Le meurtre de Kinana al-Rabi
Selon Silas, missionnaire chrétien du site Answering-islam.org :
La plus ancienne biographie encore existante de Muhammad est appelée la "Sirat Rasulallah" - "La vie du Prophète d'Allah". Ce livre a été écrit par Ibn Ishaq, un fervent érudit musulman, et par la suite révisée par Ibn Hisham. Il a été écrit avant tout les ouvrages majeurs de Hadith. Il est considéré comme la biographie plus authentique de Muhammad. Il a été traduit en anglais par A. Guillaume, en tant que "La vie de Muhammad".
La page 515 dit :
"Kinana al-Rabi, qui avait la garde du trésor des Banû Nadir, a été amené à l'apôtre qui l'a interrogé à ce sujet. Il a nié qu'il savait où il était. Un Juif est venu (Tabari dit" a été amené"), à l'apôtre et a dit qu'il avait vu Kinana faire le tour de certaine ruines tôt chaque matin. Lorsque l'apôtre dit à Kinana, «Sais-tu que si nous trouvons ce que vous avez je vais te tuer?" Il a dit: "Oui". L'apôtre a donné l'ordre selon lequel la ruine devait être fouillée et certaines parties du trésor ont été retrouvées. Quand il l'interrogea au sujet du reste, il a refusé de le montrer, de sorte que l'apôtre a donné l'ordre à al-Zubayr Al-Awwam, "torture-le jusqu'à ce que tu lui soutire ce qu'il a". Alors il a allumé un feu avec des silex et de l'acier sur sa poitrine jusqu'à ce qu'il soit presque mort. Ensuite, l'apôtre l'a livré à Muhammad b. Maslama et il a coupé sa tête, pour venger son frère Mahmoud."
http://answering-islam.org.uk/Silas/kinana.htm
Réponse :
Il convient tout d'abord en premier lieu de jeter un peu de lumière sur l'identité de la personnalité Kinana al-Rabi ? Quelles étaient ses activités ? Etait-il neutre, pacifiste, homme de cœur respectueux de ses engagements ?
Allama Shibli Nu'Mani relate :
Après avoir quittés Médine et s'être installés à Khaybar, les Banû-n-Nadir ourdirent un complot contre l'Islam. Leurs chefs Sallam Ibn Abi-al Huqauaiq, Huyayy Ibn Akhtab, Kinana al-Rabi et d'autres se rendirent à La Mecque et rencontrèrent Quraysh et leur ont dit que l'Islam pourrait être détruit. (Allama Shibli Nu'Mani, Sirat-Un-Nabi, volume II, p 106)
C'est en cette occasion d'ailleurs que cette délégation de juif dit aux Qurayshites Mecquois que leur religion (païenne) était meilleure que celle des musulmans. (rapporté par Ibn Hishâm et As-Suyuti) C'est d'ailleurs ce à quoi fait allusion le verset 4/151.
Le Pacte de Médine (Sahifa) stipulait pourtant au sujet des devoirs des juifs :
Article37a: "Aux Juifs leurs dépenses et aux Musulmans leurs dépenses. Qu'il y ait entre eux entraide contre quiconque combattra ceux que vise cet Ecrit; qu'il y ait entre eux bienveillance et bonnes dispositions. Observance et non violation ! "
Article 44: "Entre eux (Juifs et Musulmans), il y aura entraide contre quiconque attaquera Yathrib (Médine.) "
On voit que Kinana était tous sauf respectueux des termes du Pacte de Médine (Sahifa).
Ayant été expulsé de la cité, Kinana aurait pu devenir neutre et ne plus se préoccuper de Muhammad, saws, mais il n'en fut rien. À l'instar d'autres leaders juifs, il se solidarisa avec les ennemis des musulmans, les Mecquois Païens.
Maintenant, Kinana a-t-il été torturé ?
En décrivant bataille de Khaybar, les historiens ont commis une erreur sérieuse en rapportant un récit totalement sans fondement, qui est devenu commun. Il est dit que le Prophète (
Toute la vérité dans l'histoire est que Kinana a été mis à la mort. Mais il ne le fut pas pour son refus de d'indiquer où le trésor était caché. Il a été mis à la mort parce qu'il avait tué Mahmud Ibn Maslama. At-Tabarî l'avait rapporté en des termes clairs: "Alors le Saint Prophète, (La paix et les bénédictions d'Allah soient sur lui) a donné Kinana à Muhammad Ibn Maslama, et lui l'a mis à la mort en guise de vengeance pour le meurtre de son propre frère, Mahmud Ibn Maslama.
Concernant le reste du récit, At-Tabarî et Ibn Hishâm l'ont tous d'eux cité d'Ibn Ishâq, mais Ibn Ishâq ne nomme aucun narrateur. Les traditionalistes, dans les livres de Rijal, ont explicitement déclaré qu'Ibn Ishaq empruntait des histoires aux juifs au sujet des batailles du prophète (La paix et les bénédictions d'Allah soient sur lui). Comme Ibn Ishaq ne mentionne le nom d'aucun narrateur que ce soit, il est vraisemblable que l'histoire fut transmise par des juifs mais ne savons rien de plus. Par conséquent, il est vain de s'appuyer sur cette histoire.
Qu'un homme devrait être torturé par des brûlures sur sa poitrine à l'aide des étincelles d'un silex est un acte trop honteux pour un Prophète (la paix et les bénédictions d'Allah soient sur lui) qui s'étaient vu attribuer le titre de Rahma'lil Alamin (Miséricorde pour les mondes) pour lui-même. Après tout, n'a-t-il pas laissé la femme qui avait cherchée à l'empoisonner libre ? Qui s'attendrait à ce qu'une telle âme commande qu'un corps humain doive être ainsi brûlé pour quelques pièces de monnaie ? Absurde.
En réalité, Kinana Ibn Rabi Ibn al-Huquaiq s'était vue épargné la vie dans le cadre d'un accord prévoyant qu'il ne violerait jamais la confiance lui étant accordée ou ne ferait de fausses déclarations. Il avait également donné sa parole, selon l'un des récits, qui s'il faisait n'importe quoi à l'effet contraire, il pourraient être mis à la mort. Kinana a lui-même violé l'immunité lui ayant été accordée et celle-ci lui a donc été retirée. Il a tué Mahmud Ibn Maslama (Muslima) et a donc du payer pour lui, comme nous l'avons déjà énoncé sur l'autorité de Tabari. (Allama Shibli Nu'Mani, Sirat-Un-Nabi, volume II, p 173-174)
Pour ce qui est de l'allégation "Mahomet a voulu rapiner le trésor des juifs de Khaybar pour s'enrichir", nous pensons que la subséquente tradition y apporte un démenti catégorique:
Sahih Muslim 3085.
D'après Ibn 'Omar (que Die l'agrée) qui avait eu pour sa part une terre à Khaybar, vint trouver le Prophète (paix et bénédiction de Dieu sur lui) et lui demanda des instructions au sujet de laquelle. - "Ô Envoyé de Dieu, lui dit-il, je possède une terre à Khaybar et jamais je n'ai eu un bien qui me fût aussi précieux. Que m'ordonnes-tu d'en faire?". - "Si tu veux, répondit le Prophète, immobilise le fonds et fait l'aumône de ses produits". Omar fit aumône de cette terre en stipulant qu'elle ne serait ni vendue, ni achetée, ni héritée, ni donnée et en fit aumône pour les pauvres, les proches, l'affranchissement des esclaves, la voie de Dieu, les voyageurs en détresse et les hôtes. Il n'y a aucun mal à ce que celui qui administre le "waqf" mange de ses produits selon le bon usage et qu'il en nourrisse un ami, pourvu qu'il ne thésaurise pas.
Le Prophète Muhammad n'avait donc pas l'intention de garder ces biens pour s'enrichir mais ils devaient plutôt servir pour des actions charitables.
Source utilisée :
http://answering-christianity.com/bassam_zawadi/rebuttal_to_silas_on_kinana.htm