Quid des Sourates Al-Waliya & Sourate al-Nurayn ?





Certaines personnes objectant contre l'intégrité textuelle du Coran font remarquer que certains Chi'ites disposent au sein de leur Coran de deux Sourates supplémentaires. Les deux "Sourates Chi'ites" en question sont : la Sourate Wilaya et la Sourate Al-Nurayn.

 


Que penser de cela ? Ajouts frauduleux ? Coran, purgé de deux Sourates authentiques et faisant partie intégrante de son corpus?

 

 

Momen, au sujet de ces deux fameuses "Sourates", clarifie la question :

 


Une petite minorité de Chiite a tentée de faire accepter de larges passages (et même des Sourates entières) en tant que parties manquantes du Coran mais sans succès. [1]

 

 

Entre 1055/1645 et /1658 1068, il est apparu en Inde, pendant la période de règne Mongol, un livre anonyme écrit en Persan et appelé Dabistan-i Madhahib  ou les « écoles des doctrines religieuses ». Dans ce livre, on mentionne deux sourates et versets additionnels qui ne doivent pas être trouvés dans le texte officiel du Coran. Les deux Sourates portant les noms "Sourate Al-Waliya" et "Sourate Al-Nurayn". Le Dabistan a attiré une attention considérable en Occident. Le Dabistan-i Madhahib a été publié pour la première fois en 1809 à Calcutta, Inde. [2] Le livre décrit la vie sous le règle Mongol en Inde, au sein des communautés religieuses existantes. Il se compose de douze chapitres, chacun d'eux consacrés à un groupe différent. Étonnamment, l'auteur commence par les Parsis et continue les récits des hindous, des Tibétains, des juifs, des chrétiens, des musulmans, des philosophes et des Sufis. Le récit concernant les Parsis semble être le plus compréhensif du livre entier.

 


En 1842, ces deux Sourates exposées dans le Dabistan-i Madhahib ont été traduites pour la première fois en par l'Orientaliste Français Garcin de Tassy. [3] Une année après seulement, Mirza Alexandre Kazem-Prient, a écrit un commentaire sur cette traduction. [4] Ce qui est intéressant à cet égard est la publication et la traduction du manuscrit, découvert en 1912 dans la ville indienne de Bankipore. Bien qu'on dise qu'il contienne les mêmes Sourates et d'autres additions, aucune information supplémentaire sur le manuscrit n'est fournie. La traduction des Sourates a été publiée par le Révérend Saint Claire Tisdall dans le journal The Moslem World en 1913. Le manuscrit serait vieux d'environ 200-300 années, au moins.

 


Les Sourates al-Wilayah et al-Nurayn sont considérés comme fabriquées et leurs styles littéraires comme une pâle copie du Coran, entachées en supplément par des erreurs grammaticales. Le missionnaire chrétien, Saint Claire Tisdall écrit:

  

Le lecteur (particulièrement de l'original arabe) est irrésistiblement mené à la conclusion que la totalité de ces additions, -  à l'exception possible de la Sourate al-Nurain, - sont des contrefaçons. Le style est imité du Koran, mais pas toujours avec beaucoup de succès. Il y a plusieurs erreurs grammaticales, à moins qu'elles soient dues au transcripteur. Occasionnellement, le sens avec le contexte montrent que dans lequel un mot est utilisé est postérieur au temps auquel le Koran appartient. Les versets sont cependant en de larges mesures des centons de passages coraniques pris hors de leurs contextes. La quantité de répétition montre la détermination de l'auteur de prouver à tout prix. [5]



Traitant de la nature de ces deux sourates, St. Claire Tisdall dit:

 

Nous notons également que certains, - ou, peut être, un seule personne, - parmi les Chi'ites décida de forger les passages que nous sommes en train de traiter. Sans doute, il pensait que la fin justifiait les moyens. Ils devaient certainement être déterminés pour insérer ces falsifications dans le Coran et de faire en sorte que leur propre secte ne les accepte. Mais, bien qu'il était grandement souhaitable pour leur intérêt apparent d'accepter ces passages supplémentaires, les Chiites ne l'ont toutefois pas fait. Le faussaire a estimé qu'il était impossible d'introduire un seul verset altéré dans le Koran. Aussi, nous pouvons encore dire en passant, que ceci est à l'honneur de la communauté chiite en général [6]


Commentant les deux Sourates, Von Grunebaum dit:

 


Les deux seules Sourates chiites qui nous sont parvenues, sont bien évidemment forgées ; les autres omissions qui auraient été dictées, la plupart du temps, par des considérations dogmatiques étrangères à la période d'Uthman ne peuvent pas être prouvées, et les Chiites eux-mêmes n'ont jamais pu convenir sur la prétendu altération du texte sacré de leurs adversaires [7]

 


Par conséquent, les Chi'ites et les érudits occidentaux sont d'accord sur le fait que ces deux Sourates sont des contrefaçons. Les Chi'ites conviennent également que le texte du Coran entre leurs mains correspond à celui employé par les Sunnites. Mahmoud Ayoub indique :

 


Par conséquent, les musulmans et particulièrement les musulmans Chiites, ont insisté sur le fait que Dieu a révélé à Muhammad le Coran et son exégèse. Le texte sacré du Coran, ou ce qui est contenu "entre les deux couvertures", est ce que Muhammad a enseigné à la généralité de fidèles.  [7]

 


D'ailleurs, les "Codex du Coran" [8] attribués aux Compagnons du Prophète [9] ne contiennent nullement ces deux prétendues Sourates.



Références:

 


[1] M. Momen, An Introduction To Shi'i Islam: The History and Doctrines of Twelver Shi'ism, 1985, George Ronald: Oxford, p. 173.

 

[2] "Dabestan-E-Madaheb", Encyclopaedia Iranica, 1993, Volume VI, Mazda Publishers: Costa Mesa (CA), p. 532. Also see "Dabistan al-Madahib", Encyclopaedia Of Islam (New Edition), 1965, Volume II, E. J. Brill: Leiden and Luzac & Co.: London, p. 74.

 

[3] G. de Tassy, "Chapitre inconnu du Coran", Journal Asiatique, 1842, Volume XIII, pp. 431-439.

 

[4] W. St. Clair Tisdall, "Shi'ah Additions To The Koran", The Moslem World, 1913, Volume III, p. 229.

 

[5] Ibid., pp. 229-230.

 

[6] G. E. von Grunebaum, Islam: Essays In The Nature And Growth Of A Cultural Tradition, 1961, Routledge & Kegan Paul Ltd.: London, p. 80; Voir aussi pour une analyse similaire: B. Todd Lawson, "Note For The Study Of A Shi'i Qur'an", Journal of Semitic Studies, 1991, p. 282.

 

[7] M. Ayoub, "The Speaking Qur'an and The Silent Qur'an: A Study of The Principles and Development of Imami Shi'i Tafsir", in A. Rippin (Ed.), Approaches to the History of the Interpretation of the Qur'an, 1988, Clarendon Press: Oxford, p. 178.

 

[8] A. Jeffery, Materials For The History Of The Text Of The Qur'an: The Old Codices, 1937, E. J. Brill: Leiden, pp. 182-192.

 

[9] A. Jeffery, "The Qur'an Readings Of Zaid bin `Ali", Rivista Degli Studi Orientali, 1936, Volume XVI, pp. 249-289.

 


Source: http://www.islamic-awareness.org/Quran/Text/forgery.html


 

 


 


 

 

  

 

 


 

 



 


 



 

 



 

 




27/07/2008
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