Réponse à Facealislam sur "Le Coran parle d’un Evangile, pas des Evangiles ?"





Réponse au site "face à l'islam": http://facealislam.free.fr/coran_injil.html

 

 


L'objet de l'article du missionnaire chrétien est de répondre à l'allégation émise par certains musulmans selon laquelle le texte dit "Evangile" dont le Coran parle est différent des quatre documents évangéliques canonisés par l'Eglise catholique romaine. Il est commun d'entendre des polémistes chrétiens faire valoir que lorsque le Coran parle de l'Evangile, il fait mention des évangiles du Nouveau Testament, cette idée est  décidemment tenace. Pour en finir avec  cette mystification, examons les remarques du missionnaire. Celui-ci commence son argumentation en citant des écrits d'auteurs musulmans, principalement des chroniques :


 

Et cet Évangile correspond aux quatre évangiles que nous avons, c'est-à-dire à l'Évangile de Jésus-Christ, selon Matthieu, Marc, Luc et Jean. Les sources musulmanes le confirment:

 

J'ai questionné Yunus le prêtre, qui était un excellent homme, au sujet des livres traduits en langue arabe, sur ce qu'ils exposent et sur ce qu'ils contiennent. Il a répondu, "parmi eux est le livre Al-Surah (La Forme) qui est divisé en deux parties, 'Ancienne Forme 'et 'Nouvelle forme.' ... La Nouvelle Forme est comprise de QUATRE EVANGILES: L'Evangile de Matthieu; l'Evangile de Marc; l'Evangile de Luc; l'Evangile de Jean... Muhammad ibn Ishaq al-Nadim, The Fihrist

 

Ibn Ishaq cite l'apôtre Jean comme ayant écrit l'Evangile de Jésus :

 

On l'extrait à partir de ce que l'Apôtre Jean a établi pour eux lorsqu'il écrit l'Evangile du Testament de Jésus, fils de Marie. Ibn Ishaq Sirat Rasulallah

 

Al-Tabari parle des apôtres comme rapporteurs des évangiles :

 

Selon Hisham (b. Muhammad al-Kalbi), un de ses collègues, Amr b. Abi al-Miqdam , Amr b. Ikrimah:

 

Le matin du jour où Husayn a été tué dans Médine s'était écoulé. Un de nos mawali nous a raconté,

 

"Hier j'ai entendu une voix disant :

 

O hommes qui ont imprudemment tué Husayn, attendez-vous à la torture et au châtiment. Toutes les personnes du ciel, les prophètes, les anges, et les tribus vous poursuivent. Vous avez été maudit par la langue du fils de David, de Moïse, et LES RAPPORTEURS DES EVANGILES. "

 

 

Et,

 

Ahmad ibn 'Abd Allah ibn Salam a indiqué :

 

J'ai traduit le commencement de ce livre, et la Torah, LES EVANGILES, et les livres des Prophètes et des disciples de l'Hébreu, Grec, et Sabéen, qui sont les langues du peuple de chaque livre, en Arabe, lettre pour la lettre... Muhammad ibn Ishaq al-Nadim, The Fihrist



Avec une naïveté inattendue, le missionnaire pense étayer sa vue simplement en citant des écrits de chroniqueurs et d'auteurs musulmans. Le missionnaire n'en a peut être conscience mais les indications contenues dans ces "sources musulmanes" dont il nous parle, n'engagent que leurs auteurs. Si le chrétien a tendance à croire que les textes bibliques ont tous été miraculeusement inspirés par le Saint-Esprit, il n'en est pas de même pour le musulman, qui ne considère pas automatiquement comme "parole d'évangile" les textes d'historiens et d'auteurs musulmans. Au surplus les textes qu'il nous propose ne renforcent nullement la thèse du missionnaire. Toutes les citations susmentionnées nous disent que les Arabes chrétiens, d'une époque postérieure à celle de Muhammad, a.s.w.s, disposaient de quatre "Evangiles". À contrario, le Coran lui nous parle de quelque chose de tout à fait différent : "l'Evangile" de Jésus. Le hors-sujet est patent.



La théologie Islamique considère l'Evangile comme la sainte doctrine prêchée par Jésus-Christ aux Juifs comme le résume synthétiquement Ahmed Deedat :



Nous croyons sincèrement que tout ce que le Christ (P) prêchait émanait de Dieu. Ce fut l'injîl, la bonne nouvelle et le chemin à suivre, que Dieu montrait aux enfants d'Israël. De son vivant, Jésus (P) n'écrivit pas, pas même un seul mot, et jamais il ne demanda à quiconque d'écrire. (Ahmed Deedat, La Bible est-elle la parole de Dieu ? source en ligne)



Dieu a enseigné l'Evangile à Jésus-Christ de façon à ce que ce dernier en dispense les enseignements aux Enfants d'Israël.

 


Coran, 3.48
Et (Dieu) Il lui enseignera l'Ecriture, la sagesse, la Torah et l'Evangile

 


La Bible nous dit :

 


Marc 1:14

Après que Jean eut été livré, Jésus alla dans la Galilée, prêchant l'Evangile de Dieu.

 

Matthieu 4.23

Jésus parcourait toute la Galilée, enseignant dans les synagogues, prêchant l'Evangile du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité parmi le peuple

 

Matthieu 9.35

Jésus parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans les synagogues, prêchant l'Evangile du royaume, et guérissant toute maladie et toute infirmité.

 


Question rhétorique : Jésus prêchait-il les Evangiles dits de Marc, Matthieu, Luc et Jean à ses contemporains ?




Réponse de notre spécialiste de l'Islam, missionnaire:



Que le Coran lorsqu'il parle de l'Evangile fait référence à un livre, est un point clair:



Ceux qui suivent le Messager, le Prophète illettré qu'ils trouvent écrit (mentionné) chez eux DANS la Thora et L'EVANGILE. Sourate 7:157

  


Pour que le nom de Mohammed soit inscrit dans l'Evangile, il faut nécessairement que l'Evangile soit un écrit (...) Ainsi, ce point apporté par Tunjay, pétarde contre lui, étant donné que Tunjay malgré lui confirme nos propos à savoir que le Coran, lorsqu’il parle de l’Evangile, fait effectivement référence à un livre qui selon le Coran est celui que nous avons


http://facealislam.free.fr/reponse_tunjay.html




Mais le comité du site Islam Q&A remet les choses à l'endroit



But we do not have any evidence that the revelation was written down at the time of Eesa (peace be upon him). The fact that the Gospel is called "a Book" in the Holy Qur'aan does not indicate that it was written down on pages at the time it was revealed. The fact that it is called a Book only refers to that which is with Allaah in al-Lawh al-Mahfooz, or that it was something that could be written. That applies to the Holy Qur'aan, as Allaah calls it a Book. Rather it was transmitted verbally as well as being written down randomly on skins and parchments. In fact it was not a compiled Book until the time of Abu Bakr al-Siddeeq (may Allaah be pleased with him). Indeed, Allaah says (interpretation of the meaning):  "And even if We had sent down unto you (O Muhammad صلى الله عليه وسلم) a Message written on paper so that they could touch it with their hands, the disbelievers would have said: 'This is nothing but obvious magic!'"  [al-An'aam 6:7]



Pour leur part, les Evangiles sont des chroniques, sortes de "biographies religieuses", même si la terminologie "biographie" recouvre, en fait, une signification différente de celle usitée de nos jours, c'est-à-dire, une biographie au sens technique du terme. Laissons le soin aux commentateurs catholiques de la Bible de Jérusalem de définir les Evangiles.



"(…) assurément, ni les Apôtres ni les autres prédicateurs et narrateurs évangéliques n'ont cherché à faire de l'histoire au sens technique et moderne de ce mot. Leur propos était plus théologique et missionnaire : ils ont parlé pour convertir et édifier, inculquer et éclairer la foi, la défendre contre les adversaires (2 Tm 3 16). Mais ils l'ont fait à l'aide de témoignages véridiques, garanties par l'Esprit (Lc 24 4-49 ; Act 18 : n 15 26-27), exigés tant par probité de leur conscience que par le souci de ne pas donner prise aux réfutations hostiles. Les rédacteurs évangéliques qui ont ensuite consigné et rassemblé leurs témoignages l'ont fait avec le même soin d'honnête objectivité qui respecte les sources comme le prouvent la simplicité et l'archaïsme de leurs compositions où se mêlent peu les élaborations théologiques postérieures. En comparaison avec quelques évangiles apocryphes qui fourmillent de créations légendaires et invraisemblables, ils sont plutôt sobres. Si les trois Synoptiques ne sont pas des biographies modernes, ils nous offrent cependant beaucoup d'informations historiques sur Jésus et sur ceux qui l'ont suivi. On peut les comparer à des Vies hellénistiques populaires, par exemple celles de Plutarque, sympathisant avec leur sujet mais sans présenter un développement psychologique pouvant satisfaire les goûts modernes. Mais il y a des modèles plus proches dans l'AT, comme les histoires de Moïse, de Jérémie, d'élie. Les évangiles se distinguent des modèles païens par leur  sérieux éthique et leur finalité religieuse, des modèles vétérotestamentaire par leur conviction de la supériorité messianique de Jésus (pour ne pas dire plus). Cela ne signifie pas cependant que chacun des faits ou des dits qu'ils rapportent puisse être pris pour une reproduction exacte de ce qui s'est passé dans la réalité. Les lois inévitables de tout témoignage humain et de sa transmission dissuadent d'attendre une telle exactitude matérielle, et les faits contribuent à cette mise en garde puisque nous voyons le même événement ou la même parole du Christ reproduite de façon différente par les différents évangiles." (La Bible de Jérusalem, éditions le seuil, 2000, p. 1668, source en ligne)



Les commentateurs catholiques soulignent avec justesse que tout ce qui à trait aux dires et faits attribués à Jésus-Christ ne peut être systématiquement compris au pied de la lettre comme une représentation rigoureusement exacte de ce qui s'est passé, mais que ces documents demeurent néanmoins intéressants, nous délivrant de copieuses informations sur ce personnage.



Christopher M. Tuckett explique:

 

Néanmoins la nature de la tradition évangélique implique que nous ne pouvons considérer tout ce qui est rapporté dans les Evangiles comme des rapports indubitablement fiables de ce que Jésus dit ou fit. (Christopher M. Tuckett, Christology and the New Testament: Jesus and His Earliest Followers, 2001, Westminster John Knox Press, p. 203.)

 


Il doit être noté que dans certains cas, les Evangiles, particulièrement le 4ème sont également empreints de la pensée et des méditations personnelles de leurs auteurs.



Les paroles de Jésus sont donc diversement rapportées par Jean et par les autres Évangélistes : le R. P. Ropuet fait remarquer à ce propos qu'alors que les synoptiques rapportent les paroles de Jésus en un style "percutant, beaucoup plus proche du style oral", chez Jean tout est à la méditation, à telle enseigne que "nous pouvons nous demander parfois si c'est encore Jésus qui parle ou bien si ses propos ne sont pas prolongés insensiblement par les réflexions de l'Evangéliste". (Maurice Bucaille, La Bible, le Coran et la Science, Paris, Seghers, 1976)

 


Alors que les Synoptiques préservent les paroles de Jésus plus exactement dans leur forme et langue originelle, le quatrième évangéliste emploie plus librement ses propres modes de pensée et  de langage en rapportant et interprétant les discours de Jésus. (Bruce M. Metzger, The New Testament, its background, growth and content, 2nd edition, enlarged, Abingdon Press Nashville, p.96)



Un exemple concret est le verset Jean 3/13. Ce site chrétien acquiesce :

 

"Le Fils de l'homme qui est dans le ciel " est vraisemblablement le commentaire de Jean et non pas une partie de la conversation entre Jésus et Nicodème.

 

Source : http://www.wrestedscriptures.com/b08trinity/john3v13.html


 

Par contre, le Coran et l'Evangile (Jean 16 :14) ne contiennent que des paroles authentiques, révélées par Dieu à Muhammad et Jésus-Christ. Et le Coran ne nous parle jamais des Evangiles mais bien plutôt de l'Evangile de Jésus-Christ dont une infime partie est éparpillée à travers les recueils de la littérature évangélique. Ces recueils sont comparables d'un certain point de vue aux Hadîths, authentiques ou non, remontant au Prophète Muhammad, saws, avec à la fois dans les Hadîths et les Evangiles des propos faussement attribués respectivement à Jésus-Christ et Muhammad. (cf. Ibn Taymiyya, Al-Jawâb us-sahîh li man baddala dîn al-massîh, 2/14)

 


Le missionnaire dit néanmoins :



Seulement, c'est une réclamation incorrecte puisque le Coran mentionne l'Evangile qui était disponible au temps de Mohammed.

 

Ceux qui suivent le Messager, le Prophète illettré qu'ils trouvent écrit (mentionné) CHEZ EUX DANS la Thora et L'EVANGILE. Sourate 7:157

 

Et cet Evangile correspond aux quatre évangiles que nous avons, c'est à dire l'Evangile de Jésus Christ, selon Matthieu, Marc, Luc et Jean

 

Egalement, le Coran cite une parabole trouvée seulement en Marc et l'appelle "Evangile" :

 

Et l'image que l'on donne d'eux dans l'EVANGILE est celle d'une semence qui sort sa pousse, puis se raffermit, s'épaissit, et ensuite se dresse sur sa tige, à l'émerveillement des semeurs. [Dieu] par eux [les croyants] remplit de dépit les mécréants. Dieu promet à ceux d'entre eux qui croient et font de bonnes oeuvres, un pardon et une énorme récompense. Sourate 48:29



Mais cet argument ne change strictement rien à la donne. La règle reste : La partie toujours disponible de l'Evangile de Jésus est éparpillée dans les évangiles "canoniques" et aussi, accessoirement, dans quelques évangiles "apocryphes". J'ai dit "la partie toujours disponible" car il y a  des extraits de l'enseignement de Jésus-Christ, mentionnés dans le Coran et la Sunna, que nous ne trouvons nullement dans les évangiles, ce qui encore une fois met en exergue que ce les Chrétiens ont conservé de l'Evangile de l'Oint n'est que bribes, loin d'être exhaustives.

 


Coran, 3.50

Et je vous apprends ce que vous mangez et ce que vous amassez dans vos maisons. Voilà bien là un signe, pour vous, si vous êtes croyants !

 


Où retrouve-on cette mention dans les évangiles du Nouveau Testament ?

 


Coran, 5/112-115

(Rappelle-toi le moment) où les Apôtres dirent: "Ô Jésus, fils de Marie, se peut-il que ton Seigneur fasse descendre sur nous du ciel une table servie?" Il leur dit:"Craignez plutôt Dieu, si vous êtes croyants". Ils dirent: "Nous voulons en manger, rassurer ainsi nos coeurs, savoir que tu nous as réellement dit la vérité et en être parmi les témoins". "Ô Dieu, notre Seigneur, dit Jésus, fils de Marie, fais descendre du ciel sur nous une table servie qui soit une fête pour nous, pour le premier d'entre nous, comme pour le dernier, ainsi qu'un signe de Ta part. Nourris-nous: Tu es le meilleur des nourrisseurs." "Oui, dit Dieu, Je la ferai descendre sur vous. Mais ensuite, quiconque d'entre vous refuse de croire, Je le châtierai d'un châtiment dont Je ne châtierai personne d'autre dans l'univers."

 


Encore une fois, ceci n'existe pas dans le Nouveau Testament, de sorte que, comme Ibn Kathîr le souligne dans son Tafsîr, les chrétiens ne connaissent ce récit qu'au travers du texte coranique.

 


Abû Hourayra rapporta que le Prophète Muhammad (s.a.w.s) a dit: "Ayant vu un homme voler, Jésus fils de Marie lui dit: "As-tu volé [quelque chose]?" "Non, par Dieu en dehors de qui, il n'y a nul autre dieu !", jura l'homme. "Je crois en Dieu, répondit Jésus, et je démens mes yeux." (rapporté par al-Bukhârî, n° 3444, Muslim, n°4366)

 


Où trouvons nous cela dans les évangiles du Nouveau Testament ?

 


D'ailleurs, la Bible elle-même témoigne indirectement du fait qu'une part importante de l'Evangile de Jésus-Christ n'est plus disponible.

 


Matthieu 26:55 
À ce moment, Jésus dit aux foules 
: Vous êtes sortis pour vous emparer de moi avec des épées et des bâtons, comme si j'étais un bandit. Tous les jours j'étais assis dans le temple pour enseigner, et vous n'êtes pas venus m'arrêter.


Luc 19:47
Il enseignait tous les jours dans le temple. Et les grands prêtres, les scribes et les notables du peuple cherchaient à le faire disparaître 
;


Luc 22:53
Tous les jours
,j'étais avec vous dans le temple et vous n'êtes pas venus mettre la main sur moi. Mais c'est bien là votre heure et l'autorité des ténèbres.


Donc Jésus-Christ enseignait tous les jours dans le temple. Or, dans les évangiles – que le missionnaire et ses amis confondent avec l'Evangile de Jésus-Christ dont fait allusion le Coran - on ne trouve que des enseignements de moins d'une semaine. Pourtant, Jésus-Christ a prêché pendant plus de trois ans. Où sont donc passés les enseignements des autres jours ???



Certains chrétiens répondent que la Bible indique elle-même qu'elle ne contient pas tout au sujet de l'enseignement qu'elle prête à Jésus, invoquant le verset suivant:



sus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d'autres miracles, qui ne sont pas écrits dans ce livre. Jean 20:30-31



Pour en finir avec cette mystification, clarifions que ce verset n’est pas authentique aux yeux de savants chrétiens, et non de moindres. En effet, les exégètes protestants de la Bible Annotée écrivent :



Ce verset est retranché par Tischendorf, sur l'autorité, il est vrai, du seul manuscrit du Sinaï. Dans ce document même il a été introduit, d'après Tischendorf, par un correcteur.


D'après d'autres critiques, il faisait partie déjà du texte primitif de ce manuscrit.


Mais si on le considère en lui-même, on arrive facilement à la conviction qu'il n'appartenait pas originairement à notre évangile.



En effet :



1° Il ne renferme qu'une répétition assez gauche de la belle conclusion de Jean 20.30


2° Il a recours à une hyperbole qui, prise à la lettre, renferme une étrange exagération.


3° On ne retrouve dans ce verset ni le style ni la noble simplicité de Jean qui jamais ne dit je et jamais n'emploie le verbe que nous rendons par je pense.


4° Le verset 24 est évidemment une conclusion du récit de Jean après laquelle il ne peut pas avoir répété celle du Jean 20.30 en en dénaturant le sens.


5° Les Exégètes qui attribuent le verset 24 aux anciens d'Ephèse, qui disent nous, supposent que le verset 25 (dont l'auteur dit je) a été écrit par un autre personnage ; la fin de ce chapitre proviendrait donc de deux sources différentes : les anciens et un inconnu supposé !


Source : http://epelorient.free.fr/nta/nta.html



Et de toute façon, ce verset n’évoque pas des enseignements mais simplement des miracles accomplis par Jésus-Christ. Enfin, ce que l’auteur ou les auteurs de ce document affirment n’engage qu’eux et ne change rien aux omissions des autres évangélistes, les omissions de Matthieu, de Luc.



Actes 1 :3 dit ;
C'est à eux aussi qu'avec beaucoup de preuves il se présenta vivant après avoir souffert ; il leur apparut pendant quarante jours, parlant du règne de Dieu
.


Pendant les 40 jours entre sa prétendue résurrection et son ascension, nous lisons que Jésus-Christ était apparu à ses disciples, et pendant ce temps, il s'était entretenu avec eux du royaume de Dieu. En d'autres termes, il continua à leur prêcher l'Evangile relatif au règne de Dieu qui est naturellement le premier souci de tout véritable prophète de Dieu. Dans le calendrier chrétien, l'Ascension tombe sur le quarantième jour après Pâque pour cette raison.


La question :
Où sont donc passés les enseignements que Jésus-Christ donna à ses disciples pendant ces 40 jours ?


Un autre exemple plus frappant se trouve dans le livre des Actes des Apôtres chapitre 20 verset 35 où nous voyons Paul s`adressant aux anciens de l'Eglise d`Ephèse ; il leur rappelle un enseignement important que Jésus-Christ avait donné à ses disciples. Paul leur dit:


"Je vous ai montré de toutes manières que c'est en travaillant ainsi qu'il faut soutenir les faibles, et se rappeler les paroles du Seigneur
[donc Jésus-Christ], qui a dit lui-même: Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir".


Nous trouvons mentionné nulle part dans les quatre évangiles du NT cet enseignement de Jésus-Christ lors de son ministère terrestre. Les commentateurs de la Bible de Jérusalem souscrivent :


Sentence que les Evangiles n'ont pas conservée (note d, p.1919)

 


Et enfin dans Jean 18 :20 nous lisons ceci ;


Jésus lui répondit: J'ai parlé ouvertement au monde; j'ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, où tous les Juifs s'assemblent, et je n'ai rien dit en secret.

 

Donc, il a toujours enseigné dans le temple et aussi dans la Synagogue. Cependant, dans 99% des versets des évangiles (à ne pas confondre avec l'Evangile mentionné dans le Coran) qui nous présentent Jésus-Christ en train de prêcher dans le temple ou dans la Synagogue, ces paroles (son Evangile) dites à cette occasion ne nous sont jamais rapportées (ainsi que des enseignements qu'il a souvent donné au bord du lac ou sur certains monts…), mais c'est seulement sa présence dans ces lieux qui est signalée. Les exemples à ce sujet sont légions dans les évangiles. Il suffit de parcourir le contexte de tous les passages de ces documents  qui signalent la présence de Jésus-Christ dans le Temple ou dans la Synagogue pour s'en rendre compte.


Petit support de recherche : Matthieu, 12/9, 13/54, 21/12, 21/23, 24/1, 26/65, Marc, 1/21, 1/23, 3/1, 5/22, 6/2, 11/11, 11/15, 11/27, 12/35, 13/1 14/49, Luc, 2/46, 4/16, 4/38, 6/6, 19/45 19/47, 20/1, 20/5, 21/37, 21/38, 22/52, 22/53, 24/53, Jean, 2/14, 5/14, 6/59, 7/14, 7/28, 8/2, 8/20, 8/59, 9/22, 10/23, 18/20

 


En conclusion quand le Coran parle de l'Evangile de Jésus-Christ (et non des Evangiles) comme en 7.157, il faut comprendre à la lumière de l'axiome des versets coraniques et hadîths prophétiques, qu'il s'agit globalement de l'enseignement authentique dispensé par Jésus-Christ et dont les chrétiens disposent d'une partie, sous forme scripturaire, au sein de leurs évangiles, laquelle partie cohabite dans ces mêmes évangiles avec des paroles étant faussement attribuées à Jésus-Christ. C'est ainsi que les différentes admonestations et rappels du Coran à l'égard des chrétiens, sur un point précis, trouvent leurs fondements dans le corps des quatre Evangiles du Nouveau Testament mais souvent à coté d'autres textes disant le contraire ; ceci pour dire que les quelques paroles authentiques de Jésus-Christ cohabitent avec des paroles lui ayant été faussement attribuées car les prophètes ne se contredisent pas.

 


Ceci étant, à l'instar des hadîths prophétiques, les recueils évangéliques doivent être passés au tamis du critère qu'est le Saint Coran (en sa qualité de "gardien, protecteur" des Ecritures antérieures, Coran 5/48) dans le dessein d'y extirper les parts de l'Evangile de Jésus-Christ y étant éparpillées (Marc 12/29-31, Matthieu 5/17-18, Luc 16/19-31, Jean 16/14).

 


* le reste de l'article du missionnaire ne fera pas l'objet d'une réfutation tant les arguments présentés y sont bien sur superficiels, pour ne pas dire hors-sujets parfois. Une autre réponse à l'article du missionnaire est disponible ici.

 

 

Moussa Youssouf









 

 







05/09/2008
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