Tu m'as formé un corps



L'auteur de l'épître aux Hébreux a cité un Psaume pour justifier la crucifixion de Jésus :

Hébreux 10
5  C'est pourquoi Christ, entrant dans le monde, dit : Tu n'as voulu ni sacrifice ni offrande, Mais tu m'as formé un corps ;
6  Tu n'as agréé ni holocaustes ni sacrifices pour le péché.
7  Alors j'ai dit : Voici, je viens Dans le rouleau du livre il est question de moi Pour faire, ô Dieu, ta volonté.
8  Après avoir dit d'abord : Tu n'as voulu et tu n'as agréé ni sacrifices ni offrandes, Ni holocaustes ni sacrifices pour le péché ce qu'on offre selon la loi,
9  il dit ensuite : Voici, je viens Pour faire ta volonté. Il abolit ainsi la première chose pour établir la seconde.
10 C'est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l'offrande du corps de Jésus–Christ, une fois pour toutes.


"Paul" cite le passage suivant :

Psaumes 40
6 Tu ne désires ni sacrifice ni offrande, Tu m'as ouvert les oreilles ; Tu ne demandes ni holocauste ni victime expiatoire.
7 Alors je dis : Voici, je viens Avec le rouleau du livre écrit pour moi.
8 Je veux faire ta volonté, mon Dieu ! Et ta loi est au fond de mon cœur.


Comme vous pouvez le remarquer, "Paul" a modifié les mots "Tu m'as ouvert les oreilles" en "tu m'as formé un corps". Ces derniers mots s'appliquent ainsi à la crucifixion de Jésus, son corps ayant été crucifié. Mais comment "Paul" a t-il fait pour modifier l'écriture? En fait, "Paul"  n'a pas utilisé le véritable passage du Psaume, puisqu'il s'est basé sur quelques manuscrits de la version Grecs de la Bible, et non pas sur l'original qui est la version Hébraïque :

A ces mots: Tu m'as percé les oreilles, les Septante substituent ceux-ci: Tu m'as formé un corps. Cette leçon, issue peut-être d'une faute de copiste, a été admise d'autant plus facilement, qu'elle oppose aux victimes lévitiques le corps même de l'homme, destiné à être consacré à Dieu. C'est cette idée que développe l'épître aux Hébreux, en citant notre psaume. {#Heb 10:5}. Bible Annotée sur Psaumes 40.6.

-La traduction grecque des Septante dont se servait l'auteur, au lieu des mots du Psaume: "Tu m'as ouvert les oreilles," porte ceux-ci: Tu m'as formé un corps. Que ce soit le texte original des Septante, ou que ce soit une variante qui doive son origine à une faute de copiste (les critiques sont divisés sur cette question, parce qu'en effet quelques anciens manuscrits des Septante portent: "Tu m'as formé les oreilles"), notre auteur cite ici comme toujours la version qu'il avait sous les yeux, sans en corriger les fautes d'après l'hébreu. (Voir l'Introduction) Calvin remarque à ce sujet: "Les apôtres n'ont pas été si scrupuleux à réciter les propres mots, moyennant qu'ils se gardassent de faussement abuser de l'Ecriture à leur profit." Bible Annotée sur Hébreux 10.7.


Même le commentateur Albert Barnes a confessé qu'au jour d'aujourd'hui, il ne connaissait aucune explication satisfaisante.

Comme d'autres auteurs du Nouveau Testament, l'auteur de l'épître aux Hébreux s'est trompé en se basant sur la version des Septante. Et puisque les mots "tu m'as formé un corps" ne sont pas authentique, car ne se trouvant pas dans le texte original, alors c'est tout le passage de Hébreux 10 qui devait s'appliquer à la crucifixion de Jésus qui est erroné :

Hébreux 10
5  C'est pourquoi Christ, entrant dans le monde, dit : Tu n'as voulu ni sacrifice ni offrande, Mais tu m'as formé un corps ;
6  Tu n'as agréé ni holocaustes ni sacrifices pour le péché.
7  Alors j'ai dit : Voici, je viens Dans le rouleau du livre il est question de moi Pour faire, ô Dieu, ta volonté.
8  Après avoir dit d'abord : Tu n'as voulu et tu n'as agréé ni sacrifices ni offrandes, Ni holocaustes ni sacrifices pour le péché ce qu'on offre selon la loi,
9  il dit ensuite : Voici, je viens Pour faire ta volonté. Il abolit ainsi la première chose pour établir la seconde.
10 C'est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l'offrande du corps de Jésus–Christ, une fois pour toutes.


Ainsi, le verset 10 n'a aucun sens, puisque ce n'était pas du corps de Christ qu'il s'agissait. De plus, si on lis le Psaume 40 en son contexte, on s'aperçoit qu'il va dans le sens opposé de la crucifixion :

Psaumes 40
1   Au chef des chantres. De David. Psaume. J’avais mis en l’Eternel mon espérance; Et il s’est incliné vers moi, il a écouté mes cris.
2   Il m’a retiré de la fosse de destruction, Du fond de la boue; Et il a dressé mes pieds sur le roc, Il a affermi mes pas.
3   Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, Une louange à notre Dieu; Beaucoup l’ont vu, et ont eu de la crainte, Et ils se sont confiés en l’Eternel.
4   Heureux l’homme qui place en l’Eternel sa confiance, Et qui ne se tourne pas vers les hautains et les menteurs!
5   Tu as multiplié, Eternel, mon Dieu! Tes merveilles et tes desseins en notre faveur; Nul n’est comparable à toi; Je voudrais les publier et les proclamer, Mais leur nombre est trop grand pour que je les raconte.
6   Tu ne désires ni sacrifice ni offrande, Tu m’as ouvert les oreilles; Tu ne demandes ni holocauste ni victime expiatoire.
7   Alors je dis: Voici, je viens Avec le rouleau du livre écrit pour moi.
8   Je veux faire ta volonté, mon Dieu! Et ta loi est au fond de mon coeur.
9   J’annonce la justice dans la grande assemblée; Voici, je ne ferme pas mes lèvres, Eternel, tu le sais!
10 Je ne retiens pas dans mon coeur ta justice, Je publie ta vérité et ton salut; Je ne cache pas ta bonté et ta fidélité Dans la grande assemblée.
11 Toi, Eternel! tu ne me refuseras pas tes compassions; Ta bonté et ta fidélité me garderont toujours.
12 Car des maux sans nombre m’environnent; Les châtiments de mes iniquités m’atteignent, Et je ne puis en supporter la vue; Ils sont plus nombreux que les cheveux de ma tête, Et mon courage m’abandonne.
13 Veuille me délivrer, ô Eternel! Eternel, viens en hâte à mon secours!
14 Que tous ensemble ils soient honteux et confus, Ceux qui en veulent à ma vie pour l’enlever! Qu’ils reculent et rougissent, Ceux qui désirent ma perte!
15 Qu’ils soient dans la stupeur par l’effet de leur honte, Ceux qui me disent: Ah! ah!
16 Que tous ceux qui te cherchent Soient dans l’allégresse et se réjouissent en toi! Que ceux qui aiment ton salut Disent sans cesse: Exalté soit l’Eternel!
17 Moi, je suis pauvre et indigent; Mais le Seigneur pense à moi. Tu es mon aide et mon libérateur: Mon Dieu, ne tarde pas!


Nous avons donc une preuve supplémentaire au sujet des conjectures quant à la crucifixion de Jésus.







04/02/2009
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