui concerne la mémorisation du témoignage ou des choses semblables. On doit donc éclaircir ceci, et expliquer les paroles du Prophète صلى الله عليه وسلم de la meilleure manière qui soit. Et Allah est le Plus Savant.



http://www.sounna.com/article.php3?id_article=170

 

 

Donc, à la lumière des faits susmentionnés, le hadith ne dénigre en rien les femmes ou ne les considère comme des êtres inférieurs, surtout que nous savons que certaines femmes excellent sur les hommes dans de nombreux domaines.




 

http://www.islamonline.net/servlet/Satellite?cid=1119503545318&pagename=IslamOnline-English-Ask_Scholar%2FFatwaE%2FFatwaEAskTheScholar





Le Sheikh Muhammad Al-Hanouti, membre du conseil du Fiqh en Amérique du Nord, indique :

 



Quand le Prophète (Paix et Bénédiction sur lui) parle du manque de raisonnement, il ne parle pas du potentiel du cerveau ou de la capacité de talent ou de compétence. Une femme est surchargée en étant une mère ou une garde d'enfants ou enceinte. Tous ces porteurs sont vingt-quatre heures sur vingt-quatre, en raison de ce qu'est elle, elle est susceptible toujours d'oublier plus qu'un homme qui lui est consacré seulement à sa carrière professionnelle. Allâh est compatissant, Il la pardonne et facilite les choses pour elle quand elle n'est pas entièrement responsable pour donner un plein témoignage comme témoin. Rien de ce Hadith ne diffame la femme. 

 


Source: http://www.islamonline.net/livefatwa/english/Browse.asp?hGuestID=j2y56m

 

 


Egalement, Al lajnah al daima, le Conseil de Fatwâ d'Arabie Saoudite, confirme le fait que le témoignage de la femme tel qu'il est mentionné en Coran, 2 :282, ne concerne pas les capacités cérébrales ou intellectuelles de la femme mais est dû à d'autres facteurs.

 


En ce qui concerne le témoignage de deux femmes étant équivalent à la déposition d'un seul homme, dans certains cas, c'est parce que les femmes ont tendance à être plus oublieuses que les hommes en raison de leur cycle naturel de menstruation, la grossesse, l'accouchement, l'éducation des enfants, etc. Toutes ces choses les préoccupent et les font oublier. D'où l'indication de la charia que d'autres femmes devrait renforcer le témoignage d'une autre, afin qu'il soit plus précis. Mais il y a des questions qui se rapportent uniquement aux femmes dont le témoignage d'une seule femme est suffisant, comme l'allaitement d'un enfant. [1]

 


Muhammad Asad, rahimahullâh, écrivait en son temps :

 


La condition selon laquelle deux femmes peuvent être substituées à un témoin masculin n'implique aucune réflexion sur les possibilités morales ou intellectuelles de la femme : elle est évidemment due au fait si, en règle générale. les femmes sont moins au courant des procédures d'affaires que des hommes et, en conséquence, plus exposées à commettre des erreurs à cet égard (Voir ce qu'en dit Muhammad `Abduh, dans Al-Manar 111, 124 f..). [2]

 




Le penseur Indien M. Asghar Ali Enginir commente le verset en question: "…. C'est en raison du manque d'expérience dans la transaction commerciale, que le Coran insiste pour avoir deux femmes au lieu d'une. Le verset coranique stipulant deux femmes, à la place d'un homme, se réfère à des transactions financières, rien d'autre. " [3]

 



Pour un complément d'information à propos du témoignage de la femme, vous pouvez visitez-donc ce lien :

 


http://www.oumma.com/Le-temoignage-de-la-femme-n-est-en

 



Et aussi:




http://islampaix.blog4ever.com/blog/lirarticle-145578-591996.html




Donc clairement, le Coran n'insinue en rien, à travers la question du témoignage, que la femme souffre d'un manque d'intelligence et le Prophète non plus puisqu'il reprenait le verset 282, en employant une figure de style.

 



En fait, le Prophète, saws, faisait juste un constat et l'exprimait par le biais de cette remarque, le fait surprenant qu'une femme, pourtant moins active dans la sphère publique et dans la société, que son mari, puisse prendre le dessus et exercer une forte influence sur lui de manière à le dérouter.

 



Le savant Saoudien, Salman Al-Awdah, en répondant à une question portant sur ledit Hadîth, dit :

 


Quand l'Islam discute des insuffisances des femmes, il ni ne les insulte ni ne les déprécie. Quelques hommes, malheureusement, font cela quand ils citent les  paroles du prophète (la Paix soit sur lui) que les femmes "ont une insuffisance dans leur intelligence et leur religion". Ils prennent ces paroles hors-contexte en tant que moyens d'opprimer les femmes et de les rabaisser. Le Prophète (la Paix soit sur lui) a voulu dire quelque chose de tout à fait différent. Il a dit : "Je n'ai jamais vu parmi ceux qui ont une insuffisance dans leur intellect et leur religion n'importe qui plus capable que des femmes de  troubler l'intellect du plus déterminé des hommes. Il affirme réellement ici le pouvoir des femmes d'influencer les hommes et de dominer leur opinion. C'est l'une des distinctions que les femmes, ont  en leurs natures.





Source:http://www.islamtoday.net/english/showme_weekly_2003.cfm?cat_id=30&sub_cat_id=524

 




Il est clair que si le Prophète, saws, avait jugé les femmes déficientes en matière d'intelligence, il ne leur aurait pas permis d'enseigner aux hommes, ne se serait pas fatigué à les éduquer religieusement et n'aurait pas tenu compte de leurs avis ; or de nombreuses traditions le montrent recueillant l'avis de femmes comme Oum Salama, à Houdeybiya. Depuis quand attache t'on de l'importance à l'avis de personnes faibles d'esprit ?

 



Un Compagnon raconte pour ce qui a trait à la période après la mort du Prophète : "Chaque fois que nous les Compagnons du Prophète nous avions un problème pour comprendre un règlement de l'islam, nous trouvions quelque connaissance à ce sujet auprès de Aïcha" (rapporté par At-Tirmidhî).

 



Masruq racontait, "J'ai vu les Compagnons interroger Aïcha concernant le partage de l'héritage (rapporté par Al-Hâkim dans son Mustadrak).

 



En outre, les compagnons du Prophète n'ont jamais fait référence à une parole du Prophète (celle-ci ou une autre) pour discriminer les femmes ou les empêcher de prendre des initiatives sous prétextes qu'elles seraient "faibles d'esprit".

 



Le Dr. Mohammed Fadel écrit :

 


Il y a un consensus complet parmi les juristes Sunnites à propos du fait que la femme puisse être mufti.

 


Le même auteur relaye l'avis d'At-Tabarî selon lequel les femmes peuvent être juges dans toutes les sphères de la loi. [2]

 


Ash-Shawkânî écrit pour sa part :

 


Il n'est rapporté d'aucun savant musulman qu'il aurait déclaré non-authentique un Hadîth parce que la personne qui le rapporte est une femme. Au contraire, combien de Hadîths sont tels qu'ils sont rapportés par une femme ! Ces Hadîths ont toujours été acceptés par la Communauté musulmane [et considérés du même niveau que les Hadîths rapportés par les hommes]"  [3]

 

 

 


Conclusion :

 


Un examen attentif des propos du Prophète, saws, relatifs à cette "insuffisance en matière de raisonnement" mentionnée dans ledit Hadîth nous indique clairement que les paroles du Prophète ne sont pas à comprendre littéralement comme se referant à la nature intellectuelle de la femme et des carences en matière de capacités à penser ou de capacités cérébrales. Au contraire le Hadîth en question nous dit que les femmes ont interrogé le Prophète lui demandant de clarifier ces propos concernant l'insuffisance en "aql". Le Prophète a alors précisé le sens de ces propos. Sa clarification met en évidence certains aspects qui ne suggèrent aucune infériorité intellectuelle que ce soit de la femme. Le Prophète a dit aux femmes que cette lacune en "aql" est seulement une référence au fait que le Saint-Coran dans la Sourate Al-Baqqara, verset 282, stipule que deux femmes seront prises en tant que témoins à la place d'un homme. Cette stipulation se réfère toutefois uniquement aux transactions commerciales, c'est-à-dire les affaires dans lesquelles les femmes sont généralement moins impliquées et moins versées que les hommes en raison de leur inexpérience dans ce domaine, et le rôle de chaque sexe dans la société. À cet effet le Saint Coran stipule en ce qui concerne les contrats financiers que l'un des deux témoins de sexe masculin peut être remplacé par deux femmes témoins. La raison donnée est que "si l'un d'elle s'égare (oublie), l'autre puisse lui rappeler." Ainsi, le fondement de la règle est que les femmes, sont généralement moins impliquées dans la vie des affaires, et par surcroît, peut-être plus enclin à oublier les détails d'une transaction. Ceci [et rien d'autre] est le sens de l'insuffisance en "aql" mentionnée dans le hadith. L'un des sens du verbe arabe aqala est d'avoir de la mémoire au sujet de quelque chose. Exemple : "la a'qal hadha" signifie : "Je n'ai aucun souvenir de ceci." [4]

 



Le mot 'aql dans le contexte de ce hadîth ne fait pas référence à la raison instinctive, la raison pratique ou l'intellect, mais à la mémoire d'autant plus que ce dire du Prophète ne se comprend pas littéralement comme Sheikh G. F Haddad l'a expliqué : La deuxième figure de style est une synecdoque (majaz mursal), consistant à utiliser le tout pour la partie : l'intelligence pour désigner le témoignage spécifique légal d'une femme, et la religion pour désigner la prière et le jeûne durant les menstrues.

 



Shehzad Salim écrit également concernant la phrase, Naqisati 'Aql wa Din :

 



Toutefois, en arabe, le verbe "Naqasa" signifie le fait "de réduire" et le mot Aql ici signifie les «affaires mondaines" car il est utilisé en conjugaison avec le mot" Dîn "[la religion]. Gardant à l'esprit, ces deux aspects, la traduction correcte de la phrase ci-dessus, si le contexte est également pris en considération, c'est que les femmes ont reçu un allégement et une réduction de leurs affaires religieuses et mondaines. Le soulagement dans le monde des responsabilités, comme cela est mentionné dans ce hadith, c'est que les femmes n'ont pas été contraintes de s'impliquer dans certaines activités et domaines. Par exemple, le Coran exhorte les hommes à témoigner dans le domaine judicaire afin que les femmes soient dispensées de comparaître devant les tribunaux et de gaspiller leur précieux temps à d'autres choses qui peuvent les occuper. Ce n'est que si les hommes ne sont pas disponibles que les femmes sont invitées à venir témoigner. L'allégement qui a été donné aux femmes dans les affaires religieuses, c'est qu'elles ne sont pas tenues de prier ou jeûner durant leurs menstrues comme cela est mentionné dans ce Hadîth. [5]

 



Si le Prophète avait utilisé le mot dans son sens littéral ou général, et donc se référait à l'intellect de la femme de façon globale alors il n'aurait jamais permis à la femme d'enseigner aux hommes ou de donner des Fatwa [avis juridiques dans la loi islamique]. Cependant, le Prophète, sallâllâhou alayhi a salam, a permis aux femmes toutes ces choses qui exigent de l'intelligence et du bon sens.

 

 

 

Références :

 

 


[1] Fatâwâ Al-Lajnah al-Daa'imah li'l-Buhuth al-'Ilmiyyah wa'l-Ifta', 17 / 7

 

[2] Muhammad Asad, "The Message of the Qu'ran" [Gibraltar, 1980], note 273, p. 63

 

[3] Tahrîr ul-mar'a, tome 1 p. 118)

 

[4] http://www.islamicperspectives.com/Fikr.htm#_ftn2

 

[5] Shehzad Salim: "Islam and Women: Misconceptions and Misperceptions", in "Renaissance", February 2005, Vol. 15, No. 2




10/01/2008
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