les étrangetés textuelles de la Bible (partie 3)
Karim Al-Fransawy
Nous avons vu que coté histoire, la Bible a des problèmes d'anachronismes, voyons voir si du coté de la géographie elle s'en sort mieux:
Prenons un chapitre de l'évangile selon Marc et analysons le jusqu'au bout:
Marc 5,1-20:
M.E. Boismard cite les paroles suivantes dans sa Synopse, volume 2, p.201 :
« Selon le verset 1, Jésus arrive au pays des Géraséniens (cf. les meilleurs Manuscrits) ; d'après le verset 2, où l'on voit Jésus quitter la barque qui l'a amener, on pourrait croire que ce pays des Géraséniens se trouve en bordure du Lac de Tibériade ; or la ville de Gérasa, l'actuelle Djérash, était à plus de 50 kilomètres du lac, à vol d'oiseau ! Les données des versets 1 et 2 sont inconciliables. »
Un autre auteur très réputé John P. Meier qui écrivit le livre « un certain juif, Jésus » au Tome 2, p.481 fait le commentaire suivant, cette fois ci sur l'épisode des pourceaux et de la localité :
« Comme je l'ai noté au chapitre 19, il est vraisemblable que l'épisode des démons entrant dans les cochons qui se jettent d'un à-pic dans la mer de Galilée (Mc 5,11-13) constitue un ajout facilement détachable et probablement secondaire. Si on enlève la panique des cochons et leurs plongeons dans les profondeurs, le récit pourrait sans problème se situer aux environs de Gerasa, une ville située à une cinquantaine de kilomètres au sud est de la Galilée. »
Mais il y a d'autres problèmes pour ces seuls versets : Boismard continue de commenté :
"En 5,2, Mc dit qu'un homme en esprit impur « vint à la rencontre de Jésus ». Ce verbe indique qu'une personne arrive à proximité d'une autre personne en sorte qu'un dialogue puisse s'établir entre elles (cf. Mt 28,9 / Mc 14,13 / Jn 4,51 / 11,20.30 / Luc 17,12), et effectivement c'est le sens du verbe en Mt 8,28b. On est alors étonné des expressions de Mc 5,6 : « voyant Jésus de loin, il accourut… » ; elles sont incompatibles avec ce qui fut dit au verset 2 et c'est pourquoi Luc a supprimé les expressions « de loin » et « il accourut ». Le verset 6 de Marc apparaît comme le début d'un récit différent de celui qui commence au verset 2.
Aux versets 2 et 3 de Marc, on notera les répétitions du mot « tombeau » sous deux formes grecques différentes : « (sortant) des tombeaux (mnémeion) » au verset 2 (omise par quelques témoins : 1335, 2324, syr, sin et déplacée dans d'autres : D, W, Thèta et VétLat), avec Mt, et « dans les tombes » (mnéma) au verset 3 avec Luc. Ce doublet de Marc apparaît comme être l'indice que Mc utilise deux sources différentes.
La description du démoniaque, aux versets 3b-5 de Mc, est manifestement surchargée et composée en partie de doublets.
Jusqu'en 10a, le récit de Mc ne parle que d'un seul « esprit impur » dans le possédé, tandis que Mt mentionne deux démoniaques. Mais aux versets 10b-13, parallèles à Mt 8,30-32, tout est au pluriel, comme si le possédé avait plusieurs démons en lui. Cette anomalie est encore l'indice que Mc fusionne 2 récits différents, dont l'un serait parallèle à celui de Mt. Cette fusion explique la raison d'être du petit dialogue de Mc 5,9, absent de Mt : il établit une liaison artificielle entre les 2 récits que Mc fusionne, celui où il n'était question que d'un seul démon et celui où il y en avait plusieurs.
Aux versets 14-16 de Mc, on a deux fois la mention que les gens de la ville viennent sur les lieux du miracle,…, et à deux reprises ils sont mis au courant de ce qui s'est passé : une première fois par les gardiens du troupeau, une seconde fois par « ceux qui avaient vu » (absent de Mt).
(En résumé d'un long paragraphe) La finale de Mc verset 18b-20 (absente de Mt) se concilie difficilement avec les développements des versets 14-17. En effet, si le geste de Jésus provoquant la perte de tout un troupeau de porcs eut comme résultat de le rendre indésirable dans le pays (verset 17), comment Jésus peut il dire à l'ex posséder d'aller raconter chez les siens ce qui s'est passé (verset 19) ? D'ailleurs à quoi bon cet ordre de Jésus puisque toute la ville et ses environs sont au courant de l'événement (verset 14) ? On se trouve en présence de 2 finales différentes, dans l'une les gardiens du troupeau annoncent aux gens de la ville, la perte des porcs (verset 14), ce qui provoquent l'effroi des gens qui viennent demander à Jésus de vider les lieux (verset 17). Dans l'autre c'est l'ex-possédé qui doit annoncer en ville le prodige de sa guérison (sans qu'il soit question de porcs noyés dans le Lac, verset 19). Encore une combinaison de Marc… »
Le plus prodigieux dans ce passage des porcs et qui ne fut pas soulevé par ces grands exegetes chrétiens, c'est l'absurdité d'une telle erreur de localisation. Je m'explique… Les demons sont chassés par Jésus(as) qui les mets dans des porcs (2000 comme meme, c'est pas rien). D'une part pourquoi Jésus(as) méprise t-il autant le porc au point d'en tuer 2000 d'un coup? Pourquoi brise t-il le patrimoine des éleveurs laissant surement une famille ou plus dans la misère la plus totale? Es-ce cela l'amour du doux Jésus(as)? Puis et c'est là que le delirium commence, cette ville est situé à 50 km de la mer, ce qui signifie que les porcs ont du courir (mesakin) durant des jours avant d'arriver à bon port et se jeter du haut de la falaise dans la mer. Imaginez la scène: pas 2, pas 5 mais 2000 cochons qui courent tous dans la même direction, pendant cette longue longue longue distance, il faut tout de même le voir pour le croire, ils ont du forcément prendre une pause café ou un petit coca pour se désaltéré à un moment ou à un autre, se reposer, boire un coup vite fait et repartir de plus belle ; bien que le récit soit clair: "paniquer ils courent et se jettent de la falaise". Donc pendant 50km ils courent (ont ils rencontrer des villages entre temps??? Des supporters qui les applaudissent pour voir lequel sera le grand gagnant parmi ces 2000 participants?) et le récit va encore plus loin puisqu'il est dit que les gens suivaient derrière, donc après avoir pris leur sandwich, leur sac quechoua et leur petite gourde, les voilà eux aussi dans la course, mais par contre ils sont derrière. Sont-ils si lent au point de pas rattraper un cochon? On parle pas d'un sanglier mais d'un bon porc bien gras qui ne devait pas aller très vite même étant paniquer. Puis ils ont du s'épuiser au bout de 5 minutes, mais non tous nos gaillard fonce comme des forcenets dans le tas durant 50 km. Après super cochon, voici les hommes les plus fort du monde, courant 50km sans s'arreter, sans boire ni manger, leur provision ne servant à rien, puisque les cochons ne s'arretent pas, ils foncent tout droit. En bref, pour conclure, le marathon le plus long du monde fut remporté par les cochons puisque les êtres humains n'ont pas réussit à passer devant. Imaginez le spectacle tout de même. C'est cà la prodigieuse Bible…Et tout le monde trouve cela normal…Inspirée de Dieu??? Oui, tout à fait…Au fait Jésus(as) fait cela et s'en va comme si de rien n'était… Le Jésus(as) historique n'a jamais fait cela. Ca c'est sure.
En page 1073, John P.Meier dans son livre « un certain juif, Jésus » Tome 2, dit :
« Pour Pesch et Derrett, deux problèmes se posent face à l'approche rationnelle : à la différence des chevaux ou d'un troupeau de bétail, lorsqu'ils sont paniqués, les porcs ne s'enfuit habituellement pas en groupe mais en s'éparpillant ; les porcs savent nager »
Pour conclure sur les cochons et l'arrivée de Jésus(as) à Gérasa voici un dernier commentaire :
Le récit primitif nous signal que tout se passât au pays des Géraséniens à la distance que nous avons vu, il faut enlever tout ce qui touche au débarquement ou embarquement de Jésus. Soit au verset 1 les mots « au delà de la mer », au verset 2 la phrase « tandis qu'il sortait de la barque », au verset 18 la phrase « tandis qu'il embarquait ». Selon M.E. Boismard dans son livre « l'évangile de Marc, sa préhistoire » en p.33 il dit :
« Au verset 1 et 2, on attribuera donc au récit du proto-Marc seulement la séquence « Et il vint () au pays des Géraséniens et () un homme en esprit impur… »
Bref, aucune confiance n'est à attribué à ce chapitre 5 de Marc dans son entièreté.
Raymond E Brown fait le commentaire suivant à propos de la Géographie de l'évangile selon Marc sur plusieurs points:
"Marc 5,1-13 trahit l'ignorance de la distance séparant Gérasa de la mer de Galilé. Marc 7,31 décrit un voyage de Tyr par Sidon vers la mer de Galilée en traversant la Décapole. En fait on va du Sud-Est de Tyr à la mer de Galilée et Sidon est au nord de Tyr. Le fait qu'une barque cinglant vers Bethsaïde (rive nord-est de la mer de Galilée) accoste à Génésareth (coté nord-ouest) est également le signe d'une confusion. Personne n'a pu localiser le Dalmanutha de Marc 8,10, et ce pourrait être une corruption de Magdala. Dans le jugement sur les confusions géographiques comme critère d'origine, il faut cependant admettre, que parfois, meme les natifs d'un lieu ne sont pas très au fait de sa géographie."
(Raymond E.Brown, "Que sait-on du Nouveau Testament", p.201)
Bref ce premier point on l'aura compris est très évocateur. Sur ce peu de verset, voyez le nombre d'erreur et l'incompatibilité avec la raison des données fournit. La Bible est inspirée par Dieu, mais où est cette inspiration Divine là dedans?
Nous allons juste finir d'analyser ce passage via les données des Manuscrits existant et voir une chose surprenante. J'inclus dedans les passages synoptiques des autres évangiles pour voir ce qu'ils peuvent fournir comme renseignements:
Verset dans sa langue originale :
καὶ ἰδοὺ ἔκραξαν λέγοντες, Τί ἡμῖν καὶ σοί, υἱὲ τοῦ θεοῦ; ἦλθες ὧδε πρὸ καιροῦ βασανίσαι ἡμᾶς
Traduction en français :
« Et voici, ils s'écrièrent : Qu'y a-t-il entre nous et toi, Fils de Dieu ? Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps ? »
Commentaire :
Le cadre de ce verset représente la confrontation de Jésus avec 2 démoniaques sur la rive est du Lac qui était le pays des gadaréniens (ou selon d'autres manuscrits :guéraséniens, gergéséniens, gazaréniens, gergésiniens ou gergysténiens) Selon le commentaire de Bruce M. Metzger (une référence en matière d'exégèse et critique textuelle), la leçon la plus vraisemblable en Marc est « région des géraséniens ». Ces 2 personnages vivaient dans des sépulcres et effrayaient tout ceux qui s'y aventuraient. Jésus les guérit en enlevant leurs démons qui supplièrent Jésus de les envoyer dans un troupeau de pourceaux. Chose que Jésus accepta malgré le massacre de 2000 pourceaux du haut d'une falaise.
Analyse littéraire et critique textuelle de ce verset :
Il existe une petite altération ou interpolation selon qui a raison. Dans ce verset les Bibles qui prennent pour base le Texte Reçu ajoute le mot « Jésus » avant « Fils de Dieu» et celles qui se basent sur le Texte Minoritaire le supprime. Nous ne savons qui a raison puisque toutes se réclament être la Parole de Dieu, mais sur ce simple verset, il y a déjà un problème :
Texte Reçu :
"Et ils se mirent à crier: Qu'y a-t-il entre nous et toi, Jésus, Fils de Dieu?
Texte Minoritaire :
"Et voici, ils s'écrièrent: Qu'y a-t-il entre nous et toi,(...) Fils de Dieu?"
Les manuscrits C3, W, le Majuscule 38, 0242vid, f13, it, vgcl, syp.h, sa, bopt et le Texte Majoritaire (qui est attesté par la majorité des Manuscrits et incluant le Texte Byzantin de la Koïnè), incluent le mot « Jésus » dans le verset.
Différences Synoptiques:
- Version Mathéenne : « Qu'y a-t-il entre nous et toi, Fils de Dieu ? »
- Version Marcienne : « Qu'y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très Haut ? »
- Version Lucanienne : « Qu'y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très Haut ? »
La principale contradiction du témoignage évangélique se situe sur le nombre de démoniaque. 1 seul chez Marc et Luc, 2 chez Mathieu. Il ne peut y avoir eut qu'une seule vérité entre ces 2 données mathématiques. Une des 2 leçons est donc erronée et doit être abandonner, mais laquelle ?
Ensuite le ou les démons ont ils dit « Fils de Dieu » comme l'indique Mathieu ou bien « Jésus, Fils du Dieu Très Haut » comme l'écrivent Marc et Luc ? Il y a certes une petite différence, mais la différence textuelle est présente. De plus ce sont des faits qui sont censés s'être déroulé et la Bible est présenté comme Parole Divine. Il ne peut y avoir eut qu'une seule citation de la part du ou des démoniaques.
Ce n'est pas tout,
- Version Mathéenne : « Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps ? »
- Version Marcienne : « Je t'en conjure au nom de Dieu, ne me tourmente pas. »
- Version Lucanienne : « Je t'en supplie, ne me tourmente pas.»
Nous remarquons déjà que les versions de Marc et Luc sont très proches et ne comportent que quelques retouches textuelles comme en Marc « Je t'en conjure » et en Luc «Je t'en supplie ». Par contre la version de Mathieu depuis le début de ce verset est totalement différente. Il doit suivre une autre tradition qui parle du même événement certes, mais qui est différente, puisque le nombre de démoniaque n'est pas le même et ils ne disent pas la même chose qu'en Marc et Luc. Il demeure toutefois une altération lucanienne du récit marcien. Dans Luc, les mots « au nom de Dieu » sont écartés du texte. Pourtant c'est une preuve flagrante que cette ou ces personnes démoniaques ne voyaient pas Dieu en Jésus. Ils utilisent le terme « Fils de Dieu » mais comme nous l'avons déjà expliquer, ce terme signifie « Serviteur de Dieu ». Le mot « Païs » en grec a deux sens, « Serviteur » ou « Fils », après il suffit de choisir. Voici ce qu'en dit la Bible de Jérusalem pour effacer tout doute de nos frères chrétiens sur ce point :
« Le terme de « Fils » substitué à celui de « Serviteur » (grâce au double sens du terme 'païs') souligne le caractère messianique et proprement filial de sa relation avec le Père ».
Ils jurent par Dieu devant Jésus. Il serait illogique qu'ils fassent cela si Jésus était Dieu.
Dernier point sur les différences :
Dans le verset Lucanien, ils se jettent au pied de Jésus, dans le verset de Marc ils se prosternent devant lui (mais ceci est indiqué un verset plus haut en Marc 5,6), en Mathieu il ne le fait pas. Quelle version est la bonne ? Récapitulons les différences pour ce seul petit verset.
Mathieu dit 2 démoniaques qui ne se prosternent pas et qui ne jure pas par le nom de Dieu. Marc dit 1 démoniaque, qui se prosterne et qui conjure Jésus au nom de Dieu de le laisser tranquille. Luc dit 1 démoniaque qui se prosterne et le supplie, mais pas au nom de Dieu, qu'il ne le tourmente pas.
L'évangile selon Marc est, selon les savants chrétiens, le plus primitif, sa leçon doit être retenu pour celle de Luc. Mathieu lui, utilise une autre source.
Pour le verset 8,28 de Luc, voici une palette des différences textuelles trouvable dans les Manuscrits de la Bible et qui montre la liberté des scribes :
- Le Manuscrit D contient « Fils du Très Haut »
- Les Manuscrits P75, 579, la Vetus Latina (e) contiennent « Fils du Dieu Très Haut »
- Les Manuscrits de la famille « Lake », la Vetus Latina (l) et le Texte Césaréen ont « Jésus, Fils du Très Haut »
- l'ensemble des témoins qui ne sont pas cité dans les leçons concurrentes, contiennent « Jésus, Fils du Dieu Très Haut »
Toutes ces leçons sont différentes
Citations des Pères de l'église :
- Epiphane : « Ensuite de nouveau : « Etant venu dans la région de Gergesthan », comme dit Marc ; ou « aux frontières des Guerguéséniens » comme dit Luc ; ou «des Guadaréniens », comme dit Mathieu ; ou « des Gergéséniens » comme ont certains Manuscrits. » (Haer. 66 35.)
Nous pouvons voir que la citation de ce Père grec, n'est pas conforme à ce que l'on trouve dans les textes Bibliques. Il y a un autre texte que celui qui est dans la Bible pour Marc et Luc :
La Bible dit : « Ils abordèrent dans le pays des Gérgéséniens »
Epiphane dit : « Aux frontières des Guerguéséniens » (Luc)
La Bible dit : « Ils arrivèrent à l'autre bord de la mer, dans le pays des Géraséniens ».
Epiphane dit : « Etant venu dans la région de Gergesthan » (Marc)
(Sur la localité, voici les différentes leçon connues :
Mathieu :
Nous trouvons « gerasénon » dans les Manuscrits : 01*, B, C, M, D, Q, S, 174(=f13), 1010, pc, Sy, Epiph
Nous trouvons « gadarénon » dans les Manuscrits : 01C2, L, W, f1, f13, 22, 157, 700, 892, Maj, Sy-Hmg, Sy-Pal, bo, goth
Nous trouvons « gergesénon » dans les Manuscrits : 892C, Latt, Sy-Hmg, sa, mae-1+2
Marc :
Nous trouvons « gerasénon » dans les Manuscrits : 01*, B, D, Latt, sa
Nous trouvons « gadarénon » dans les Manuscrits : A, C, f13, 157, Maj, Sy-P, Sy-H, goth
Nous trouvons « gergesénon » dans les Manuscrits : 01 C2, L, U, (W), D, Q, f1, 22, 28, 33, 565, 579, 700, 892, 1071, 1241, 1424, al, Sy-S, bo, ainsi que chez Epiphane
Luc :
Nous trouvons « gerasénon » dans les Manuscrits : P75, B, D, 0267, Latt, Sy-Hmg, sa
Nous trouvons « gadarénon » dans les Manuscrits : A, R, W, Y, 0135, f13, 700C, Maj, Sy, goth
Nous trouvons « gergesénon » dans les Manuscrits : 01, L, X, Q, X, f1, 22, 33, 157, 579, 700*, 1241, pc, bo, ainsi que chez Epiphane
Dans le Diatessaron de Tatien, nous trouvons :
« gadarénon » : Version Syriaque
« gerasénon » : Version Western
Il n'y a donc rien de sure, tous renvoient vers cette localité mais écrite différemment. Pourquoi y'a t-il autant de variantes sur seulement un nom de ville ?)
Il y a des différences textuelles et pas seulement au niveau des différences entre Manuscrits sur le nom de la localité ou des gens mais sur la phrase quasi complète.Epiphane lui même reconnais qu'il y a plusieurs versions par les Manuscrits différents ce qui est une preuve que déjà à l'époque il y avait des problèmes quant au contenu.
- Epiphane : « Et voici 2 démoniaques, très sauvages, sortant des tombeaux. Et ils criaient disant : « Hélas ! Que nous veux tu, Jésus, Fils de Dieu, que tu sois venu avant le temps pour nous tourmenter ? Nous savons que tu es le Saint de Dieu… »
Il devient clair ici aussi qu'Epiphane n'avait pas le même texte de Mathieu sous les yeux que celui de nos jours, disponible chez nous. Voici les différences :
Mathieu : « Deux démoniaques, sortant des sépulcres, vinrent au-devant de lui. Ils étaient très sauvages… »
Epiphane : « Et voici 2 démoniaques, très sauvages, sortant des tombeaux »
L'ordre des mots est différent chez Mathieu et il y a un ajout de « vinrent au devant de lui ».
Mathieu : « Et voici, ils s'écrièrent : Que nous veux tu, Fils de Dieu ? »
Epiphane : « Et ils criaient disant : « Hélas ! Que nous veux tu, Jésus, Fils de Dieu »
Encore des différences et l'on se rend compte qu'Epiphane suit une forme du Texte Majoritaire puisqu'il contient le mot « Jésus » avant « Fils de Dieu » comme nous l'avons vu.
Mathieu : (…) toujours ces petits points qui reviennent.
Epiphane : « Nous savons que tu es le Saint de Dieu »
Cette magnifique phrase qui exprime le fait que Jésus ne soit ni Dieu ni Fils de Dieu, se lisait du temps d'Epiphane, du moins dans les Manuscrits qui étaient à sa disposition(qui est surement issue de Marc 1,24), pourquoi ces mots ne sont plus là ??? Qui est responsable de cette corruption flagrante ? Vu le nombre de variantes que nous venons d'étaler, comment croire une version plus que qu'une autre ?
Conclusion :
Comment en quelques versets de Marc, Mathieu et Luc, peut il y a voir autant d'erreurs (géographiques) ? De variantes textuelles dans les manuscrits ? D'incohérences (les porcs) et autre si la bible est inspirée de Dieu. Dieu inspire t-il l'erreur ou l'inverse, la vérité ? Imaginons sur l'ensemble du texte biblique qui fait plus de 31000 versets, le nombre faramineux qui pourrait ressortir en termes de problèmes.
Prenons un chapitre de l'évangile selon Marc et analysons le jusqu'au bout:
Marc 5,1-20:
M.E. Boismard cite les paroles suivantes dans sa Synopse, volume 2, p.201 :
« Selon le verset 1, Jésus arrive au pays des Géraséniens (cf. les meilleurs Manuscrits) ; d'après le verset 2, où l'on voit Jésus quitter la barque qui l'a amener, on pourrait croire que ce pays des Géraséniens se trouve en bordure du Lac de Tibériade ; or la ville de Gérasa, l'actuelle Djérash, était à plus de 50 kilomètres du lac, à vol d'oiseau ! Les données des versets 1 et 2 sont inconciliables. »
Un autre auteur très réputé John P. Meier qui écrivit le livre « un certain juif, Jésus » au Tome 2, p.481 fait le commentaire suivant, cette fois ci sur l'épisode des pourceaux et de la localité :
« Comme je l'ai noté au chapitre 19, il est vraisemblable que l'épisode des démons entrant dans les cochons qui se jettent d'un à-pic dans la mer de Galilée (Mc 5,11-13) constitue un ajout facilement détachable et probablement secondaire. Si on enlève la panique des cochons et leurs plongeons dans les profondeurs, le récit pourrait sans problème se situer aux environs de Gerasa, une ville située à une cinquantaine de kilomètres au sud est de la Galilée. »
Mais il y a d'autres problèmes pour ces seuls versets : Boismard continue de commenté :
"En 5,2, Mc dit qu'un homme en esprit impur « vint à la rencontre de Jésus ». Ce verbe indique qu'une personne arrive à proximité d'une autre personne en sorte qu'un dialogue puisse s'établir entre elles (cf. Mt 28,9 / Mc 14,13 / Jn 4,51 / 11,20.30 / Luc 17,12), et effectivement c'est le sens du verbe en Mt 8,28b. On est alors étonné des expressions de Mc 5,6 : « voyant Jésus de loin, il accourut… » ; elles sont incompatibles avec ce qui fut dit au verset 2 et c'est pourquoi Luc a supprimé les expressions « de loin » et « il accourut ». Le verset 6 de Marc apparaît comme le début d'un récit différent de celui qui commence au verset 2.
Aux versets 2 et 3 de Marc, on notera les répétitions du mot « tombeau » sous deux formes grecques différentes : « (sortant) des tombeaux (mnémeion) » au verset 2 (omise par quelques témoins : 1335, 2324, syr, sin et déplacée dans d'autres : D, W, Thèta et VétLat), avec Mt, et « dans les tombes » (mnéma) au verset 3 avec Luc. Ce doublet de Marc apparaît comme être l'indice que Mc utilise deux sources différentes.
La description du démoniaque, aux versets 3b-5 de Mc, est manifestement surchargée et composée en partie de doublets.
Jusqu'en 10a, le récit de Mc ne parle que d'un seul « esprit impur » dans le possédé, tandis que Mt mentionne deux démoniaques. Mais aux versets 10b-13, parallèles à Mt 8,30-32, tout est au pluriel, comme si le possédé avait plusieurs démons en lui. Cette anomalie est encore l'indice que Mc fusionne 2 récits différents, dont l'un serait parallèle à celui de Mt. Cette fusion explique la raison d'être du petit dialogue de Mc 5,9, absent de Mt : il établit une liaison artificielle entre les 2 récits que Mc fusionne, celui où il n'était question que d'un seul démon et celui où il y en avait plusieurs.
Aux versets 14-16 de Mc, on a deux fois la mention que les gens de la ville viennent sur les lieux du miracle,…, et à deux reprises ils sont mis au courant de ce qui s'est passé : une première fois par les gardiens du troupeau, une seconde fois par « ceux qui avaient vu » (absent de Mt).
(En résumé d'un long paragraphe) La finale de Mc verset 18b-20 (absente de Mt) se concilie difficilement avec les développements des versets 14-17. En effet, si le geste de Jésus provoquant la perte de tout un troupeau de porcs eut comme résultat de le rendre indésirable dans le pays (verset 17), comment Jésus peut il dire à l'ex posséder d'aller raconter chez les siens ce qui s'est passé (verset 19) ? D'ailleurs à quoi bon cet ordre de Jésus puisque toute la ville et ses environs sont au courant de l'événement (verset 14) ? On se trouve en présence de 2 finales différentes, dans l'une les gardiens du troupeau annoncent aux gens de la ville, la perte des porcs (verset 14), ce qui provoquent l'effroi des gens qui viennent demander à Jésus de vider les lieux (verset 17). Dans l'autre c'est l'ex-possédé qui doit annoncer en ville le prodige de sa guérison (sans qu'il soit question de porcs noyés dans le Lac, verset 19). Encore une combinaison de Marc… »
Le plus prodigieux dans ce passage des porcs et qui ne fut pas soulevé par ces grands exegetes chrétiens, c'est l'absurdité d'une telle erreur de localisation. Je m'explique… Les demons sont chassés par Jésus(as) qui les mets dans des porcs (2000 comme meme, c'est pas rien). D'une part pourquoi Jésus(as) méprise t-il autant le porc au point d'en tuer 2000 d'un coup? Pourquoi brise t-il le patrimoine des éleveurs laissant surement une famille ou plus dans la misère la plus totale? Es-ce cela l'amour du doux Jésus(as)? Puis et c'est là que le delirium commence, cette ville est situé à 50 km de la mer, ce qui signifie que les porcs ont du courir (mesakin) durant des jours avant d'arriver à bon port et se jeter du haut de la falaise dans la mer. Imaginez la scène: pas 2, pas 5 mais 2000 cochons qui courent tous dans la même direction, pendant cette longue longue longue distance, il faut tout de même le voir pour le croire, ils ont du forcément prendre une pause café ou un petit coca pour se désaltéré à un moment ou à un autre, se reposer, boire un coup vite fait et repartir de plus belle ; bien que le récit soit clair: "paniquer ils courent et se jettent de la falaise". Donc pendant 50km ils courent (ont ils rencontrer des villages entre temps??? Des supporters qui les applaudissent pour voir lequel sera le grand gagnant parmi ces 2000 participants?) et le récit va encore plus loin puisqu'il est dit que les gens suivaient derrière, donc après avoir pris leur sandwich, leur sac quechoua et leur petite gourde, les voilà eux aussi dans la course, mais par contre ils sont derrière. Sont-ils si lent au point de pas rattraper un cochon? On parle pas d'un sanglier mais d'un bon porc bien gras qui ne devait pas aller très vite même étant paniquer. Puis ils ont du s'épuiser au bout de 5 minutes, mais non tous nos gaillard fonce comme des forcenets dans le tas durant 50 km. Après super cochon, voici les hommes les plus fort du monde, courant 50km sans s'arreter, sans boire ni manger, leur provision ne servant à rien, puisque les cochons ne s'arretent pas, ils foncent tout droit. En bref, pour conclure, le marathon le plus long du monde fut remporté par les cochons puisque les êtres humains n'ont pas réussit à passer devant. Imaginez le spectacle tout de même. C'est cà la prodigieuse Bible…Et tout le monde trouve cela normal…Inspirée de Dieu??? Oui, tout à fait…Au fait Jésus(as) fait cela et s'en va comme si de rien n'était… Le Jésus(as) historique n'a jamais fait cela. Ca c'est sure.
En page 1073, John P.Meier dans son livre « un certain juif, Jésus » Tome 2, dit :
« Pour Pesch et Derrett, deux problèmes se posent face à l'approche rationnelle : à la différence des chevaux ou d'un troupeau de bétail, lorsqu'ils sont paniqués, les porcs ne s'enfuit habituellement pas en groupe mais en s'éparpillant ; les porcs savent nager »
Pour conclure sur les cochons et l'arrivée de Jésus(as) à Gérasa voici un dernier commentaire :
Le récit primitif nous signal que tout se passât au pays des Géraséniens à la distance que nous avons vu, il faut enlever tout ce qui touche au débarquement ou embarquement de Jésus. Soit au verset 1 les mots « au delà de la mer », au verset 2 la phrase « tandis qu'il sortait de la barque », au verset 18 la phrase « tandis qu'il embarquait ». Selon M.E. Boismard dans son livre « l'évangile de Marc, sa préhistoire » en p.33 il dit :
« Au verset 1 et 2, on attribuera donc au récit du proto-Marc seulement la séquence « Et il vint () au pays des Géraséniens et () un homme en esprit impur… »
Bref, aucune confiance n'est à attribué à ce chapitre 5 de Marc dans son entièreté.
Raymond E Brown fait le commentaire suivant à propos de la Géographie de l'évangile selon Marc sur plusieurs points:
"Marc 5,1-13 trahit l'ignorance de la distance séparant Gérasa de la mer de Galilé. Marc 7,31 décrit un voyage de Tyr par Sidon vers la mer de Galilée en traversant la Décapole. En fait on va du Sud-Est de Tyr à la mer de Galilée et Sidon est au nord de Tyr. Le fait qu'une barque cinglant vers Bethsaïde (rive nord-est de la mer de Galilée) accoste à Génésareth (coté nord-ouest) est également le signe d'une confusion. Personne n'a pu localiser le Dalmanutha de Marc 8,10, et ce pourrait être une corruption de Magdala. Dans le jugement sur les confusions géographiques comme critère d'origine, il faut cependant admettre, que parfois, meme les natifs d'un lieu ne sont pas très au fait de sa géographie."
(Raymond E.Brown, "Que sait-on du Nouveau Testament", p.201)
Bref ce premier point on l'aura compris est très évocateur. Sur ce peu de verset, voyez le nombre d'erreur et l'incompatibilité avec la raison des données fournit. La Bible est inspirée par Dieu, mais où est cette inspiration Divine là dedans?
Nous allons juste finir d'analyser ce passage via les données des Manuscrits existant et voir une chose surprenante. J'inclus dedans les passages synoptiques des autres évangiles pour voir ce qu'ils peuvent fournir comme renseignements:
Verset dans sa langue originale :
καὶ ἰδοὺ ἔκραξαν λέγοντες, Τί ἡμῖν καὶ σοί, υἱὲ τοῦ θεοῦ; ἦλθες ὧδε πρὸ καιροῦ βασανίσαι ἡμᾶς
Traduction en français :
« Et voici, ils s'écrièrent : Qu'y a-t-il entre nous et toi, Fils de Dieu ? Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps ? »
Commentaire :
Le cadre de ce verset représente la confrontation de Jésus avec 2 démoniaques sur la rive est du Lac qui était le pays des gadaréniens (ou selon d'autres manuscrits :guéraséniens, gergéséniens, gazaréniens, gergésiniens ou gergysténiens) Selon le commentaire de Bruce M. Metzger (une référence en matière d'exégèse et critique textuelle), la leçon la plus vraisemblable en Marc est « région des géraséniens ». Ces 2 personnages vivaient dans des sépulcres et effrayaient tout ceux qui s'y aventuraient. Jésus les guérit en enlevant leurs démons qui supplièrent Jésus de les envoyer dans un troupeau de pourceaux. Chose que Jésus accepta malgré le massacre de 2000 pourceaux du haut d'une falaise.
Analyse littéraire et critique textuelle de ce verset :
Il existe une petite altération ou interpolation selon qui a raison. Dans ce verset les Bibles qui prennent pour base le Texte Reçu ajoute le mot « Jésus » avant « Fils de Dieu» et celles qui se basent sur le Texte Minoritaire le supprime. Nous ne savons qui a raison puisque toutes se réclament être la Parole de Dieu, mais sur ce simple verset, il y a déjà un problème :
Texte Reçu :
"Et ils se mirent à crier: Qu'y a-t-il entre nous et toi, Jésus, Fils de Dieu?
Texte Minoritaire :
"Et voici, ils s'écrièrent: Qu'y a-t-il entre nous et toi,(...) Fils de Dieu?"
Les manuscrits C3, W, le Majuscule 38, 0242vid, f13, it, vgcl, syp.h, sa, bopt et le Texte Majoritaire (qui est attesté par la majorité des Manuscrits et incluant le Texte Byzantin de la Koïnè), incluent le mot « Jésus » dans le verset.
Différences Synoptiques:
- Version Mathéenne : « Qu'y a-t-il entre nous et toi, Fils de Dieu ? »
- Version Marcienne : « Qu'y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très Haut ? »
- Version Lucanienne : « Qu'y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très Haut ? »
La principale contradiction du témoignage évangélique se situe sur le nombre de démoniaque. 1 seul chez Marc et Luc, 2 chez Mathieu. Il ne peut y avoir eut qu'une seule vérité entre ces 2 données mathématiques. Une des 2 leçons est donc erronée et doit être abandonner, mais laquelle ?
Ensuite le ou les démons ont ils dit « Fils de Dieu » comme l'indique Mathieu ou bien « Jésus, Fils du Dieu Très Haut » comme l'écrivent Marc et Luc ? Il y a certes une petite différence, mais la différence textuelle est présente. De plus ce sont des faits qui sont censés s'être déroulé et la Bible est présenté comme Parole Divine. Il ne peut y avoir eut qu'une seule citation de la part du ou des démoniaques.
Ce n'est pas tout,
- Version Mathéenne : « Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps ? »
- Version Marcienne : « Je t'en conjure au nom de Dieu, ne me tourmente pas. »
- Version Lucanienne : « Je t'en supplie, ne me tourmente pas.»
Nous remarquons déjà que les versions de Marc et Luc sont très proches et ne comportent que quelques retouches textuelles comme en Marc « Je t'en conjure » et en Luc «Je t'en supplie ». Par contre la version de Mathieu depuis le début de ce verset est totalement différente. Il doit suivre une autre tradition qui parle du même événement certes, mais qui est différente, puisque le nombre de démoniaque n'est pas le même et ils ne disent pas la même chose qu'en Marc et Luc. Il demeure toutefois une altération lucanienne du récit marcien. Dans Luc, les mots « au nom de Dieu » sont écartés du texte. Pourtant c'est une preuve flagrante que cette ou ces personnes démoniaques ne voyaient pas Dieu en Jésus. Ils utilisent le terme « Fils de Dieu » mais comme nous l'avons déjà expliquer, ce terme signifie « Serviteur de Dieu ». Le mot « Païs » en grec a deux sens, « Serviteur » ou « Fils », après il suffit de choisir. Voici ce qu'en dit la Bible de Jérusalem pour effacer tout doute de nos frères chrétiens sur ce point :
« Le terme de « Fils » substitué à celui de « Serviteur » (grâce au double sens du terme 'païs') souligne le caractère messianique et proprement filial de sa relation avec le Père ».
Ils jurent par Dieu devant Jésus. Il serait illogique qu'ils fassent cela si Jésus était Dieu.
Dernier point sur les différences :
Dans le verset Lucanien, ils se jettent au pied de Jésus, dans le verset de Marc ils se prosternent devant lui (mais ceci est indiqué un verset plus haut en Marc 5,6), en Mathieu il ne le fait pas. Quelle version est la bonne ? Récapitulons les différences pour ce seul petit verset.
Mathieu dit 2 démoniaques qui ne se prosternent pas et qui ne jure pas par le nom de Dieu. Marc dit 1 démoniaque, qui se prosterne et qui conjure Jésus au nom de Dieu de le laisser tranquille. Luc dit 1 démoniaque qui se prosterne et le supplie, mais pas au nom de Dieu, qu'il ne le tourmente pas.
L'évangile selon Marc est, selon les savants chrétiens, le plus primitif, sa leçon doit être retenu pour celle de Luc. Mathieu lui, utilise une autre source.
Pour le verset 8,28 de Luc, voici une palette des différences textuelles trouvable dans les Manuscrits de la Bible et qui montre la liberté des scribes :
- Le Manuscrit D contient « Fils du Très Haut »
- Les Manuscrits P75, 579, la Vetus Latina (e) contiennent « Fils du Dieu Très Haut »
- Les Manuscrits de la famille « Lake », la Vetus Latina (l) et le Texte Césaréen ont « Jésus, Fils du Très Haut »
- l'ensemble des témoins qui ne sont pas cité dans les leçons concurrentes, contiennent « Jésus, Fils du Dieu Très Haut »
Toutes ces leçons sont différentes
Citations des Pères de l'église :
- Epiphane : « Ensuite de nouveau : « Etant venu dans la région de Gergesthan », comme dit Marc ; ou « aux frontières des Guerguéséniens » comme dit Luc ; ou «des Guadaréniens », comme dit Mathieu ; ou « des Gergéséniens » comme ont certains Manuscrits. » (Haer. 66 35.)
Nous pouvons voir que la citation de ce Père grec, n'est pas conforme à ce que l'on trouve dans les textes Bibliques. Il y a un autre texte que celui qui est dans la Bible pour Marc et Luc :
La Bible dit : « Ils abordèrent dans le pays des Gérgéséniens »
Epiphane dit : « Aux frontières des Guerguéséniens » (Luc)
La Bible dit : « Ils arrivèrent à l'autre bord de la mer, dans le pays des Géraséniens ».
Epiphane dit : « Etant venu dans la région de Gergesthan » (Marc)
(Sur la localité, voici les différentes leçon connues :
Mathieu :
Nous trouvons « gerasénon » dans les Manuscrits : 01*, B, C, M, D, Q, S, 174(=f13), 1010, pc, Sy, Epiph
Nous trouvons « gadarénon » dans les Manuscrits : 01C2, L, W, f1, f13, 22, 157, 700, 892, Maj, Sy-Hmg, Sy-Pal, bo, goth
Nous trouvons « gergesénon » dans les Manuscrits : 892C, Latt, Sy-Hmg, sa, mae-1+2
Marc :
Nous trouvons « gerasénon » dans les Manuscrits : 01*, B, D, Latt, sa
Nous trouvons « gadarénon » dans les Manuscrits : A, C, f13, 157, Maj, Sy-P, Sy-H, goth
Nous trouvons « gergesénon » dans les Manuscrits : 01 C2, L, U, (W), D, Q, f1, 22, 28, 33, 565, 579, 700, 892, 1071, 1241, 1424, al, Sy-S, bo, ainsi que chez Epiphane
Luc :
Nous trouvons « gerasénon » dans les Manuscrits : P75, B, D, 0267, Latt, Sy-Hmg, sa
Nous trouvons « gadarénon » dans les Manuscrits : A, R, W, Y, 0135, f13, 700C, Maj, Sy, goth
Nous trouvons « gergesénon » dans les Manuscrits : 01, L, X, Q, X, f1, 22, 33, 157, 579, 700*, 1241, pc, bo, ainsi que chez Epiphane
Dans le Diatessaron de Tatien, nous trouvons :
« gadarénon » : Version Syriaque
« gerasénon » : Version Western
Il n'y a donc rien de sure, tous renvoient vers cette localité mais écrite différemment. Pourquoi y'a t-il autant de variantes sur seulement un nom de ville ?)
Il y a des différences textuelles et pas seulement au niveau des différences entre Manuscrits sur le nom de la localité ou des gens mais sur la phrase quasi complète.Epiphane lui même reconnais qu'il y a plusieurs versions par les Manuscrits différents ce qui est une preuve que déjà à l'époque il y avait des problèmes quant au contenu.
- Epiphane : « Et voici 2 démoniaques, très sauvages, sortant des tombeaux. Et ils criaient disant : « Hélas ! Que nous veux tu, Jésus, Fils de Dieu, que tu sois venu avant le temps pour nous tourmenter ? Nous savons que tu es le Saint de Dieu… »
Il devient clair ici aussi qu'Epiphane n'avait pas le même texte de Mathieu sous les yeux que celui de nos jours, disponible chez nous. Voici les différences :
Mathieu : « Deux démoniaques, sortant des sépulcres, vinrent au-devant de lui. Ils étaient très sauvages… »
Epiphane : « Et voici 2 démoniaques, très sauvages, sortant des tombeaux »
L'ordre des mots est différent chez Mathieu et il y a un ajout de « vinrent au devant de lui ».
Mathieu : « Et voici, ils s'écrièrent : Que nous veux tu, Fils de Dieu ? »
Epiphane : « Et ils criaient disant : « Hélas ! Que nous veux tu, Jésus, Fils de Dieu »
Encore des différences et l'on se rend compte qu'Epiphane suit une forme du Texte Majoritaire puisqu'il contient le mot « Jésus » avant « Fils de Dieu » comme nous l'avons vu.
Mathieu : (…) toujours ces petits points qui reviennent.
Epiphane : « Nous savons que tu es le Saint de Dieu »
Cette magnifique phrase qui exprime le fait que Jésus ne soit ni Dieu ni Fils de Dieu, se lisait du temps d'Epiphane, du moins dans les Manuscrits qui étaient à sa disposition(qui est surement issue de Marc 1,24), pourquoi ces mots ne sont plus là ??? Qui est responsable de cette corruption flagrante ? Vu le nombre de variantes que nous venons d'étaler, comment croire une version plus que qu'une autre ?
Conclusion :
Comment en quelques versets de Marc, Mathieu et Luc, peut il y a voir autant d'erreurs (géographiques) ? De variantes textuelles dans les manuscrits ? D'incohérences (les porcs) et autre si la bible est inspirée de Dieu. Dieu inspire t-il l'erreur ou l'inverse, la vérité ? Imaginons sur l'ensemble du texte biblique qui fait plus de 31000 versets, le nombre faramineux qui pourrait ressortir en termes de problèmes.