Pourquoi deux femmes comme témoin ?
Dieu dit :
Ô les croyants ! Quand vous contractez une dette à échéance déterminée, mettez-la en écrit; et qu'un scribe l'écrive, entre vous, en toute justice; un scribe n'a pas à refuser d'écrire selon ce que Dieu lui a enseigné; qu'il écrive donc, et que dicte le débiteur : qu'il craigne Dieu son Seigneur, et se garde d'en rien diminuer. Si le débiteur est gaspilleur ou faible, ou incapable de dicter lui-même, que son représentant dicte alors en toute justice. Faites-en témoigner par deux témoins d'entre vos hommes; et à défaut de deux hommes, un homme et deux femmes d'entre ceux que vous agréez comme témoins, en sorte que si l'une d'elles s'égare, l'autre puisse lui rappeler. Et que les témoins ne refusent pas quand ils sont appelés. Ne vous lassez pas d'écrire la dette, ainsi que son terme, qu'elle soit petite ou grande : c'est plus équitable auprès de Dieu, et plus droit pour le témoignage, et plus susceptible d'écarter les doutes. Mais s'il s'agit d'une marchandise présente que vous négociez entre vous : dans ce cas, il n'y a pas de péché à ne pas l'écrire. Mais prenez des témoins lorsque vous faites une transaction entre vous; et qu'on ne fasse aucun tort à aucun scribe ni à aucun témoin. Si vous le faisiez, cela serait une perversité en vous. Et craignez Dieu. Alors Dieu vous enseigne et Dieu est Omniscient. (Coran, 2 :282)
Remarquez qu'il est question dans un cas de faire témoigner deux femmes à la place d'un homme. Ceci n'est pas un cas général, dans certaines situations, le témoignage de la femme est égal voire supérieur à celui de l'homme. De même, ceci n'implique aucune affirmation que la femme serait d'un degré d'intelligence moindre à celui de l'homme.
La question de savoir pourquoi dans ce cas de figure précis, le Coran a prescrit le témoignage de deux femmes en substitution de celui d'un homme reste néanmoins l'une des préoccupations de beaucoup de critiques de l'Islam
C'est le thème que nous étudierons présentement, s'il plait à Dieu, à la lumière de certaines références médicales. Comme il deviendra clair pour le lecteur sincère et objectif, le statut intellectuel d'une femme musulmane n'est ni insulté, ni entaché par le commandement stipulant que si deux témoins musulmans de sexe masculin ne sont pas disponibles pour témoigner alors un musulman homme et deux musulmans de sexe féminin devraient être invités à témoigner. Au contraire, cette injonction est en parfaite harmonie avec la nature et la psychologie de la femme comme en témoigne diverses citations de psychologues, de psychiatres et de médecins. Plus le temps passe et plus notre compréhension de la dernière révélation du Créateur, à l'humanité, augmente.
Nous connaissons les contraintes psychologiques cycliques qu'une femme doit rencontrer chaque mois. Les symptômes pendant la grossesse, les dépressions prénatales et postnatales, le phénomène de la ménopause, les problèmes physiologiques et psychologiques dus à l'infertilité et enfin et surtout les problèmes psychologiques comme après une fausse couche.
C'est sous ces situations que les femmes peuvent éprouver des contraintes psychologiques provoquant la dépression, perte de concentration, de raisonnement et de mémoire à court terme. Examinons ces épisodes dans un peu plus de détail et avec des références médicales du monde scientifique.
40 % de femmes souffrent du syndrome pré-menstruel sous une certaine forme et certaines ont eu leurs vies sévèrement abruptes à cause de lui. Dr Jill Williams, médecin généraliste d'accouchement, donne des directives sur la façon d'identifier des patients en danger et suggère un traitement approprié [1]
Sur le même sujet, George Beaumont, rendant compte du rapport de l'assemblée tenue au Collège royal d'accoucheurs et de gynécologues à Londres sur le syndrome pré-menstruel, indique :
Les autorités affirmeront que 80% des femmes ont un certain degré de malaise abdominal et au niveau des seins qui est pré-menstruel mais seulement environ 10 % s'en plaignent à leurs médecins et seulement en raison d'une affection grave des seins et de la dépression mentale. D'autres autorités ont suggéré que le syndrome pré-menstruel est un nouveau problème, une ovulation régulière pendant vingt ans ou plus, étant un phénomène provoqué par la « civilisation », le « progrès médical », et un concept altéré du rôle des femmes. [2]
Dans son examen sur le changement physique et psychologique pendant la période juste avant le début de la menstruation, nous trouvons:
Beaucoup d'études ont indiqué une probabilité de l'augmentation d'affections négatives diverses pendant la période pré-menstruelle. Dans cette catégorie affective il y a beaucoup de désignations émotives comprenant l'irritabilité, la dépression, la tension, l'inquiétude, la tristesse, l'insécurité, la léthargie, la solitude, les pleurs, la fatigue, l'agitation et les changements de l'humeur. [3]
Dans le même article traitant des changements comportementaux Pré-menstruels, il est exposé ceci:
Une relation importante entre la phase du cycle pré-menstruelle et une variété spécifiques et définies de formes de comportement a été rapporté dans un certain nombre d'études. Ces formes de comportement ont été rassemblées dans les catégories du comportement agressif, du comportement maladif et des accidents. [4]
Dans son ouvrage publié en 1983, « The premenstrual syndrome : the curse that can be cured », Caroline Shreeves écrit :
La capacité réduite de concentration et de mémoire sont des aspects familiers du syndrome pré-menstruel et peuvent seulement être remédiées en traitant les causes profondes. Ceci ne signifie pas, naturellement, que les femmes sont mentalement déficientes absolument pas. Ceci signifie juste que leurs facultés mentales peuvent devenir affectées à certains moments durant le cycle biologique. Shreeves écrit également : « Au moins 80 % de femmes se rendent compte d'un certain degré de changements pré-menstruels, 40 % sont sensiblement troublées par ces derniers, et entre 10 et 20 % d'entre elles sont sérieusement handicapées en résultante du syndrome.
Au sujet des symptômes durant le cycle post-natal, Dr. Ruth Sagovsky a écrit :
La troisième catégorie des problèmes psychiatriques est la dépression postnatale. On convient généralement que entre 10 à 15 % de femmes deviennent médicalement dépressives après l'accouchement. Ces mères éprouvent une variété de symptômes mais particulièrement l'inquiétude envers le bébé, l'irritabilité, et fatigue excessive sont communes. L'appétit est habituellement diminué et souvent il y a des difficultés considérables de sommeil. Les mères perdent l'intérêt pour les choses qu'elles ont appréciées avant la naissance du bébé, et constatent que leur concentration est affaiblie. Elles ressentent souvent une culpabilité irrationnelle, et se blâment d'être de « mauvaises » épouses et mères. 50 % de ces femmes ne sont pas identifiées en tant qu'ayant une maladie dépressive. Malheureusement, bon nombre d'entre elles ne comprennent pas ce qui les indispose et blâment leurs maris, leurs bébés ou elles-mêmes jusqu'à ce que les rapports soient tendus avec un degré alarmant. [5]
Écrivant au sujet des années pré-ménopausales, C.B. Ballinger énonce :
Plusieurs des enquêtes au sein de la société indiquent une petite mais significative augmentation des symptômes psychiatriques chez les femmes pendant les cinq années avant la cessation des périodes menstruelles [6]
Les avortements, fausses couches, l'infertilité sont également des facteurs qui pertubent le comportement de la femme.
La fausse couche est rarement mentionnée quand nous considérons l'avortement. Cependant, la fausse couche peut parfois avoir de profondes séquelles psychologiques et il est important que les femmes touchées reçoivent le soutien dont elles ont besoin. [7]
On voit bien donc qu'indépendamment de sa volonté, la femme connaît à certains moments de sa vie des problèmes qui peuvent la perturber. C'est ainsi qu'il faut comprendre le verset précité qui parle de faire témoigner deux femmes pour éviter de commettre une erreur de compréhension. D'autant plus qu'à l'époque de la révélation, les femmes fréquentaient beaucoup moins les milieux du travail et du commerce que de nos jours ce qui pouvaient les amener davantage à se tromper lorsqu'on les invitait à se mêler d'affaires ne relevant habituellement pas de leur compétence.
Ainsi, il n'y a pas matière à pester contre la question du témoignage dans le Coran.
Références :
1 Psychiatry in Practice, April 1993, p.14.
2 Psychiatry in Practice, April 1993, p.18.
3 Psychological Medicine, Monograph Supplement 4, 1983, Cambridge University Press, p.6.
4 Psychological Medicine, Monograph Supplement 4, 1983, Cambridge University Press, p.7.
5 Psychiatry in Practice, May, 1987, p.18.
6 Psychiatry in Practice, November, 1987, p.26.
7 Psychiatry in Practice, Winter, 1989, p.17.
Source utilisée :
http://answering-christianity.com/karim/why_two_women_witnesses.htm