Terrorisme et meurtre de civils
Le but de cet article est d'exposer les enseignements de l'Islam relatifs au Terrorisme, à la conduite de la guerre et le caractère illicite de la prise pour cible d'innoçents.
Question: Est-il permis durant en temps de djihad d'attaquer des cibles civiles?
Répondu par Sheikh Salman Al-Oadah
Sur les principes de bases, l'Islam interdit de cibler des personnes innocentes comme les femmes, les enfants, et d'autres comme eux, même quand il y a réellement une guerre menée entre les musulmans et les mécréants. L'incrédulité, en soi, n'est pas une justification pour tuer quelqu'un.
Le Messager d'Allâh (que la paix soit sur lui) et les Califes bien guidés qui sont venus après lui, ont souligné la nécessité de protéger les faibles et les non-combattants et ont été très attentionnés envers eux.
Ibn `Umar a dit: "J'ai vu le corps d'une femme assassinée au cours d'une des batailles du Prophète (que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui), donc il a interdit le meurtre de femmes et d'enfants." [Sahîh al-Bûkhârî et Sahîh Muslim]
Abû Dâwûd rapporte de Rabâh b. Rabî `avec une authentique chaîne de rapporteurs qu'il a dit: "Nous étions avec le Messager d'Allah (que la paix soit sur lui) au cours d'une bataille et nous avons vu des gens rassemblés. Il a dépêché un homme pour savoir pourquoi ils s'étaient rassemblés. L'homme est retourné et a dit: 'Ils sont rassemblés autour d'une femme assassinée." Alors, le Messager d'Allah (que la paix soit sur lui) a dit: "Elle n'aurait pas du avoir été attaquée!" Khâlid b. Al-Walîd dirigeait les forces, donc il a envoyé un homme pour lui dire: "Dis à Khâlid de ne pas tuer de femmes ou d'ouvriers".
Dans un autre récit d'Ibn Mâjah, il est relaté que le Messager d'Allâh (que la paix et la bénédiction d'Allâh soient sur lui) a dit: "Dis-lui de ne pas tuer des enfants ou des travailleurs".
Les travailleurs ne doivent pas être délibérément attaqués, même s'ils sont présents au cours de la bataille, aussi longtemps que leurs activités ne sont pas directement liées à des combats. Les travailleurs qui ne sont pas présents sur le champ de bataille ne doivent en aucun cas être traités avec agression, indépendamment du fait qu'ils sont en pays ennemi. Abû Dâwûd rapporte de Anas b. Mâlik que le Messager d'Allâh (que la paix soit sur lui) disait les paroles suivantes à ses troupes avant de les envoyer à la guerre: "Partez avant au nom d'Allâh. Ne tuez pas une personne âgée, ni un petit enfant, ni une femme, et ne transgressez pas."
Dans le Muwatta', il est rapporté sur l'autorité de Yahyâ b. Sa`îd que Abû Bakr envoya une armée en Syrie et sortit pour leur délivrer des paroles d'encouragement. Il marchait à côté de Yazîd B. Abî Sufyân, puis dit: "Vous allez trouver un groupe de personnes qui se sont eux-mêmes dévoués à l'adoration d'Allâh (c'est-à-dire des moines), donc laisser faire ce qu'ils font."
Il serait approprié de mentionner la proposition que l'ange des montagnes a faite au Messager d'Allâh (que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur lui) qu'il ferait s'effondrer les deux montagnes sur les habitants de
Ces gens et ceux d'aujourd'hui doivent être appelés à l'Islam. Ils sont ceux à qui le message doit être communiqué. L'échec dans l'application de ce devoir à une époque ou à une autre ne signifie pas qu'il doit toujours être de cette façon, car il est un effort islamique qui rend possible la réalisation de cette promesse.
En outre, les lieux publics comme les avions et les marchés sont des lieux ouverts où les musulmans et les non-musulmans se rencontrent. C'est aussi un lieu où les adultes et les enfants, les hommes et les femmes se retrouvent. Ces lieux ne doivent jamais être transformés en des cibles, même en temps de guerre.
http://www.islamtoday.net/english/show_detail_section.cfm?q_id=310&main_cat_id=13
Question: J'ai lu en histoire que durant une bataille, le Prophète (que la paix soit sur lui) a encerclé les gens d' al-Tâ'if et a usé de la catapulte pour leur envoyer des pierres, du feu, et des serpents. Ceci aurait inclus les femmes, les enfants, les personnes âgées et les personnes handicapées, comme il ne pouvait pas voir qui avait été touché. Ma question est la suivante: Ceci peut-il être considéré comme une preuve pour justifier de nos jours les attaques sur les femmes, les enfants et les personnes âgées?
Répondu par Sheikh `Abd al-Wahhâb al-Turayrî, ancien professeur à l'université al-Imâm à Riyadh
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La catapulte est une machine de guerre qui est utilisée pour démolir les murs derrière lesquels les ennemis se fortifient. Le Prophète (paix sur lui) s'en est servi pour envoyer des pierres sur ces murs, mais il n'a sûrement pas utilisé des serpents et du feu.
Les cibles visées étaient les fortifications et les combattants ennemis qui se battaient à partir de ses positions sur les fortifications et directement de derrière elles. En fait, au cours de la bataille, les soldats et les archers d'al-Tâ'if de leur point d'observation sur les fortifications, ont réussi à tuer ou blesser un grand nombre de Compagnons du Prophète. Les tombes de certains de ces compagnons, peuvent être vus à al-Tâ'if encoreaujourd'hui.
En fin de compte, le Prophète (que la paix soit sur lui) a abandonné le siège et quitté la ville seule. Ses habitants ont plus tard acceptés l'Islam.
Les cibles visées par les catapultes n'étaient manifestement pas les civils, les femmes ou enfants, bien qu'il y avait une faible possibilité dans ces circonstances que des civils puissent avoir été blessés par mégarde. Ceci, cependant, est assez différent du fait d'attaquer intentionnellement des cibles civiles, les femmes et les enfants. Toute attaque directe contre ces personnes est catégoriquement illégale et avait été expressément interdite par le Prophète (que la paix soit sur lui).
Néanmoins, certaines personnes veulent faire croire qu'en fait, l'Islam autorise bel et bien, le massacre de civils, s'appuyant notamment sur ce Hadîth.
As-Sa'b Ibn Jathathâma (qu'Allah soit satisfait des deux) a dit: Le Prophète (pbAsl), interrogé au sujet des femmes et des enfants des polythéistes qui sont tués (involontairement) dans une attaque nocturne (menée par les musulmans), dit: "Ils font partie d'eux" (c.-à-d., vous n'avez pas de tort de les avoir tués involontairement).
Alors ? Quid de ce Hadîth ? Interdiction de tuer les femmes et les enfants abrogée ? Ou bien y aurait t'il des exceptions ?
En Arabie, à l'époque du Prophète, se trouvaient sur le champ de bataille non seulement les combattants mais aussi des gens non-combattants : il y avait ainsi des femmes, des personnes employées par des combattants pour les servir pendant leur déplacement ('assîf), et même des marchands (aswâq) s'étant joints à l'armée pour vendre leurs produits (voir par exemple le célèbre hadîth relaté par Aïcha : "wa fîhim aswâquhum") : tout ce monde était présent sur le champ de bataille. Ce Hadîth parle quant à lui du cas de figure où une attaque est lancée contre un lieu de combattants ennemis (par exemple un camp armé ennemi), mais, ce faisant, des personnes non-combattantes aussi, se trouvant à ce moment précis parmi ces combattants, sont involontairement touchées. Il n'y a à ce sujet pas de différence avec ce qu'aujourd'hui les grandes puissances occidentales nomment : "des victimes collatérales". C'est d'ailleurs chose que ces puissances pratiquent jusqu'à nos jours, comme par exemple récemment en Afghanistan et en Irak.
Sur ce point, le Sheikh Abdullah Al-Manî'î écrit:
Ceux qui ne sont généralement pas engagés dans les hostilités, comme les femmes, les enfants, les personnes âgées, les handicapés et d'autres personnes qui ne participent pas aux combats, ne doivent pas être tués. Le prophète (que la paix soit sur lui) a interdit cela. Son interdiction de la mise à mort de femmes et d'enfants est clairement énoncée par Ibn Oumar dans Sahîh Al-Bukhârî (3015) et Sahîh Mouslim (1744).
La seule exception à cette règle est lorsque ces personnes participent directement aux combats ou sont mêlées à ces combattants à tel point qu'il est impossible de les séparer de ceux qui luttent. Cette exception est indiquée par le hadîth d'al-Sa`b b. Jathâmah. Le prophète (que la paix soit sur lui) a été interrogé sur les femmes et les enfants des polythéistes qui sont parmi eux et qui seraient toouchés si l'ennemi a été attaqué. Il a dit: "Ils font partie d'eux." [Sahîh Al Bukhârî (3021) et Sahîh Mouslim (1475)]
En bref, les non-musulmans vivant en terres musulmanes, ceux qui sont en alliance, et ceux de qui nous avons la paix ne peuvent être attaqués. Quant à ceux qui sont en guerre avec nous, les combattants peuvent être combattus et tués. Ceux qui ne sont pas des combattants ne peuvent être tués ou de pris pour cible. La seule façon dont ils peuvent être tués est la conséquence d'un meurtre involontaire durant la lutte contre les combattants ennemis.
En effet, le Hadîth en question en réalité nous montre que la règle générale est de ne pas tuer des non-combattants, même s'ils sont présents sur le champ de bataille. La seule exception est lorsque les non combattants sont tellement mélangés avec les combattants sur le champ de bataille qu'il est impossible de lutter contre les combattants sans exclure la possibilité que certains non combattants soient tués par inadvertance. Ce n'est qu'en cas d'une extrême nécessité.
Ibn Hajar écrit dans son commentaire sur ce hadîth dans Fath al-Bârî (6/ 146):
Sa déclaration "Ils font partie d'eux" signifie qu'ils sont considérés comme tels en vertu de ces circonstances. Cela ne signifie pas qu'il est permis de les prendre pour cible délibérément.
Et Allah le sait mieux.
Muhammad Shams Al-Haqq Al-Adhim Abadi, dans son commentaire du Sunnan Abû Dâoûd dit la même chose. (Muhammad Shams al-Haqq al-Adhim Abadi's Awn al-Mabud Sharh Sunan Abû Dâoûd, Kitâb: Al Jihâd, Bab: Fi Qatl An-Nisa, Commentaire du Hadith no. 2298, Source)
Donc cela ne change rien à la règle originelle selon laquelle, il n'est pas permis en temps de guerre de viser des « civils » de façon intentionelle.
Appendice
Dans les attentats, des gens, cernés par les flammes, meurent brûlés. Or, il n'est pas permis de donner la mort de cette façon une fois de plus selon l'Islam, puisque le Prophète Muhammad (sallâllâhou alayhi wa salam) a dit "Ne punissez pas avec le châtiment de Dieu [à savoir le Feu]". (rapporté par Ahmad, n° 1802, sur l'autorité d'Ibn Abbâs)