Le Paraclet a-t-il toujours été considéré comme étant le Saint-Esprit chez les chrétiens?
islampaix & Karim
Plusieurs chrétiens croient que le Paraclet est le Saint-Esprit. C'est la raison pour laquelle, dans cet article, nous allons voir comment d'autres branches du Christianisme ont identifiés le Paraclet promit par Jésus.
Voici la preuve que plusieurs chrétiens croyaient (ou croient encore) que le Paraclet n'était pas le Saint-Esprit, mais un prophète, un homme.
L'un des premiers à s'être déclaré comme étant le Paraclet et qui a été suivit par une foule de personne était Montan :
Rahmatullah al-Hindi dit :
Qu'avant la venue de notre Prophète plusieurs imposteurs avaient prétendu être le Paraclet annoncé dans l'Evangile. Montanus, Chrétien du 2ème siècle, d'une grande austérité de moeurs, et l'homme le plus pieux de son temps, annonça vers l'an 177 qu'il était le Paraclet dont le Christ avait parlé, et réunit autour de lui un parti considérable. William Mure raconte l'histoire de Montanus et de sa secte dans son ouvrage en langue d'Urdu (indo-pakistanaise) :
"On a soutenu", dit-il, "que Montanus avait prétendu être le Paraclet, c'est-à-dire, le Saint-Esprit consolateur : il était fort pieux et de moeurs austères, et c'est à cause de cela que beaucoup de gens se laissèrent entraîner par lui" (Livre II, chap. III).
On voit que les Chrétiens des premiers siècles attendaient la venue du Paraclet.
Manifestation de la vérité de Rahmatullah al-Hindi, prophéties de Muhammad (sws) dans la Bible, page 227-228.
Voici des preuves qui corroborent ceci :
Will Durant dit :
Montan lui-même prophétisait avec une extase si éloquente que ses disciples phrygiens, cédant au même enthousiasme religieux qui avait autrefois engendré Dionysos saluèrent en lui le Paraclet promis par Jésus. Will Durant, histoire de la civilisation, tome IX ; page 255.
Il est dit dans l'ouvrage histoire du Christianisme :
Toutes ces nouveautés étaient rapportées à la révélation du paraclet, qui était venu compléter celle du christ, lui ajouter quelque chose ou du moins la rendre plus explicite, voire rétablir ce qui avait été un temps négligé, ce qui était considéré par leurs adversaires comme mettant en cause l'autorité des Écritures. Et parce qu'eux-mêmes avaient l'esprit, les montanistes qualifiaient de "psychiques" ceux qui partageaient pas leur conviction. Il faudrait ici pouvoir vraiment distinguer entre ce qui relève de l'héritage de la nouvelle prophétie et ce qui provient de traditions locales ; ainsi Tertullien se désintéresse de certains aspects du montanisme originel : il insiste peu sur la prophétie, sur l'imminence de la parousie, omet de parler de Pépuze, et il est bien clair "qu'il changea le montanisme au moins autant qu'il fut changé par lui". Il faudrait aussi pouvoir contrôler les dires des hérésiologues par les textes de ceux qu'ils attaquent. Ainsi plusieurs d'entre eux accusent les montanistes de dire que Montan était lui-même le Paraclet, ou Montan lui-même de se dire le Paraclet, alors que les prophètes, en disant "je suis le Seigneur Dieu tout-puissant descendu dans un homme" ou "je suis parole, esprit, puissance" entendaient seulement se présenter, comme on l'a dit, comme des instruments, des porte-parole de la divinité. De fait, un auteur ancien comme Firmilien dit seulement que l'Esprit "a parlé par la bouche de Montan et de Prisca". Cette accusation semble pourtant confirmée par quelques textes et pratiques postérieures – ainsi le baptême au nom du Père, du Fils et de Montan, mais on est là, visiblement, au-delà du montanisme originel. Par ailleurs, les accusations qui chargent les montanistes (ou du moins certains groupes montanistes) de toutes sortes de crimes, jusqu'au meurtre rituel d'un enfant, ne sont que des lieux communs de la polémique contre des groupe minoritaires de dissident ou de fausse interprétations de pratiques existant chez eux. Le montanisme, finalement, a échappé à ses initiateurs, qui au départ, dans le prolongement de traditions anciennes, demandaient seulement aux communautés "d'accueillir les charismes de l'Esprit". Histoire du Christianisme, volume 1, page 526-527, éditions Desclée.
Tertullien nous fait part de certaines sectes chrétiennes qui affirmaient que le Paraclet n'était pas descendu sur les disciples, mais plutôt sur Montan :
Il vient encore d'autres hérétiques qui ont reçu leur nom des Phrygiens; mais ils se divisent dans leur doctrine. Les uns suivent Proclus et s'appellent de son nom ; les autres du nom d'Eschine. Ils ont, les uns et les autres, des blasphèmes qui leur sont communs et des blasphèmes qui leur sont particuliers, et servent à les distinguer. Voici les blasphèmes qui leur sont communs. Premièrement, le Saint-Esprit résidait dans les Apôtres, mais ils n'eurent pas le Paraclet. En second lieu, le Paraclet a révélé à Montan plus de vérités que le Christ n'en déposa dans son Évangile ; non seulement plus de vérités, mais des vérités plus capitales et d'un ordre plus relevé. Le blasphème particulier de ceux qui suivent Eschine, consiste à dire que le Christ est tout à la fois le Fils et le Père. Tertullien, Des Prescriptions contre les Hérétiques, LII. http://jesusmarie.free.fr/tertullien_des_prescriptions_contre_les_heretiques.htm
Intéressant, par la suite Tertullien l'un grands et premiers Père de l'Église, (celui qui a instauré la Trinité) s'est converti par la suite au montanisme (selon certain il serait redevenu catholique, mais le site jesusmarie dit qu'il est mort dans cette secte) et a vu en Montan le Paraclet annoncé par Jésus :
Une coïncidence malheureuse voulut que l'hérésie de Montan trouvât alors des disciples parmi les Eglises d'Afrique. Ce sectaire, né en Phrygie, poussé par un orgueil que nous ne savons comment caractériser, se persuada , ou essaya de se persuader qu'il n'était rien moins que l'Esprit saint. Lorsque l'on cherche par quels raisonnements il parvint à cette ridicule illusion, on trouve à ce sectaire quelque ressemblance avec nos réformateurs et les utopistes de notre époque. Il prétendait que Dieu n'ayant point voulu manifester tout d'un coup les desseins de sa providence sur le genre humain, ne lui dispensait que par degrés et avec une sorte d'économie les vérités et les préceptes qui devaient l'élever à la perfection.
Ainsi d'abord il donne des lois aux Israélites , qu'il invite à la soumission par la sanction des châtiments ou par l'attrait des récompenses. Il envoie ensuite des prophètes qui élèvent l'intelligence de son peuple. Après les prophètes, arrive la révélation beaucoup plus complète de Jésus-Christ. Mais le Rédempteur ne dissimulait point à ses disciples qu'il réservait pour d'autres moments les vérités importantes qu'ils n'étaient pas encore capables de porter. D'où viendra cette seconde révélation? du Paraclet, que le Sauveur, montant aux cieux, promit à la terre. Montan se dit : Ce Paraclet, c'est moi.
[...]
A ceux qui objectaient aux Montanistés que le Saint-Esprit était déjà venu, les hérétiques répondaient que le Saint-Esprit avait inspiré les Apôtres. Mais ils distinguaient le Saint-Esprit du Paraclet. Ce dernier avait inspiré Montan, selon quelques-uns. Suivant d'autres, Montan était le Paraclet lui-même. Le sectaire laissa un livre de prophéties; Priscilla et Maximilla, certaines sentences. Les adeptes mettaient cette dernière révélation au-dessus de ce qu'avaient enseigné Jésus-Christ et ses disciples.
Les doctrines inexorables que nous exposions tout à l'heure, avaient quelque affinité avec les tendances de Tertullien. Il les embrassa avidement. Les hommes, d'ailleurs, portent au fond d'eux-mêmes je ne sais quel respect pour l'austérité des moeurs, et se laissent prendre volontiers a la puissance du merveilleux et du surnaturel. Qu'il nous soit permis de croire au moins que le prêtre de Carthage, en quittant son drapeau, ne céda qu'à des illusions généreuses.
Dès ce moment sa gloire et son autorité l'abandonnent. Le pape saint Zéphyrin le frappe d'anathème; ou, si cet anathème est un fait douteux, les Pèrés de l'Eglise qui le suivent de loin ou de près parlent de lui comme d'un hérétique. Saint Cyprien, qui l'avait tant chéri, ne veut pas, dans un concile, se servir de son témoignage, parce qu'il a été infidèle à sa foi primitive. «Je ne dis rien de plus de Tertullien, s'écrie saint Jérôme, sinon qu'il a cessé d'être l'homme de l'Eglise,» Saint Vincent de Lérins ne voit plus en lui qu'un déserteur. Ecoutons encore saint Augustin : «Tertullien est tombé dans l'hérésie , parce qu'embrassant la secte des Cataphryges qu'il avait combattus, il condamna comme un adultère les secondes noces, au mépris de la doctrine apostolique. » Enfin tous les éloges se retirent de |x l'infidèle. Tertullien reste seul avec son génie tombé, ruine immense que ne vivifie plus le soleil de la grâce, et où germent les fruits de l'orgueil à la place des fruits de l'humilité.
http://www.tertullian.org/french/g1_02_vie_de_tertullien.htm
Le site jesusmarie relate quelques erreurs de Tertullien, et parmi celle-ci, il y a le fait qu'il croyait que le Paraclet n'était pas le Saint-Esprit, mais un prophète du IIè siècle appelé Montan :
Les Erreurs de Tertullien
---- Le Saint-Esprit a été donné aux Apôtres; mais il n'avait pas entièrement formé, ni enseigné l'Eglise par leur ministère: il s'était réservé des vérités plus capitales. La manifestation de ces vérités devait avoir lieu par Montan ou le Paraclet, dernier Messie qui achèverait la révélation.
http://jesusmarie.free.fr/tertullien.html#erreurs
Voici des textes clairs où tertullien reconnait en Montan l'Esprit :
IX. Les Apôtres ont tout enseigné, tout évangélisé, conformément à la doctrine de Dieu. Où trouves-tu qu'ils aient rétabli le précepte de fuir de ville en ville? Assurément ils ne pouvaient imposer l'obligation de fuir, si contraire à leurs propres exemples, eux qui, du fond des cachots et des îles où les avait relégués la persécution, non pas pour avoir fui, mais pour avoir confessé le Seigneur, écrivaient aux Eglises. Paul ordonne de soutenir les faibles; bien entendu qu'ils ne fuyaient pas; comment aurait-on pu soutenir des absents? S'il dit qu'il faut soutenir par la patience ceux qui ont. failli par la faiblesse de leur foi, consoler les pusillanimes, ce n'est pas les engager à fuir. Quand il nous recommande «de ne pas donner entrée au démon,» il ne nous donne pas le conseil de fuir, mais il nous apprend à modérer la colère. S'il dit «qu'il faut racheter le temps parce que les jours sont mauvais,» c'est par la sagesse de notre vie et non par la fuite qu'il veut que nous mettions le temps à profit. D'ailleurs, «celui qui nous ordonne de briller comme des enfants de lumière,» ne nous ordonne pas de nous cacher comme des enfants de ténèbres. «Il nous prescrit de rester inébranlables;» est-ce pour fuir? «de ceindre nos reins;» est-ce pour tourner le dos à l'Evangile, ou pour aller à sa rencontre? Il nous parle aussi d'armes qui ne
seraient pas nécessaires à des fugitifs, et parmi elles d'un «bouclier pour repousser les traits du démon,» en lui résistant, sans aucun doute, et en soutenant tous ses assauts. Jean nous ordonne «de livrer notre vie pour nos frères;» à plus forte raison pour le Seigneur: ce sacrifice ne peut s'accomplir en fuyant. Enfin, se souvenant de son Apocalypse, dans laquelle il avait entendu la sentence prononcée contre les pusillanimes, il nous avertit dans le même sens que la crainte sera réprouvée. «La crainte, dit-il, n'est pas où est l'amour. Mais l'amour parfait chasse la crainte; car la crainte aura pour supplice l'étang de feu. Celui qui craint n'est point parfait dans l'amour,» c'est-à-dire dans l'amour de Dieu. Or, qui fuira, sinon celui qui craint? Qui craindra, sinon celui qui n'a point aimé? Mais si vous interrogez l'Esprit (1), quel langage est plus agréable à l'esprit que celui-là? En effet, ce n'est pas à la fuite, mais au martyre, ou peu s'en faut, qu'il nous exhorte, si nous voulons être admis au nombre des siens (2). «Il est bon, dit-il, que vous soyez exposés aux regards des hommes. Celui qui n'est pas exposé aux regards des hommes, est exposé aux regards de Dieu. Ne rougissez pas lorsque la justice humaine vous traduit devant elle. Et de quoi rougiriez-vous? vous recueillez la louange. L'empire de Dieu s'établit, pendant que les hommes vous regardent (3).» De même ailleurs: «Ne demandez pas à mourir dans vos lits, dans des fièvres aiguës ou des maladies de langueur,» mais, plutôt «dans les tortures du martyre, afin de glorifier celui qui a souffert pour vous (4).»
1. (1) Montan.
2. (2) Cette phrase est susceptible d'un double sens. Quelques commentateurs l'entendent ainsi: pour citer les paroles:
L'Omniloquium de Moreau se décide pour le sens que nous avons adopté.
3. (3) Prophéties de Montan.
4. (1) Prophéties de Montan.
Tertullien, DE LA FUITE PENDANT LA PERSÉCUTION. A FABIUS.
http://www.tertullian.org/french/g2_12_de_fuga.htm#2
http://jesusmarie.free.fr/tertullien_de_la_fuite_pendant_la_persecution.html
Venez nous dire encore que prêcher la sobriété, c'est être faux prophète, on que l'observer, c'est être hérétique. Pourquoi donc, vous qui niez que le Paraclet réside dans Montan, hésitez-vous à croire en Apicius ? Tertullien, Du Jeûne ou Contre les Psychiques, XII. http://jesusmarie.free.fr/tertullien_du_jeune_ou_contre_les_psychiques.html
---- L'Eglise a le pouvoir de remettre les péchés, diras-tu. ---- Je lui reconnais ce droit autant et plus que toi, moi qui reconnais dans les prophètes nouveaux (6) le Paraclet dont la sagesse me dit: l'Eglise a le pouvoir de remettre les péchés; seulement je n'en userai pas, de peur que l'on n'en profite pour pécher encore. Diras-tu que c'est là le langage d'un faux prophète? Loin de là! Il eût bien mieux convenu à un destructeur de la Foi, d'accréditer sa doctrine par des maximes d'indulgence, et d'incliner les autres au péché. Si donc il a prononcé cette sentence conformément à l'Esprit de vérité, l'Esprit de vérité, tout en pouvant accorder aux fornicateurs leur pardon, ne le veut pas à cause du mal qu'il ferait au plus grand nombre.
6. (1) Montan et Prisca.
Tertullien, DE LA PUDICITÉ. http://www.tertullian.org/french/g3_17_de_pudicitia.htm
Si Tertullien a cru que le Paraclet était un homme, ceci suffi à répondre aux chrétiens qui disent que le Paraclet ne peut pas être le Prophète Muhammad (sws) parce qu'il était un homme. Car Tertullien était un très grand savant chrétien :
Quelque tache que le montanisme ait imprimée à la réputation de Tertullien, ses ouvrages n'ont pas laissé de le faire regarder comme un des plus illustres écrivains de l'Eglise. Saint Cyprien les estimait tellement, qu'il ne manquait pas d'en lire tous les jours; et souvent, quand il les demandait, il disait: Donnez-moi mon maître. Ruffin l'appelle le plus célèbre de tous ceux qui ont écrit, et Vincent de Lérins en fait un éloge qui n'a rien d'égal. Il est, selon lui, entre les auteurs latins ce qu'Origène est entre les Grecs. Egalement consommé dans les lettres divines et humaines, il a comme renfermé dans la vaste étendue de son Esprit et de sa mémoire toute la philosophie des sages du monde, les maximes de toutes les différentes sectes, avec ce qu'il y a de plus curieux dans l'histoire et dans les sciences. Presque toujours victorieux de ceux qu'il avait entrepris de combattre, il accablait ses ennemis par la force et par le poids de ses raisons, et ses ouvrages étaient comme autant de foudres qui ont réduit en cendres les blasphèmes des Juifs, des Gentils, des Gnostiques, et de tant d'autres qu'il a combattus dans ses écrits.
http://www.tertullian.org/french/g3_18_doctrine.htm
Un autre prophète s'étant proclamé Paraclet et ayant été suivie est Mani, qui est apparu à la même époque que Montan. Cependant, près de 200 ans plus tard, ces deux "Prophètes" avaient encore des adeptes qui reconnaissaient en eux le Paraclet. C'est ce que nous rapporte Saint Augustin (qui est né 200 ans après Tertullien) :
XXVI. Les Cataphrygiens. Montan, en qualité de Paraclet, et ses deux prophétesses, Priscilla et Maximilla, établirent cette secte d'hérétiques. Comme ils étaient nés dans la province de Phrygie, et qu'ils y avaient vécu, ils en donnèrent le nom à leurs adeptes. Aujourd'hui encore les habitants de ce pays suivent leurs erreurs. Selon eux, le Saint-Esprit, promis par le Sauveur, était sans doute descendu sur les Apôtres, mais ils en avaient eux-mêmes reçu une plus riche effusion. OEUVRES POLÉMIQUES. DES HÉRÉSIES. XXVI. Les Cataphrygiens. http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/polemiques/desheresies.htm#h26
Tu sais que les Manichéens, cherchant à faire mettre leur maître Manichée au nombre des apôtres, disent que l'Esprit-Saint, que le Seigneur a promis d'envoyer à ses disciples, est venu à nous en la personne de Manichée lui-même. Mais en admettant les Actes des Apôtres, où l'arrivée du Saint-Esprit est clairement rapportée, ils ne sauraient comment prouver que ce passage a été interpolé. Ils veulent, en effet, qu'il y ait eu avant Manichée même je ne sais quels corrupteurs des Livres saints, corrupteurs qui désiraient concilier la loi des Juifs avec l'Evangile. Or, ils ne peuvent soutenir que le passage concernant le Saint-Esprit est corrompu, à moins d'affirmer que ces corrupteurs ont lu dans l'avenir, et inséré dans leurs livres un fait qu'on invoquerait plus tard contre Manichée, quand celui-ci déclarerait que le Saint-Esprit a été envoyé en sa personne. Mais nous parlerons du Saint-Esprit une autre fois et plus en détail; pour le moment, revenons à notre sujet. OEUVRES POLÉMIQUES. DE L'UTILITÉ DE LA FOI. CHAPITRE III. SENS MULTIPLES DE L'ANCIEN TESTAMENT. http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/polemiques/utilitefoi.htm#_Toc20223190
Certains manichéens rejettent le livre canonique intitulé les Actes des Apôtres. Ils craignent d'y rencontrer la vérité avec trop d'évidence, lorsqu'il y est parlé de l'envoi du Saint-Esprit promis par Notre-Seigneur Jésus-Christ dans les évangiles
véritables. Ils trompent les hommes ignorants avec le nom de ce divin Esprit dont ils sont complètement éloignés; dans leur aveuglement prodigieux, ils prétendent que cette promesse du Seigneur s'est accomplie dans Manichée leur hérésiarque. C'est ce que font aussi les hérétiques appelés cathaphyrges ; ils disent que le Saint-Esprit que le Seigneur a promis est venu par je ne sais quels insensés , Montan et Priscille, dont ils font leurs prophètes. LETTRES DE SAINT AUGUSTIN.QUATRIÈME SÉRIE. LETTRES CCXXXI - CCLXX LETTRES SANS DATE. LETTRE CCXXXVII. AUGUSTIN A SON BIENHEUREUX SEIGNEUR CÉRÉTIUS, SON VÉNÉRABLE FRÈRE ET COLLÈGUE, SALUT DANS LE SEIGNEUR. http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/lettres/s004/l237.htm
Ceci signifie clairement que pour une multitude de chrétien, le Paraclet n'était pas le Saint-Esprit, mais un prophète comme Jésus.
Il existe encore d'autres personnes qui se sont proclamés Paraclet :
Thomas d'Aquin dit qu'il existait une secte de chrétiens qui ne croyaient pas que le Paraclet était le le Saint-Esprit, mais une créature provenant du Père et du Fils :
Selon Chrysostome, on peut tirer de là un argument contre les macédoniens, qui disent que l'Esprit Saint est une créature, et ministre du Père et du Fils.
COMMENTAIRE DE L'ÉVANGILE DE SAINT JEAN, PAR SAINT THOMAS D'AQUIN, Docteur de l'Eglise, a) Jean 16, 5-6 – La promesse de l'Esprit Paraclet, page 1805.
Il existe encore d'autres personnes qui ont été reconnu comme le Paraclet :
- Priscilien (Évêque d Avila en Espagne au IV siècle)
- Vigilantius (Contre qui Jerome à écrit une lettre)
- Zozime le Panapolitain (Egyptien)
- Pérégrinus (Disciple de Priscilien)
- Apulée de Madaure (Le Berbère qui a inventé les Anges Gardiens)
- L'arabe Monoïme
- Colorbaze
Intéressant, il n'y a pas si longtemps que cela, Simon Kimbangu est aussi le paraclet selon l'Eglise Kimbanguiste (en RDC) :
Tenue de la conférence internationale sur Papa Simon Kimbangu au centre d'accueil et des conférences de Kinshasa. Conférence qui a proclamé solennellement que Papa Simon Kimbangu, fondateur de l'Eglise kimbanguiste, est le paraclet promis et envoyé par notre seigneur Jésus-Christ. http://www.ejcsk-france.com/CHRONOLOGIE_BIOGRAPHIQUE_DE_SIMON_KIMBANGU.html
5. Papa Simon Kimbangu a démontré l'omniprésence, propre à Dieu. Le don d'ibiquité fait de Papa Simon Kimbangu, une personne hors du commun, en tous cas, bien au delà de la sphère des prophètes et disciples. De ce point de vue, nous comprenons comment Papa Simon Kimbangu pouvait visiter en même temps, plusieurs milliers de familles humaines sur toute la planète en moins de dix minutes. Nous comprenons également comment Papa Simon Kimbangu pouvait mener une activité intense sur differents points de la planète alors qu'il était supposé être en prison à Lubumbashi. Le Seigneur Jesus Christ avait raison de nous avertir que l'Esprit de vérité qui sera toujours avec nous, le monde ne peut le recevoir parcequ'il ne peut ni le voir, ni le connaitre (Jean 14:16-17). Qui pouvait imaginer que le paraclet devrait être noir et vivre parmi les noirs pour toujours afin de les consoler, les libérer et les réhabiliter ! La couleur de la peau prise par le Saint Esprit sur terre lui a occasionné plusieurs difficultés réelles et même un rejet. On tenta ainsi, vainement d'instaurer des combinaisons humaines audacieuses pour démontrer que le Saint Esprit n'est pas une personne, mais une influence impersonnelle, une simple émanation divine, une colombe, du vent, etc... http://www.nekongo.org/communaute/mythekimbangu.html
Comment est-ce que Simon Kimbangu a fait pour séduire plusieurs personnes, si l'annonce de Jésus du Paraclet se rapportait indubitablement au Saint-Esprit?
Une autre preuve que le Paraclet était reconnu comme étant un prophète est le fait que plusieurs gens du livre ont reconnu que Muhammad (sws) était un vrai prophète.
Rahmatullah al-Hindi dit :
Les premiers Juifs et Chrétiens qui embrassèrent l'Islam ont tous reconnu que Muhammad était annoncé dans l'Ecriture. Je citerai entre autres Abdallah ben Salam, les deux fils de Sa'ia, Benjamin, Mokhaïriq, Ka'b-ul-Ahbar, savants docteurs juifs, et pour les Chrétiens, il suffira de rappeler les noms de Bohe'ira, de Nastoura l'Abyssinien, de Dhafater, évêque grec, qui se convertit à l'Islam par l'entremise de Dahia-Al- Kalbi, lors de l'envoi de la mission (par Muhammad à Héraclius), et fut tué par les siens, et ceux de Jaroud, du Négoch, des prêtres qui vinrent d'Abyssinie avec Ja'far fils d'Abou-Taleb. Héraclius, empereur des Grecs, Moqawqas, roi d'Egypte, Ibn Souria, Yahia bine Akhtab, Abou Yaser ben Aktab, et autres reconnurent aussi la vérité de la mission du Prophète, mais ils n'embrassèrent pas l'Islam parce que l'envie les perdit.
Héraclius dit :
Abou Soufyan dit : Héraclius dit : Je savais qu'un prophète allait apparaître, mais je ne pensais pas qu'il fût choisi parmi vous. Sahih Bukhari, livre de l'interprétation du Coran, chapitre 3-4, numéro 4553.
Puisqu'Héraclius n'était pas un devin qui pouvait avoir la connaissance des choses à venir, comment pouvait-il savoir qu'un prophète devait venir, sinon dans un écrit des Evangiles, à savoir dans la promèsse du Paraclet annoncé par Jésus?
La délégation de Najd :
Houdhayfa ibn al-Yaman dit : Deux hauts responsables (chrétiens) de Najran, al-'Aqb et as-Sayyid, vinrent au Prophète (sws) pour l'épreuve de mutuelle malédiction divine. L'un deux dit à son compagnon : Ne t'y risque pas! Par Dieu, s'il est réellement prophète, et qu'il nous lance la malédiction divine, nous n'aurons pas la misericorde de Dieu, ni nos descendants! Sahih Bukhari, livre des expéditions militaires, chapitre 72, numéro 4380.
Ces deux chrétiens ont eu un doute quant à la véracité du Prophète (sws). Si le Paraclet ne représentait pas à leur yeux une future promesse d'un autre prophète à venir, pourquoi ces chrétiens ont-ils eu peur que Muhammad (sws) soit un prophète?
Rahmatullah al-Hindi dit :
Les Chrétiens combattaient le Prophète (saw) de toutes leurs forces, au péril même de leur vie et de leurs biens, et ils n'auraient jamais craint les effets de sa malédiction s'ils n'avaient su qu'il était un véritable prophète.
Pour conclure, nous pouvons dire que le Paraclet n'a pas été considéré comme étant le Saint-Esprit par plusieurs chrétiens, notamment par Tertullien, l'un des plus grands Père de l'Eglise. Et si de nombreuses personnes ont vu en le Paraclet un prophète, un homme, cela signifie qu'ils n'ont pas trouvés dans le texte de Jean une objection contre le fait que le Paraclet puisse être un homme, et non pas un esprit.