Pas de contrainte en religion? Version Chrétienne



La majorité des chrétiens et des non-chrétiens pensent que le Christianisme est une religion d'amour et de tranquillité qui interdit la violence, que les Chrétiens doivent patienter devant les souffrances qu'ils endurent et que jamais un chrétien ne saurait user de violence pour convertir quelqu'un à Jésus.

Et pourtant, ce ne sont là que des paroles sans fondements. Qui pourrait croire qu'un Dieu qui a ordonné tant de massacre dans l'Ancien Testament modifierait son comportant de façon à changer complément? Si Dieu le veut, nous allons démontrer que le Christianisme, le NOUVEAU TESTAMENT, ordonne aux chrétiens de convertir par la force et les châtiment ceux qui ne veulent pas devenir chrétiens.

Voici une parabole dans laquelle Jésus ordonne à ce qu'on force les gens à se convertir au Christianisme :

Luc 14
16 Et Jésus lui répondit: Un homme donna un grand souper, et il invita beaucoup de gens.
17 A l'heure du souper, il envoya son serviteur dire aux conviés: Venez, car tout est déjà prêt.
18 Mais tous unanimement se mirent à s'excuser. Le premier lui dit: J'ai acheté un champ, et je suis obligé d'aller le voir; excuse-moi, je te prie.
19 Un autre dit: J'ai acheté cinq paires de boeufs, et je vais les essayer; excuse-moi, je te prie.
20 Un autre dit: Je viens de me marier, et c'est pourquoi je ne puis aller.
21 Le serviteur, de retour, rapporta ces choses à son maître. Alors le maître de la maison irrité dit à son serviteur: Va promptement dans les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux.
22 Le serviteur dit: Maître, ce que tu as ordonné a été fait, et il y a encore de la place.
23 Et le maître dit au serviteur: Va dans les chemins et le long des haies, et ceux que tu trouveras, contrains-les d'entrer, afin que ma maison soit remplie.


Pour nous assurer de la bonne traduction du verset 23, en voici d'autres :

Bible ACEBAC

force les gens à entrer, pour que ma maison soit remplie.

Bible Chouraqui

Oblige–les à entrer, pour qu'ils remplissent ma maison.

Bible Crampon

et contrains (les gens) à entrer, afin que ma maison soit remplie.

Bible l'Epée

et contrains d'entrer ceux qui y sont, afin que ma maison soit remplie.

Bible Fillion

et contrains les gens d'entrer, afin que ma maison soit remplie.

Bible Geneve

et contrain d'entrer ceux que tu trouveras, afin que ma maison soit remplie.

Bible Jérusalem

et fais entrer les gens de force, afin que ma maison se remplisse.

Bible Lienart

et fais entrer de force, afin que ma maison soit pleine.

Bible Martin

ceux que tu trouveras, contrains-les d'entrer, afin que ma maison soit remplie.

Bible Clamer

et fais entrer de force, afin que ma maison soit pleine.

Bible Saci

et forcez les gens d'entrer, afin que ma maison soit remplie

TOB

et force les gens à entrer, afin que ma maison soit remplie.

Tresmontant

et force les gens à entrer afin qu'elle soit remplie ma maison

Bible Ostervald

et contrains d'entrer ceux qui y sont, afin que ma maison soit remplie.

Bible Darby

et contrains les gens d'entrer, afin que ma maison soit remplie



Après lecture de ces différentes traductions, nous voyons bien que cette parabole enseigne qu'il faut forcer les gens à devenir chrétiens. Mais de quelle contrainte doivent user les Chrétiens pour convertir les infidèles?

Pour avoir la réponse, nous avons regardé ce que disent les commentateurs sur cette parabole, en particulier sur le verset 23. La réponse fut évidente, il faut utiliser la force de l'Evangile, l'amour nous disent-ils. Aussi, le mot contrainte qui est anagkazo a été utilisé dans Matthieu 14.22 lorsque Jésus a contraint les disciples à monter dans une barque. Il n'est donc pas question d'utiliser la force, selon ces plusieurs commentateurs classiques.

Mais qu'en est-il réellement? En fait, nous avons du mal à croire que le sens véritable est qu'il faut convertir les païens en les contraignant par la lecture des Evangiles. Le contexte de cette parabole veut plutôt qu'il s'agisse d'une conversion par la force, afin que la maison de Dieu soit remplie. C'est là la signification du mot contrainte. Un dictionnaire Biblique dit sur le mot contrainte :

Obliger quelqu'un par force à faire quelque chose contre son gré, #Ex 3:19. Dictionnaire Biblique Evolutif (vers.2).


En fait, le mot anagkazo a aussi été utilisé dans le sens de forcer quelqu'un physiquement, regardons par exemple comment Paul avait forcé les Chrétiens à blasphémer

Actes 26.11 
je les ai souvent châtiés dans toutes les synagogues, et je les forçais (anagkazo) à blasphémer. Dans mes excès de fureur contre eux, je les persécutais même jusque dans les villes étrangères.


De même, Paul a été contraint de faire appel à César pour ne pas demeurer en prison :

Actes 28
17 Au bout de trois jours, Paul convoqua les principaux des Juifs; et, quand ils furent réunis, il leur adressa ces paroles: Hommes frères, sans avoir rien fait contre le peuple ni contre les coutumes de nos pères, j'ai été mis en prison à Jérusalem et livré de là entre les mains des Romains.
18 Après m'avoir interrogé, ils voulaient me relâcher, parce qu'il n'y avait en moi rien qui méritât la mort.
19 Mais les Juifs s'y opposèrent, et j'ai été forcé (anagkazo) d'en appeler à César, n'ayant du reste aucun dessein d'accuser ma nation.


Nous voyons bien que la signification du mot anagkazo peut très bien s'appliquer à une réel contrainte.

Ce que beaucoup de gens ne savent pas, c'est que "Saint" Augustin d'Hippone, l'un des plus grands savant de la Chrétienté, et qui est connu pour avoir dit "aime et fais ce que tu veux", a dit que le verset 23 de cette parabole, ainsi que d'autres passages de l'Ecriture, ordonnent aux chrétiens d'utiliser la force physique pour convertir tout le monde au Christianisme. Regardons en détails ce qu'il dit :

Comme au temps des Apôtres, les rois ne servaient pas le Seigneur, mais au contraire, selon. les prophéties, méditaient des choses vaines contre le Seigneur et contre son Christ, les lois ne pouvaient pas empêcher les impiétés : bien plus, les
impiétés étaient leur oeuvre. Il était dans l'ordre des temps que les Juifs, d'après la prédiction du Sauveur, tuassent les prédicateurs du Christ, croyant remplir un devoir envers Dieu (Jean 16.2), et que les nations frémissent contre les chrétiens, et que la patience des martyrs triomphât de tous. Mais lorsqu'ensuite on a commencé à voir s'accomplir la parole qui annonçait que tous les rois de la terre adoreraient Dieu et que toutes les nations le serviraient (Psaumes 71.11), quel homme sensé dirait aux rois.Ne vous occupez pas de savoir, dans votre royaume, qui défend ou qui attaque l'Eglise de votre Seigneur; qu'on veuille être religieux ou sacrilège dans votre royaume, cela ne vous regarde pas? Mais nul n'oserait leur dire : Que vous importe qu'on veuille être pudique ou impudique? Et puisque Dieu ayant donné à l'homme le libre arbitre, pourquoi la loi permettra-t-elle le sacrilège et punira-t-elle l'adultère ? Est-ce une moindre faute pour une âme de ne pas rester fidèle à Dieu que pour une femme de ne pas rester fidèle à son mari? Ou bien si les péchés commis, non point par le mépris mais par l'ignorance de la religion, doivent être punis moins sévèrement, faut-il pour cela ne pas du tout s'en mettre en peine ?

Il vaut mieux (qui en doute?) amener par l'instruction les hommes au culte de Dieu que de les y pousser par la crainte de la punition ou par la douleur; mais, parce qu'il y a des hommes plus accessibles à la vérité, il ne faut pas négliger ceux qui ne sont pas tels. L'expérience nous a prouvé, nous prouve encore que la crainte et la douleur ont été profitables à plusieurs pour se faire instruire ou pour pratiquer ce qu'ils avaient appris déjà. On nous objecte cette sentence d'un auteur profane : « Il vaut mieux, je crois, retenir les enfants par la honte et l'honnêteté que par la crainte (Térence, Adelph., acte I, scène 1). » Cela est vrai; les meilleurs sont ceux qu'on mène avec le sentiment, mais c'est la crainte qui corrige le plus grand nombre.

Car, pour répondre par le même auteur, c'est lui aussi qui a dit : « Tu ne sais rien faire de bien si on ne t'y force. » L'Ecriture divine dit à cause des meilleurs : « La crainte n'est pas dans la charité; mais la charité parfaite met la crainte dehors (1Jean 4.18); » et, à cause de ceux qui valent moins et sont en plus grand nombre : « Ce n'est pas avec des paroles que le mauvais serviteur sera corrigé; car lorsqu'il comprendra, il n'obéira point (Proverbes 29.19). » En disant que des paroles ne le corrigeront point, l'Ecriture n'ordonne pas qu'on le délaisse, mais nous fait entendre ce qu'il faut faire : autrement elle ne dirait pas : « des paroles ne le corrigeront point, » mais seulement : « il ne se corrigera pas. » Aussi elle nous apprend, dans un autre endroit, que non-seulement le serviteur, mais encore le mauvais fils, doit être châtié et avec grand profit; car, dit-elle, « tu le frappes de la verge, mais tu délivres son âme de la mort (Proverbes 23.14), » et ailleurs : « Epargner le châtiment, c'est haïr son fils (proverbes 13.24). » Donnez-moi quelqu'un qui, avec foi et intelligence, dise de toutes ses forces : « Mon âme a soif du Dieu vivant; quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu (Psaumes 41.3) ? » Celui pour qui l'union avec Dieu est un bien si désirable n'a pas besoin d'être poussé par la crainte des peines temporelles ou des luis impériales, ni même par la crainte de l'enfer; il regarderait comme un grand supplice d'être privé de cette félicité, et s'afflige même du retard qui l'en sépare. Mais cependant, avant de devenir de bons fils et de désirer d'être dégagés des liens du corps pour être avec le Christ (Philippiens 1.23), plusieurs, comme de mauvais serviteurs et en quelque sorte de méchants fugitifs, sont ramenés à leur Seigneur par le fouet des douleurs temporelles.

Qui peut nous aimer plus que le Christ qui a donné sa vie pour ses brebis (Jean 10.15) ? Et cependant, après avoir appelé de sa parole seule Pierre et les autres apôtres, il ne se borna pas à arrêter de la voix, il renversa par terre Paul, auparavant Saul, qui devait être un grand édificateur de son Eglise, mais qui jusque-là en avait été un affreux ravageur, et pour forcer cet ennemi à désirer la lumière du coeur au milieu des ténèbres de son infidélité, le Christ le frappa d'abord de cécité corporelle. Si ce n'eût pas été une punition, Paul n'eût pas été ensuite guéri; et quand les yeux ouverts, il ne voyait rien, s'il les avait eus sains, l'Ecriture ne dirait pas que, pour que ses yeux s'ouvrissent, il en tomba , par l'imposition de la
main d'Avanie, comme des écailles par lesquelles ils étaient fermés (Actes 9.1-48). Que devient donc la plainte accoutumée de ces gens-là qui crient : On est libre de croire ou de ne pas croire ? A qui le Christ a-t-il fait violence ? qui a-t-il forcé ? Qu'ils considèrent l'apôtre Paul : le Christ le force, puis l'instruit, il le frappe, et puis le console. Mais il faut admirer comment celui qu'une punition corporelle a contraint d'entrer dans l'Evangile a fait plus pour l'Evangile que tous ceux qui ont été appelés par la parole seule du Sauveur (1corinthiens 15.10) : celui qu'une crainte plus grande pousse vers la charité met dehors toute crainte pour la perfection même de cette charité.

Pourquoi l'Eglise ne forcerait-elle pas au retour les enfants qu'elle a perdus, puisque ces enfants perdus forcent les autres à périr? Si, au moyen de lois terribles, mais salutaires, elle retrouve ceux qui n'ont été que séduits, cette pieuse mère leur réserve de plus doux embrassements et se réjouit de ceux-ci beaucoup plus que de ceux qu'elle n'avait jamais perdus. Le devoir du pasteur n'est-il pas de ramener à la bergerie du maître, non-seulemen les brebis violemment arrachées, mais même celles que des mains douces et caressantes ont enlevées au troupeau, et, si elles viennent â résister, ne doit-il pas employer les coups et même les douleurs? Car si ces brebis se multiplient auprès des serviteurs fugitifs et des larrons, le pasteur a plus de droit sur elles, car il y trouve la marque du maître ; cette marque nous la respectons, c'est pourquoi nous ne rebaptisons pas ceux qui nous reviennent. Dans la correction de l'erreur et le retour de la brebis, nous ne devons pas toucher au sceau du Rédempteur. Si quelqu'un recevait d'un déserteur le signe royal, et que tous deux reçussent leur pardon, de façon que l'un revînt à la milice et que l'autre y entrât, on n'effacerait pas ce signe chez les deux soldats, mais on l'y reconnaîtrait et on l'y honorerait parce que c'est la marque du roi. Ces gens-là, ne pouvant donc montrer que c'est au mal que nous les contraignons, disent qu'on ne doit pas même être forcé au bien. Mais nous venons de voir Paul forcé parle Christ: c est pourquoi l'Eglise imite son Seigneur; elle avait d'abord attendu et n'avait contraint personne pour que les paroles du prophète sur la foi des rois et des nations s'accomplissent.

C'est ainsi qu'on peut avec raison entendre ce passage du bienheureux Paul «Résolus à châtier toute désobéissance quand votre obéissance sera complète (1Corinthiens 10.6). » Le Seigneur lui-même commence par ordonner que les conviés soient amenés à son grand festin, ensuite il ordonne qu'ils soient forcés; après que ses serviteurs lui ont répondu: « Seigneur vos ordres sont exécutés et il reste encore de la place ; allez, dit-il, allez le long des chemins et des haies, et forcez d'entrer tous ceux que vous trouverez (LUC 14.22-23). » Ceux qui d'abord sont doucement amenés nous représentent donc la première obéissance dont parle l'Apôtre; mais ceux qui arrivent forcés nous représentent la désobéissance châtiée : voilà ce que signifient ces mots: « Forcez-les d'entrer, » après qu'il a été dit : « Amenez, » et qu'il a été répondu : « Ce que vous avez commandé a été fait, et il reste encore de la place. » Si on prétend que cette contrainte ne doit s'entendre que des épouvantements causés par les miracles, nous répondrons que les miracles de Dieu ont été opérés en plus grand nombre sous les yeux des premiers qui ont été appelés, surtout sous les yeux des juifs, dont on a dit « qu'ils demandent des prodiges (1Corinthiens 1.22) ; » et devant même les gentils, au temps des apôtres, la divinité de l'Evangile a été prouvée par des miracles tels que ce serait plutôt les premiers convives qui auraient été forcés de croire. C'est pourquoi si, par la puissance qu'elle a reçue de la faveur divine et au temps voulu, au moyen de la piété et de la foi des rois, l'Eglise force d'entrer ceux que l'on rencontre le long des chemins et des haies, c'est-à-dire dans les hérésies et les schismes, ceux-ci ne doivent pas se plaindre d'être contraints, mais ils doivent faire attention à quoi on les contraint. Le festin du Seigneur c'est l'unité du corps du Christ, non-seulement dans le sacrement de l'autel, mais encore dans le lien de la paix. Nous pouvons assurément dire des donatistes en toute vérité qu'ils ne forcent personne au bien, car lorsqu'ils forcent c'est toujours au mal.
 
Avant la publication en Afrique de ces lois par lesquelles on force les donatistes d'entrer dans le festin sacré, plusieurs de mes frères et moi-même nous pensions que, malgré la rage de ce parti, il ne fallait pas demander aux empereurs la
destruction de l'hérésie en prononçant des peines contre les adhérents; il nous semblait qu'il suffisait de protéger contre ses violences ceux qui annonceraient la vérité catholique par des discours ou des lectures. Nous étions d'avis que cela
pouvait se faire à l'aide de la loi de Théodose, de très-pieuse mémoire, contre tous les hérétiques; cette loi condamne tout évêque ou clerc non catholique, en quelque lieu qu'on le trouve, à une amende de dix livres d'or ; nous désirions qu'on l'appliquât plus expressément aux donatistes qui prétendaient n'être pas hérétiques ; et toutefois nous ne voulions pas les soumettre tous à cette peine; seulement dans chaque pays où l'Eglise catholique aurait eu à souffrir de la part de leurs clercs, de leurs circoncellions ou de leurs peuples, les évêques ou d'autres ministres de ce parti, sur la plainte des catholiques, auraient été condamnés par les magistrats au paiement de l'amende. Cette menace les aurait empêchés de rien
entreprendre; il nous paraissait qu'on pourrait ainsi prêcher et pratiquer librement la vérité catholique; chacun aurait été libre de la suivre sans obéir à aucun sentiment de crainte et nous n'aurions pas eu des catholiques faux et simulés. D'autres de mes frères, avancés en âge, pensaient autrement; ils voyaient beaucoup de villes et de lieux où la bonté de Dieu avait solidement établi notre foi par le moyen des précédentes lois impériales qui forçaient à rentrer dans l'unité; nous obtînmes cependant qu'on ne demanderait aux empereurs que ce que j'ai dit tout à l'heure ; ce fut décrété dans notre concile (Concile de Carthage, le 26 juin 404), et des députés furent envoyés à la cour. Mais la miséricorde de Dieu qui savait que la crainte et le poids de ces lois étaient nécessaires à beaucoup d'âmes perverses et froides, cette miséricorde qui savait qu'un peu de sévérité triomphe de ce qui résiste à la parole toute seule, permit que nos députés ne réussissent point dans leur mission. Nous avions été devancés par des plaintes graves de quelques évêques d'autres contrées de l'Afrique, qui avaient eu beaucoup à souffrir de la part des donatistes et avaient été même expulsés de leurs sièges; l'horrible et incroyable meurtre de Maximien, évêque catholique de Bagaïe, rendit surtout impossible le succès de notre députation. Car déjà une loi avait été publiée, ne se bornant pas à réprimer les horribles violences de l'hérésie donatiste, mais ne la laissant pas subsister impunément; on se serait cru bien plus cruel en l'épargnant qu'elle n'était cruelle elle-même. Toutefois, pour garder même vis-à-vis d'indignes gens la mansuétude chrétienne, on ne les punissait pas du dernier supplice ; on prononçait seulement des amendes, et leurs évêques et leurs ministres étaient punis de l'exil. [...]

Mais encore une fois, je ne m'arrête pas à cela. Voici ce que je dis : Si la véritable Eglise est celle qui souffre persécution et non pas celle qui fait souffrir, que les donatistes demandent à l'Apôtre de quelle Eglise Sara était la figure lorsqu'elle persécutait sa servante. II répondra que cette femme qui affligeait sa servante représentait notre mère qui est libre, la Jérusalem céleste, c'est-à-dire la Jérusalem de Dieu (Galates 4.22-31). Si nous allons plus avant, nous trouverons qu'Agar persécutait bien plus Sara par son orgueil que celle-ci ne persécutait l'autre par ses sévérités: Agar faisait injure à sa maîtresse, Sara réprimait une orgueilleuse. Ensuite si ceux qui sont bons et saints ne persécutent personne mais se résignent seulement à la souffrance, pourquoi, je vous prie, ces paroles du Psalmiste: «Je poursuivrai mes ennemis, je les atteindrai et je ne reviendrai qu'après les avoir vus défaillir (Psaumes 17.38)? » Si nous voulons nous en tenir à la vérité, nous reconnaîtrons que la persécution injuste est celle des impies contre l'Église du Christ, et que la persécution juste est celle de l'Église du Christ contre les impies. Elle est donc bienheureuse de souffrir persécution pour la justice, et ceux-ci sont misérables de souffrir persécution pour l'iniquité. L'Église persécute par l'amour, les autres par la haine; elle veut ramener, les autres veulent détruire; elle veut tirer de l'erreur, et les autres y précipitent. L'Église poursuit ses ennemis et ne les lâche pas jusqu'à ce que le mensonge périsse en eux et que la vérité y triomphe; quant aux donatistes, ils rendent le mal pour le bien; pendant que nous travaillons à leur procurer le salut éternel, ils s'efforcent de nous ôter le salut même temporel; ils ont un si grand goût pour les homicides, qu'ils se tuent eux-mêmes lorsqu'ils ne peuvent tuer les autres. Tandis que la charité de l'Église met tout en oeuvre pour les délivrer de cette perdition afin que nul d'entre eux ne périsse, leur fureur cherche à nous tuer pour assouvir leur passion de meurtre, ou à se tuer eux-mêmes, de peur de paraître se dessaisir du droit qu'ils s'arrogent de tuer des hommes. [...]

Combien avouent que depuis longtemps ils auraient voulu être catholiques, mais qu'ils ne l'osaient pas au milieu de gens dont ils redoutaient la fureur ! Si donc vous pouviez avoir sous les yeux comme en un seul tableau tous ces peuples délivrés au milieu des diverses régions de l'Afrique, alors vous diriez que ç'eût été trop cruel d'abandonner à une perte irrémédiable et d'exposer aux flammes éternelles une innombrable multitude d'hommes , sous prétexte d'empêcher une poignée de misérables de se brûler volontairement. Si deux hommes étaient dans une maison que nous sussions avec certitude devoir bientôt tomber en ruines et d'où ils ne voulussent pas sortir malgré nos avertissements; s'ils nous était possible de les tirer de là malgré eux, pour les convaincre ensuite de la ruine imminente de la maison, et leur ôter la volonté d'y rentrer, ne mériterions-nous point le reproche de cruauté en ne le faisant pas? Or, si l'un d'eux nous disait : Quand vous entrerez pour nous arracher de la maison, je me tuerai, et si l'autre ne voulait ni sortir, ni être emporté de là, mais qu'il n'osât pas se tuer, que devrions-nous faire?
Faudrait-il les laisser périr tous deux, ou bien en sauver au moins un par notre oeuvre de miséricorde en laissant mourir l'autre, non par notre faute, mais par la sienne? Personne n'est assez malheureux pour ne pas comprendre aisément ce qu'il faut faire. en des cas pareils. Je me suis servi de la comparaison de deux hommes, dont l'un est perdu, l'autre sauvé; que sera-ce quand il s'agit de la perte de quelques-uns et de la délivrance d'une multitude innombrable de peuples? Il n'y a pas autant d'hommes périssant de leur propre volonté, qu'il y a de bourgades, de villages, de bourgs, de municipes et de cités délivrés de ce cruel et éternel malheur par les lois impériales. [...]

Ceux qui ne veulent pas que des lois justes soient établies contre leurs impiétés, nous disent que les apôtres ne demandèrent rien de pareil aux rois de la terre ; ils ne font pas attention que c'était alors un autre temps que celui où nous sommes, et
que tout vient en son temps. Quel empereur croyait alors en Jésus-Christ et aurait servi sa cause en faisant des lois pour la piété contre l'impiété ? Alors s'accomplissait cette parole du prophète : « Pourquoi les nations ont-elles frémi ? pourquoi les peuples ont-ils médité des choses vaines ? Les rois de la terre se sont levés, et les princes se sont réunis contre le Seigneur et contre son Christ : » le temps n'était pas encore venu où devait s'accomplir ce qui est dit un peu plus loin dans le même psaume : « Et «maintenant, ô rois, comprenez : instruisez-vous, juges de la terre. Servez le Seigneur a avec crainte, et réjouissez-vous en lui avec tremblement (Psaumes 2.1,2,10,11). » Comment donc les rois servent-ils le Seigneur avec crainte, si ce n'est en empêchant ou en punissant, par une sévérité religieuse, ce qui se fait contre les commandements du Seigneur? On ne sert pas Dieu de la même manière comme homme, et de la même manière comme roi; comme homme, on sert Dieu par une vie fidèle; mais, comme roi, on le sert en faisant des lois, avec une vigueur convenable, pour ordonner ce qui est juste et empêcher ce qui ne l'est pas. Ce fut ainsi qu'Ezéchias servit Dieu en détruisant les bois sacrés, les temples des idoles et les hauts lieux (2Rois 18.4); Josias, en faisant ainsi lui-même (2Rois 23.4,5) ; le roi des Ninivites, en forçant toute la ville à apaiser le Seigneur (Jonas 3.6-9); Darius, en donnant à Daniel l'idole à briser et en livrant aux lions les ennemis de ce prophète (Daniel 14.21,41) ; Nabuchodonosor, dont nous avons déjà parlé, en défendant, sous des peines terribles, dans tout son royaume, de blasphémer Dieu (Daniel 3). Les rois servent donc le Seigneur, en tant que rois, lorsqu'ils font pour son service ce qu'ils ne pourraient pas faire s'ils n'étaient rois.

LETTRES DE SAINT AUGUSTIN traduit M. POUJOULAT. TROISIÈME SÉRIE. LETTRES CXXIV - CCXXXI LETTRES ÉCRITES DEPUIS L'ANNÉE DE LA CONFÉRENCE DE CARTHAGE, EN 411, JUSQU'À SA MORT, EN 450. DU CHATIMENT DES DONATISTES. LIVRE ou LETTRE CLXXXV (1). (Année 415.) http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/lettres/s003/l185.htm



Nous aurions rendu le mal pour le mal à ces hommes autrefois nos ennemis acharnés et qui troublaient notre paix et notre repos par toutes sortes de violences et d'embûches, si, à force de mépris et de patience, nous n'avions rien imaginé, rien
fait qui pût leur inspirer de la crainte et les corriger. Supposez quelqu'un qui verrait son ennemi, devenu frénétique dans un accès d'horrible fièvre, courir à la mort : si, au lieu de le saisir et de le lier, il lui permettait de courir jusqu'au bout, ne lui rendrait-il pas le mal pour le mal? Il lui paraîtrait cependant bien désagréable et bien dur, pendant qu'en réalité il lui serait très-utile par sa compatissance; mais revenu à la santé, celui-ci rendrait à son libérateur des grâces d'autant plus abondantes qu'il sentirait qu'il a été moins ménagé. Oh ! si je pouvais vous montrer combien déjà nous comptons même de circoncellions devenus catholiques déclarés, condamnant leur ancienne vie et l'erreur misérable par laquelle ils croyaient pour l'Eglise de Dieu tout ce que leur inspiraient leur audace inquiète ! Ils ne seraient point arrivés à cette santé de l'âme, si les lois qui nous déplaisent ne les avaient pas liés comme on lie des frénétiques. Il se rencontrait une autre sorte de malades gravement atteints qui n'avaient pas cette audace turbulente, mais qui, sous le poids d'une ancienne indolence, nous disaient : Vous avez raison, il n'y a rien à répondre; mais il nous est pénible d'abandonner la tradition des parents; n'était-il pas salutaire de secouer ces hommes-là par la crainte des peines temporelles, afin de les tirer d'un sommeil léthargique et de les réveiller pour les sauver dans l'unité ? Combien en est-il parmi eux qui se réjouissent maintenant avec nous, se reprochent l'ancien poids de leurs mauvaises oeuvres, et avouent que nous avons bien fait de les molester, parce qu'ils auraient péri dans le mal d'une coutume assoupissante comme dans un sommeil de mort. Il en est quelques-uns, me direz-vous, à qui ces peines ne profitent pas. Mais faut-il abandonner la médecine parce qu'il y a des malades incurables? Vous ne songez qu'à ceux qui sont si durs qu'ils n'ont pas même accepté le châtiment ; c'est de tels hommes qu'il a été écrit : « J'ai flagellé en vain vos fils; ils n'ont pas accepté le châtiment (Jérémie 2.30). » Je crois néanmoins que c'est par amour et non par haine qu'ils ont été affligés. Mais vous devriez bien aussi faire attention au nombre si grand de ceux dont le salut nous réjouit. Si on les effrayait sans les instruire, ce ne serait qu'une méchante tyrannie ; et si la menace n'accompagnait pas l'instruction, endurcis par les vieilles habitudes, ils n'entreraient que nonchalamment dans la voie du salut; car plusieurs, que nous connaissons bien, après avoir reconnu la vérité parles divins témoignages, nous répondaient qu'ils désiraient passer à la communion de l'Eglise catholique, mais qu'ils redoutaient les violentes inimitiés d'hommes pervers ; ils ont dû les braver pour la justice et pour l'éternelle vie; mais en attendant qu'ils se fortifient, il faut soutenir leur faiblesse et non la désespérer. On ne doit pas oublier ce que le Seigneur lui-même a dit à Pierre encore faible : « Vous ne pouvez pas maintenant me suivre, mais vous me suivrez plus tard (Jean 13.36).»

Mais quand le bon enseignement et la crainte utile marchent ensemble, quand la lumière de la vérité chasse les ténèbres de l'erreur, et que la force de la crainte brise les liens de la mauvaise coutume, nous avons alors à nous réjouir du salut de plusieurs, comme je l'ai dit; ils bénissent Dieu avec nous et lui rendent grâce d'avoir ainsi guéri les malades et ranimé les faibles, au moyen des rois de la terre qui, selon les divines promesses, devaient servir le Christ. Tous ceux qui nous épargnent ne sont pas nos amis, ni tous ceux qui nous frappent, nos ennemis. Les blessures d'un ami sont meilleures que les baisers d'un ennemi (Proverbes 27.6). Mieux vaut aimer avec sévérité que tromper avec douceur. [...]

J'ai donc cédé aux exemples que mes collègues ont opposés à mes raisonnements ; car mon premier sentiment était de ne contraindre personne à l'unité du christianisme, mais d'agir par la parole, de combattre par la discussion, de vaincre par la raison, de peur de changer en catholiques dissimulés ceux qu'auparavant nous savions être ouvertement hérétiques. Ce ne sont pas des. paroles de contradiction, mais des exemples de démonstration qui ont triomphé de cette première opinion que j'avais. On m'opposait d'abord ma propre ville qui appartenait tout entière au parti de Donat, et s'est convertie à l'unité catholique par la crainte des lois impériales; nous la voyons aujourd'hui détester si fortement votre funeste opiniâtreté qu'on croirait qu'il n'y en a jamais eu dans son sein. Il en a été ainsi de beaucoup d'autres villes dont on me citait les noms, et je reconnais qu'ici encore pouvaient fort bien s'appliquer ces paroles : « Donnez au sage l'occasion et il sera plus sage (Proverbes 9.9), » Combien en effet, nous en avons les preuves certaines, frappés depuis longtemps de l'évidence de la vérité, voulaient être catholiques, et différaient de jour en jour parce qu'ils redoutaient les violences de ceux de leur parti ! Combien demeuraient enchaînés non point dans les liens de la vérité, car il n'y a jamais eu présomption de la vérité au milieu de vous, mais dans les liens pesants d'une coutume endurcie, en sorte que cette divine parole s'accomplissait en eux: « On ne corrigera pas avec des paroles le mauvais serviteur; même quand il comprendra, il n'obéira pas (Proverbes 29.19) ! » Combien croyaient que le parti de Donat était la véritable Eglise, parce que la sécurité où ils vivaient les rendait engourdis, dédaigneux et paresseux pour l'étude de la vérité catholique ! A combien de gens fermaient l'entrée de la vraie Eglise les mensonges de ceux qui s'en allaient répétant que nous offrions je ne sais quoi de différent sur l'autel de Dieu !

Combien de gens pensaient qu'il importait peu dans quel parti fût un chrétien, et demeuraient dans le parti de Donat, par la seule raison qu'ils y étaient nés, et que personne ne les poussait à sortir de là et à passer à l'Eglise catholique ! La terreur de ces lois, par la publication desquelles les rois servent le Seigneur avec crainte, a profité à tous ceux dont je viens d'indiquer les états divers; et maintenant, parmi eux, les uns disent : Depuis longtemps nous voulions cela; mais rendons grâces à Dieu qui nous a fourni l'occasion de le faire à présent, et a coupé court à tout retard. D'autres disent Nous savions depuis longtemps que là était la vérité, mais je ne sais quelle coutume nous retenait : rendons grâces au Seigneur qui a brisé nos liens et nous a fait passer dans le lien de la paix. D'autres disent: Nous ne savions pas que là se trouvait la vérité, et nous ne voulions pas l'apprendre; mais la crainte nous a rendus attentifs pour la connaître, et nous avons eu peur de perdre nos biens temporels sans profit pour les choses éternelles: rendons grâces au Seigneur qui a excité notre indolence par l'aiguillon de la crainte et nous a poussés ,à chercher dans l'inquiétude ce que nous n'avons jamais désiré connaître dans la sécurité. D'autres encore : De fausses rumeurs nous faisaient redouter d'entrer; nous n'en aurions pas connu la fausseté si nous ne fussions entrés; nous n'aurions jamais franchi le seuil sans la contrainte : nous rendons grâces au Seigneur de ce châtiment qui nous a fait triompher de vaines alarmes et nous a appris par l'expérience tout ce qu'il y a d'imaginaire et de menteur dans les bruits répandus contre son Eglise : nous concluons que les auteurs du schisme n'ont débité que des faussetés, en voyant leurs descendants en débiter de pires. Enfin d'autres disaient: Nous pensions que peu importait où l'on observât la foi du Christ; mais nous rendons grâces au Seigneur qui nous a retirés du schisme, et nous a montré qu'il convenait à son unité divine d'être adorée dans l'unité.

Devais-je donc, pour arrêter ces conquêtes du Seigneur, me mettre en opposition avec mes collègues? Fallait-il empêcher que les brebis du Christ, errantes sur vos montagnes et vos collines, c'est-à-dire sur les hauteurs. de votre orgueil, fussent
réunies dans le bercail de la paix, où il n'y a qu'un seul troupeau et un seul pasteur (jean 10.16)? Fallait-il m'opposer à ces heureux défenseurs, pour que vous ne perdissiez pas ce que vous nommez vos biens et que vous continuassiez à proscrire tranquillement le Christ? Pour qu'on vous laissât faire, d'après le droit romain, des testaments, et que vous déchirassiez, par vos calomnieuses accusations, le Testament fait à nos pères de droit divin, ce Testament où il est écrit : « Toutes les nations seront bénies en votre race (Genèse 26.4) ? » Pour qu'on vous laissât libres d'acheter et de vendre, pendant que vous auriez osé diviser entre vous ce que le Christ a acheté en se laissant vendre lui-même ? Pour que les donations faites par chacun de vous demeurassent valables, tandis que la donation faite par le Dieu des dieux à ses fils, de l'aurore au couchant, ne serait pas valable à vos yeux? Pour que vous ne fussiez pas exilés de la terre où votre corps a pris naissance, pendant que vous exiliez le Christ du royaume conquis au prix de son sang, d'une mer à l'autre, et « depuis le fleuve jusqu'aux extrémités du monde (Psaumes 71.8) ? » Ah ! plutôt que les rois du monde servent le Christ, même en donnant des lois pour le Christ !

LETTRES DE SAINT AUGUSTIN traduit M. POUJOULAT. DEUXIÈME SÉRIE. LETTRES XXXI-CXXIII. LETTRES ÉCRITES PAR SAINT AUGUSTIN DEPUIS SA PROMOTION A L'ÉPISCOPAT, EN 396, JUSQU'A LA CONFÉRENCE DE CARTHAGE, EN 410. LETTRE XCIII. (Année 408.) AUGUSTIN A SON BIEN-AIMÉ FRÈRE VINCENT. http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/lettres/s002/l093.htm


Ainsi, selon Saint-Augustin, il faut contraindre ceux qui ne veulent pas devenir chrétien, la conversion par la force est nettement meilleure, car plus productive. Il a d'ailleurs expliqué que le verset Luc 14.23 n'avait pas d'autres explication que celle qui ordonne la conversion forcé.

En fait, ces paroles d'Augustin sont connues, elles sont résumées sur Wikipédia :

Une guerre sainte est une guerre lancée au nom d'un Dieu ou approuvée par une religion. Le concept apparaît chez Augustin d'Hippone dans son célèbre ouvrage La cité de Dieu contre les païens où il expose que, si les païens ne veulent pas comprendre les beautés et vérités du christianisme dès qu'on leur expose, il faudra se résoudre à leur faire la guerre. Il commente cette parole de Luc XIV.23 contrains-les d'entrer. Compte tenu du caractère structurant pour les hommes et les peuples de leur foi, cette idée fit fortune et de telles guerres sont particulièrement longues et dures. http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_sainte




Ainsi, nous comprenons maintenant sur quoi se basaient les chrétiens qui faisaient la guerre au nom de Dieu, et ils n'étaient donc pas des "mauvais chrétiens".

Intéressant, il semble même que Saint Augustin ne fut pas le seul à avoir légiféré la conversion forcé, puisque David Guzi dit dans son commentaire sur l'Evangile selon Luc que c'était aussi le cas d'autres personnes :

"Oblige les à entrer, que ma maison puisse être remplie" : Augustin et d'autres ont utilisé l'expression "Oblige les à entrer" comme justification de contraindre les gens à entrer dans le Christianisme, parfois en utilisant la persécution et la torture. David Guzik's Commentary on Luke. C. The guests of the Messiah's Banquet. 2. (16-24) Jesus' parable about the great feast. http://www3.calvarychapel.com/ccbcgermany/commentaries/4214.htm



Regardons maintenant ce que dit l'un des plus grands savant protestant, Jean Calvin. Voici ce qu'il dit à propos de Luc 14.23 :

Luc. Contrain-les d'entrer. Ceste façon de parler emporte autant comme si le Père de famille commandait qu'on fasse entrer quasi à force d'injures les mendians, et qu'on n'en oubliat aucuns jusques aux plus pauvres et abjets. Par lesquels mots Christ signifie que plustôt Dieu ramassera toutes les ballieures du monde, que de recevoir d'oresenavant à sa table ces ingrats. Toutesfois il semble qu'il fait une allusion à la manière du conviement ou semonce qui est en l'Evangile. Car la grâce de Dieu ne nous y esl pas simplement proposée, mais quant et quant avec la doctrine sont adjoustées les exhortations, pour nous picquer et inciter. En quoi se monstre une merveilleuse bonté de Dieu : lequel après nous avoir appelez de sa grâce, voyant que nous demeurons toujours en un poinct endormis, il use comme d'importunilé pour reveiller notre paresse : et non-seulement nous picque par exhortations, mais aussi nous contraint par menaces d'approcher de lui. Cependant je ne trouve pas mauvais que saint Augustin ait souvent usé de ce temoignage contre les Donatistes, pour prouver qu'il est permis aux princes fidèles de contraindre les obstinez et rebelles, et faire des édits pour les ranger au service du vrai Dieu, et à l'unité de la foi. Car combien que, la foi soit volontaire, nous voyons néanmoins que ces moyens proutitent pour douter l'obstination de ceux qui n'obéiront jamais, s'il n'y avait contrainte.

Jean CALVIN, Commentaires sur le Nouveau Testament. TOME 1 : Sur la concordance ou Harmonie composée de trois évangélistes S. Matthieu, S. Marc et S. Luc. Edition française imprimée à Genève par Conrad Badius en 1561. Pages 368. http://www.ccel.org/ccel/calvin/calcom32.ii.xxxii.html#ii.xxxii-p32.1


Jean Calvin, confirme ce que dit Saint Augustin, à savoir que le verset Luc 14.23 ordonne de convertir les non-chrétiens par la force physique.


Terminons maintenant avec ces paroles de Saint Thomas d'Aquin, reconnues par les Catholiques comme étant l'un des plus grand savant :

Faut-il contraindre les infidèles à la foi?

Objections:

1. Aucunement, semble-t-il. On lit en effet en S. Matthieu (13, 28) que les serviteurs du père de famille dans le champ duquel avait été semée l'ivraie, lui demandèrent: " Veux-tu que nous allions la ramasser? " et il répondit: " Non, de peur qu'en ramassant l'ivraie vous n'arrachiez en même temps le froment. " S. Jean Chrysostome commente ainsi: " Le Seigneur a voulu par là défendre de tuer. Car il ne faut pas tuer les hérétiques, pour cette raison que, si on les tuait, il serait fatal que beaucoup de saints soient détruits en même temps. " Il semble donc, pour la même raison, qu'on ne doit pas contraindre à la foi certains infidèles.

2. On dit dans les Décrétales: " Pour ce qui est des Juifs, le saint synode a prescrit de n'en forcer aucun à croire désormais. " Pour la même raison, on ne doit pas non plus contraindre les autres infidèles à la foi.

3. S. Augustin dit " L'on peut tout faire sans le vouloir, mais croire, seulement si on le veut. " Mais la volonté ne peut pas être forcée. Il semble donc que les infidèles ne doivent pas être contraints à la foi.

4. Dieu dit dans Ézéchiel (18, 23): " je ne veux pas la mort du pécheur. " Mais nous devons conformer notre volonté à la volonté divine, nous l'avons déjà dit. Nous ne devons donc plus vouloir le meurtre des infidèles.


(Réponse de Thomas d'Aquin) :

Cependant, il est dit en S. Luc (14, 23): " Va sur les routes et les sentiers, et force à entrer pour que ma maison soit pleine. Mais c'est par la foi que les hommes entrent dans la maison de Dieu, c'est-à-dire dans l'Église. Il y a donc des gens qu'on doit contraindre à la foi.

Conclusion:

Parmi les infidèles il y en a, comme les païens et les Juifs, qui n'ont jamais reçu la foi. De tels infidèles ne doivent pas être poussés à croire, parce que croire est un acte de volonté. Cependant, ils doivent être contraints par les fidèles, s'il y a moyen, pour qu'ils ne s'opposent pas à la foi par des blasphèmes, par des suggestions mauvaises, ou encore par des persécutions ouvertes. C'est pour cela que souvent les fidèles du Christ font la guerre aux infidèles; ce n'est pas pour les forcer à croire puisque, même si après les avoir vaincus ils les tenaient prisonniers, ils leur laisseraient la liberté de croire; ce qu'on veut, c'est les contraindre à ne pas entraver foi chrétienne. Mais il y a d'autres infidèles qui ont un jour embrassé la foi et qui la professent, comme les hérétiques et certains apostats. Ceux-là, il faut les contraindre même physiquement à accomplir ce qu'ils ont promis et à garder la foi qu'ils ont embrassée une fois pour toutes.

Solutions:

1. Certains ont compris que cette autorité patristique interdisait non l'excommunication des hérétiques, mais leur mise à mort: c'est clair dans ce texte de S. Jean Chrysostome. Et S. Augustin parle ainsi de lui-même: " Mon avis était d'abord qu'on ne doit forcer personne à l'unité du Christ, qu'il fallait agir par la parole, combattre par la discussion. Mais ce qui était mon opinion est vaincu non par les paroles de contradicteurs, mais par la démonstration des faits. Car la crainte des lois a été si utile que beaucoup disent: "Rendons grâce au Seigneur qui a brisé nos liens !" ". Si le Seigneur dit: " Laissez-les croître ensemble jusqu'à la moisson ", nous voyons comment il faut le prendre, grâce à ce qui suit: " de peur qu'en ramassant l'ivraie vous n'arrachiez en même temps le froment ". Cela le montre suffisamment, dit S. Augustin: " Lorsqu'il n'y a pas cette crainte, c'est-à-dire quand le crime de chacun est assez connu de tous et apparaît abominable au point de n'avoir plus aucun défenseur, ou de ne plus en avoir qui soient capables de susciter un schisme, la sévérité de la discipline ne doit pas s'endormir. "

2. Les Juifs, s'ils n'ont nullement reçu la foi, ne doivent nullement y être forcés. Mais, s'ils ont reçu la foi, " il faut qu'on les mette de force dans la nécessité de la garder ", dit le même chapitre des Décrétales.

3. " Faire un voeu, dit-on, est laissé à la volonté, mais le tenir est une nécessité. " De même, embrasser la foi est affaire de volonté, mais la garder quand on l'a embrassée est une nécessité. C'est pourquoi les hérétiques doivent être contraints à garder la foi. S. Augustin écrit en effet au comte Boniface: " Là où retentit la clameur accoutumée de ceux qui disent: "On est libre de croire ou de ne pas croire; à qui le Christ a-t-il fait violence?" - qu'ils découvrent chez Paul le Christ qui commence par le forcer et qui dans la suite l'instruit. "

4. Comme dit S. Augustin dans la même lettre: "Personne d'entre nous ne veut la perte d'un hérétique, mais David n'aurait pas eu la paix dans sa maison si son fils Absalon n'était mort à la guerre qu'il lui faisait. De même l'Église catholique: lorsque par la ruine de quelques-uns elle rassemble tout le reste de ses enfants, la délivrance de tant de peuples guérit la douleur de son coeur maternel. "

Saint Thomas d'Aquin, Somme théologique IIa IIae Pars, la morale prise par le particulier, question 10: L'infidèlité en général, article 8: Faut-il contraindre les infidèles à la foi? http://catholiquedu.free.fr/somme/4sommetheologiqueIIa-IIae.htm#_Toc79331865




Nous voyons donc bien que le verset Luc 14.23 ordonne aux chrétiens de convertir par la force les non-chrétiens.

A ceci la question que nous nous posons est: est-ce vraiment cela une religion pacifique et merveilleuse?  Nous pensons, en tout cas espérons, que la réponse évidente de chacun de sensé, est négative.

Notre conclusion, est que le Christianisme n'est pas une religion pacifique, plutôt cette conception est un mythe, le Christianisme, est une religion qui appelle à la guerre contre ceux qui ne sont pas Chrétiens, et qui pratique la conversion forcée.





02/12/2008
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