Les sources de la Bible


Plusieurs chrétiens critiquent le Coran du fait qu'il fait mention d'événements relatés dans des évangiles apocryphes à propos de Jésus mais ont-il pris le temps d'étudier le rapport qu'entretient la Bible avec les ouvrages apocryphes ? Manifestement non sans quoi ils n'émettraient pas ce genre de critiques.

Dans cet article, nous nous intéresserons aux différents documents utilisés par les rédacteurs de la Bible. Parmi les sources de la Bible, nous trouvons des livres apocryphes, mais aussi des traditions et des paroles de poètes :



Les sources apocryphes :


Certains chrétiens, par manque de science probablement, nient le fait que la Bible se réfère à des passages apocryphes. Un exemple nous est donné avec Facealislam:


Une seconde évidence qui montre que les apocryphes doivent être rejeté, est que jamais dans le Nouveau Testament, Jésus ou les disciples ne citent les apocryphes comme source inspirée de révélation.


L'auteur G. Douglas Young : "Le Nouveau Testament cite-t-il l'Apocryphe ? La réponse est un non catégorique. Il n'y a pas une citation simple d'aucun de ces 14 ou 15 livres. Aucun doute que les auteurs du Nouveau Testament ont su l'existence de ces livres. Or il n'y a pas un exemple simple, où l'un d'entre eux a cité [l'apocryphe], en tant qu'Écriture inspiré, ou comme autorité, ou de quelque manière que ce soit."

Roger Nicole : "Il doit être noté que la totalité du Nouveau Testament ne contient pas une citation explicite ou non de n'importe quelle partie de l'Apocryphe de l'Ancien Testament qui est considéré comme canonique par l'Église Catholique. Cette omission peut à peine être regardée comme accidentelle."
    
Le Nouveau Testament cite de nombreuses citations de l'Ancien Testament (environ 260 et 370 allusions), pourtant le Nouveau Testament ne cite pas une seule citation de n'importe quel livre Apocryphe, c'est une confirmation et un soutien que ces livres apocryphes n'étaient et ne doivent pas être regardé comme Parole de Dieu.

http://facealislam.free.fr/apocryphe.html


Or, nous lisons dans le Nouveau Testament :

Jude 1.9 
Or, l'archange Michel, lorsqu'il contestait avec le diable et lui disputait le corps de Moïse, n'osa pas porter contre lui un jugement injurieux, mais il dit : Que le Seigneur te réprime !

D'où provient cette histoire ? Les exégètes chrétiens vous répondent:


Bible Annotée sur Jude 1.9 :
Cette contestation de Michel l'archange avec le diable, concernant le corps de Moïse, était décrite dans un livre apocryphe juif intitulé: l'Assomption de Moïse, dans lequel, selon Origène et d'autres Pères de l'Église, Jude a puisé ce récit. Un fragment de l'Assomption de Moïse a été retrouvé dans une vieille traduction latine. Il ne s'étend pas jusqu'au récit auquel Jude fait allusion. (Die Pseudepigraphen des Alten Testaments übersetzt und herausgegeben von E. Kautzsch, 1900, p. 311 et suiv.)

Le commentaire de Johnson sur Jude 1.9 :
Contestait avec le diable et lui disputait le corps de Moïse. Cette référence ne se trouve pas dans la Bible, mais dans une tradition Juive, qui soutient que la sépulture de Moïse est placée sous la surveillance de Michel.


Le dictionnaire Westphal :

Les deux passages: #Jude 1:6 et #2Pi 2:4, relatifs à la chute des anges, montrent que le livre d'Hénoc était lu dans certains milieux chrétiens. #Jude 1:9 est une allusion à un autre Pseudépigraphe: l'Assomption de Moïse. Dictionnaire Encyclopédique de la Bible Westphal, définition de "satan".


Lisons le passage suivant :


Jude 1.14 
C'est aussi pour eux qu'Enoch, le septième depuis Adam, a prophétisé en ces termes : Voici, le Seigneur est venu avec ses saintes myriades,

Bible Annotée sur Jude 1.15 :
On savait, par de nombreuses citations des Pères de l'Église, qu'il existait dans les premiers siècles de l'ère chrétienne un livre apocryphe portant le nom d'Hénoch. En 1773, Bruce rapporta d'Abyssinie trois manuscrits d'une traduction éthiopienne de cet ouvrage. Une traduction anglaise, par Laurence, parut en 1821, et le même savant publia en 1838 le texte éthiopien. D'autres traductions en ont été données, en français par Sylvestre de Sacy, en allemand par Hoffmann, puis par Dillmann. Dans l'hiver de 1886 à 1887 le texte grec des 32 premiers chapitres du livre fut trouvé dans un tombeau de la Haute-Egypte et publié en 1892 par Bouriant. La plupart des savants modernes contestent que le livre entier soit l'oeuvre d'un même auteur. Ses parties principales remontent au second siècle avant Jésus Christ. Quant aux chapitres 36-71, la plupart les placent avant notre ère, tandis que d'autres leur donnent pour auteur un chrétien. L'ensemble de l'ouvrage est d'origine palestinienne. Il a été, de l'avis de la plupart, composé en hébreu ou en araméen. Il contient une longue suite de révélations et de visions eschatologiques où domine l'idée du jugement dernier, qui sera exercé par le Messie. On trouve littéralement, au chapitre 1: 9, la prophétie citée par Jude. (Comparer Schürer, Geschichte des jüdischen Volkes, 3e édit., III, p. 190-203. -Beer, introduction et traduction allemande, dans la collection de Kautzsch Pseudepigraphen des Alten Testaments p. 217 et suiv.)

Le commentaire de Johnson sur Jude 1.14 :
C'est aussi pour eux qu'Enoch. Cette prophétie de l'homme le plus saint du monde d'avant le déluge a du être préservée par la tradition. Elle se trouve dans le Livre d'Enoch, oeuvre longtemps perdue, mais retrouvée en Abyssinie, et supposée avoir été écrite au siècle avant Christ. Où qu'il l'ait rencontrée, Jude était un familier de la prophétie.

Nouveau dictionnaire Biblique échantillon, Jude (épître) :
-Certains chrétiens ne savent trop que penser de l'usage fait par l'auteur des écrits apocryphes juifs (le livre d'Hénoch, l'Assomption de Moïse, peut-être les Testaments des 12 patriarches, le Targum de Jonathan, le traité Sanhédrin et d'autres). Ces livres étaient connus et appréciés des destinataires de l'épître. Jude les cite, comme l'apôtre Paul cite une tradition rabbinique #1Co 10.4; 2Ti 3.8 ou un poète païen #Ac 17.28; Tit 1.12


Le Père de l'Eglise, Tertullien, dit :

Si les Juifs le rejettent, c'est qu'ils l'enveloppent dans le même anathême qui enveloppe à leurs yeux tout ce qui |150 peut se rapporter en quelque façon au Christ. Il n'est pas étonnant en effet qu'ils repoussent quelques pages qui parlent de lui, puisqu'ils devaient le repousser également lui-même quand il parlerait devant eux : ajoutez cependant que Enoch est cité par l'apôtre Jude.

http://jesusmarie.free.fr/tertullien_l_ornement_des_femmes.html



Jérôme confirme que Jude s'est basé sur l'apocryphe d'Enoch :

JUDAS , frère de Jacques, a laissé une petite épître qui fait partie des sept catholiques. Il s'appuie dans cette épître du livre apocryphe d'Enoch ; c'est ce qui la fait rejeter par quelques auteurs. Toutefois le temps et l'usage lui ont assuré de l'autorité, et elle est rangée parmi les saintes Ecritures. SERIE I. HISTOIRE. TABLEAU DES ECRIVAINS ECCLESIASTI QUES, ou LIVRE DES HOMMES ILLUSTRES. AVANT-PROPOS. A DEXTER, PREFET DU PRETOIRE.


Toujours dans le Nouveau Testament, nous lisons :

Apocalypse 6.11 
Une robe blanche fut donnée à chacun d'eux ; et il leur fut dit de se tenir en repos quelque temps encore, jusqu'à ce que fût complet le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères qui devaient être mis à mort comme eux.

Bible Annotée sur Apocalypse 6.11 :
Cette idée d'un nombre de martyrs qui, arrêté dans les desseins de Dieu, doit être accompli, se trouve dans le 4e livre d'Esdras 4:35 et dans Hénoch 47. Il y a littéralement: jusqu'à ce que aient été accomplis (A, C) et leurs compagnons de service et leurs frères. Ces deux derniers termes s'appliquent aux mêmes personnes. Sin., A portent: jusqu'à ce qu'ils aient accompli. On pourrait alors sous-entendre: leur course; {#Ac 20:24 2Ti 4:7} mais les passages parallèles d'Hénoch et du 4e livre d'Esdras conduiraient plutôt à sous-entendre: le nombre.


Or, Enoch est un livre apocryphe selon la majorité des chrétiens (voir ici). Et le 4ème livre d'Esdras est aussi un livre apocryphe :

Bible Annotée sur Esdras 1.1 :
Nous dirons encore en terminant que, dans la traduction grecque de la Bible, nos deux livres, qui portent les noms de second et troisième livre d'Esdras, sont précédés d'un premier livre de ce nom qui est apocryphe et qui est en majeure partie une compilation de fragments des Chroniques et de nos deux livres {2} Les Bibles latines ont encore un quatrième livre d'Esdras, qui est une apocalypse composée probablement au commencement du second siècle de l'ère chrétienne. {2} Ce livre, dans d'autres documents, entre autres dans les Bibles latines, est placé après Néhémie et figure là sous le nom de troisième d'Esdras, sous lequel il est généralement connu. C'est aussi sous ce nom que nous le citerons dans nos notes.


L'auteur des Chroniques s'est basé sur des traditions rabbiniques :

2Chroniques 13.22 
Le reste des actions d'Abija, ce qu'il a fait et ce qu'il a dit, cela est écrit dans les mémoires du prophète Iddo.

2Chroniques 24.27 
Pour ce qui concerne ses fils, le grand nombre de prophéties dont il fut l'objet, et les réparations faites à la maison de Dieu, cela est écrit dans les mémoires sur le livre des rois. Amatsia, son fils, régna à sa place.

Bible Annotée sur 1Chroniques 1.1 :
1° Une grande source historique qu'il appelle de différents noms: ·livre des rois de Juda et d'Israël: 2Ch 16 11 25 26 28 26· ·livre des rois d'Israël et de Juda: 2Ch 27 7 35 27 36 8· ·chroniques des rois d'Israël: #2Ch 33 18 livre des rois d'Israël: #2Ch 20 34. Tous ces noms désignent évidemment le même livre, racontant l'histoire des deux royaumes. C'était un seul livre, puisqu'il porte le titre de livre des rois d'Israël à l'occasion de deux rois de Juda, dont l'un, Manassé (33.18), est postérieur à la chute du royaume du Nord.
2° Un livre historique, peut-être identique avec le précédent, cité une fois et appelé midrasch, commentaire du livre des rois. {#2Ch 24 27}
3° Une série de sources prophétiques, appelées visions ou paroles de tel ou tel prophète:
a) paroles de Samuel, de Nathan et de Gad, utilisées pour le règne de David: #1Ch 29 29
b) paroles de Nathan, prophétie d'Ahija et vision de Jeddo, utilisées pour Salomon: #2Ch 9 29
c) paroles de Sémaïa et d'Iddo, pour Roboam: #2Ch 12 15
d) midrasch du prophète Iddo, pour Abijam: #2Ch 13 22 


Bible Annotée sur 2Chroniques 13.22 :
Le Midrasch du prophète Iddo. Comparez avec l'Introduction aux Chroniques.
Midrasch: Recherches, commentaires sur d'anciens écrits, principalement des écrits historiques.


Continuons :

Hébreux 12.12 
Fortifiez donc vos mains languissantes Et vos genoux affaiblis ;

Bible Annotée sur Hébreux 12.12 :
#Esa 35:3. Les commentateurs récents pensent que ces termes sont plutôt empruntés au livre apocryphe de Jésus fils de Sirach, {25:23} avec lequel notre texte concorde exactement, tandis qu'il diffère de celui des Septante dans Esaïe.


Un passage difficile oblige les savants chrétiens à se baser sur un livre apocryphe :

Bible Annotée sur Esdras 10.6 :
Il y alla. Cette répétition ne se justifie guère et plusieurs conseillent, moyennant une légère modification du texte, de lire, comme le livre apocryphe d'Esdras (9.1): Il y passa la nuit.


Intéressant, en répondant à Ahmad Simozrag, Facealislam affirme que les livres qui sont cités dans la Bible ne sont pas "sacrés", donc non-canoniques :

    7- Où se trouvent le Livre du Juste (Josué 10.13 ? Le Livre de Samuel le voyant, le Livre de Nathan le Prophète et de Gad le Prophète (1 Ch

29.29) ?

Ahmed Simozrag fait référence à des livres qui sont nommément cités dans la Bible, mais dont nous n'avons pas le texte. En fait, la Bible cite ces livres, mais elle n'a jamais réclamé que ces livres sont des Ecritures Sacrées, J. P. Holding dit à ce propos :

    Pour terminer, tournons nous vers la question des livres "perdus" - livres cités dans la Bible dont nous n'avons pas de copies, mais certains réclament, que puisque ces livres sont nommés dans l'Ancien Testament, ils doivent être considérés comme Ecritures Sacrées. En contraste, Metzger dit de ces livres [Metz.Apoc, 8]: "Etaient probablement non seulement regardés comme non canonique, mais étaient si peu estimés, qu'ils ne devaient pas être reproduits dans les générations suivantes." Leiman ajoute : "Seulement lorsque la citation est citée comme un guide pour la pratique religieuse et/ou la doctrine, ce livre peut être considéré comme canonique." [Leim.CHS, 16]

Il n'y a ainsi pas d'évidence, que ces livres doivent être regardés comme Ecritures inspirées, pour plus de détails, voir le lien suivant (en anglais) :

    http://www.tektonics.org/lp/otcanon.html#lost_books

http://facealislam.free.fr/reponse_Simozrag.html


Nous voyons donc que Facealislam reconnait que la Bible cite indirectement des livres non-canoniques, et qui sont donc apocryphes.






Les sources traditionnelles :

Plusieurs auteurs du Nouveau Testament ont puisé des informations qui ne sont pas Bibliques, mais qui proviennent des traditions ou de paroles de poètes. Voici quelques exemples :

Au lieu de se référer à l'Ancien Testament, Jésus ainsi que Jacques puisaient quelques informations dans des traditions juives :

Bible Annotée sur Luc 4.25 :
En disant: trois ans et six mois, {comp. #Jas 5:17} il parait que Jésus adoptait la tradition juive qui tenait compte plutôt de la durée de la famine, que de celle de la sécheresse elle-même.

Bible Annotée sur Jacques 5.18 :
Il n'est parlé dans le livre des Rois ni de la double prière par laquelle Elie demanda qu'il ne plût pas, puis de nouveau que la pluie revint, {comp. #1Ro 17:1 18:41 et suiv.} ni du temps précis que dura la sécheresse ("la troisième année" #1Ro 18:1); mais l'auteur aussi bien que Jésus, {#Lu 4:25} empruntait cette donnée à la tradition. (Ecclésiastique 48: 3.)


Matthieu a puisé des informations qui n'étaient pas Bibliques :

Bible Annotée sur Matthieu 1.17 :
Les exégètes se sont donné beaucoup de peine pour retrouver la division d'après laquelle l'auteur établissait ces trois séries de quatorze générations. Nous remarquerons seulement que les générations de la première période, d'Abraham à David, sont énumérées, sans omission, conformément à: #1Ch 1:34 2:1-15; elles sont au nombre de quatorze. Dans la seconde période, l'auteur a retranché quatre rois de Juda: Achazia, Joas, Amazia, entre Joram et Ozias, {#Mt 1:8} et Jojakim, entre Josias et Jechonias. {#Mt 1:11} On cherche en vain les raisons de ces retranchements. La liste a de la sorte quatorze noms, si l'on compte Jechonias comme le dernier de cette période. Mais dans ce cas la troisième série, composée en grande partie de noms inconnus, qui n'ont pas été puisés dans des sources bibliques, ne comprendrait que treize noms. On explique cette anomalie par une inadvertance de copiste, car l'auteur de la généalogie, en établissant sa triple division, avait évidemment sous les yeux quatorze noms pour chaque série.


Paul puise des informations dans la tradition juive :

2Thimothée 3.8
De même que Jannès et Jambrès s'opposèrent à Moïse, de même ces hommes s'opposent à la vérité, étant corrompus d'entendement, réprouvés en ce
qui concerne la foi.

Bible Annotée sur 2Thimothée 3.8 :
Le fait dont il s'agit ici est sans doute celui qui est rapporté en #Ex 7:11 et suiv.; mais les noms de ces enchanteurs ne se trouvent pas dans l'Ancien Testament. Paul les cite d'après la tradition juive; ils ont passé aussi dans le Talmud, avec divers détails sur ceux qui les portaient.

Bible du Semeur sur 2Thimothée 3.8 :
2 Timothée 3:8 Noms donnés par la tradition juive aux magiciens égyptiens qui s'étaient opposés à Moïse (Ex 7.11,12).

Nouveau dictionnaire Biblique échantillon, Jude (épître) :
-Certains chrétiens ne savent trop que penser de l'usage fait par l'auteur des écrits apocryphes juifs (le livre d'Hénoch, l'Assomption de Moïse, peut-être les Testaments des 12 patriarches, le Targum de Jonathan, le traité Sanhédrin et d'autres). Ces livres étaient connus et appréciés des destinataires de l'épître. Jude les cite, comme l'apôtre Paul cite une tradition rabbinique #1Co 10.4; 2Ti 3.8 ou un poète païen #Ac 17.28; Tit 1.12

Frédéric Godet, Epîtres de Paul, les épîtres Pastorales, 2.Contenu des trois épîtres, C.Seconde épître à Timothée :
5.) L'avertissement qui termine le v. 5:  Détourne-toi de ces gens-là, de gens qui ne doivent venir qu'à la fin des temps (v. 1), est justifié au v. 6 par la remarque qu'à cette espèce d'impies appartiennent déjà des individus actuellement vivants que l'apôtre caractérise dans ce qui suit, et qui sont à ses yeux les précurseurs de la génération corrompue des derniers temps. Il les décrit en quelques traits et les compare aux deux magiciens qui luttèrent au service de Pharaon contre Moïse et que la tradition juive, constatée par les Targums, désignait des noms de Jannès et Jambrès, noms probablement symboliques, dont l'un signifie menteur, l'autre rebelle (v. 6-9).


Paul puise des informations dans la parole d'anciens poètes, qui plus est païens :

Bible Annotée sur Actes 17.28 :
Paul disait très exactement: quelques-uns de vos poètes; cette parole se trouve d'abord dans Aratus, poète grec, originaire de Cilicie, de même que l'apôtre, mais qui vivait trois siècles avant l'ère chrétienne; et ensuite dans une hymne du poète stoïcien Cléanthe.

Bible Annotée sur 1Corinthiens 15.33 :
Cette dernière sentence est, selon saint Jérôme, un vers emprunté au poète grec Ménandre, et qui était devenu un proverbe populaire. Il paraît que la négation de la résurrection était propagée par de faux docteurs, étrangers à l'Eglise de Corinthe, et dont Paul voulait que celle-ci évitât la société.



Étienne puise des informations sur des traditions juives :

Actes 7.22 
Moïse fut instruit dans toute la sagesse des Egyptiens, et il était puissant en paroles et en oeuvres.
23  Il avait quarante ans, lorsqu'il lui vint dans le coeur de visiter ses frères, les fils d'Israël.


La Bible Annotée dit :

Cette instruction, que reçut Moïse, est encore un trait étranger au récit de l'Ancien Testament, mais qui se trouve dans Philon et dans la tradition juive. Bible Annotée sur Actes 7.22.

En donnant à Moïse l'âge de quarante ans, Etienne suit une tradition qui n'est pas expressément fondée sur l'Ancien Testament. Cependant on lit dans #Ex 7:7 que Moïse était âgé de quatre-vingts ans quand il se présenta devant Pharaon, ce qui s'accorde. bien avec la donnée d'Etienne. {#Ac 7:30}. De là, sans doute, la tradition, recueillie aussi par les écrits des rabbins juifs, que Moïse vécut quarante ans à la cour d'Egypte, quarante ans dans la solitude de Madian {#Ac 7:30} et quarante ans comme conducteur de son peuple. {#Ac 7:36}. Bible Annotée sur Actes 7.23.


La Bible de Jérusalem dit :

c) Selon les traditions juives. Bible de Jérusalem, notes sur Actes 7.23, page 1883.


La TOB dit :

b) Il s'agit probablement, ici encore, d'une tradition juive (vf. 2 Tm 3,8). Traduction Oecuménique de la Bible, commentaire sur Actes 7.23, page 2652.




Mais les auteurs du Nouveau Testament, en se référant à autre chose qu'à la Bible, ont involontairement copié de fausses informations. Voici des exemples :

En se basant sur des traditions, les évangélistes ont commit des erreurs que l'auteur ou les auteurs du 4ème Evangile ont rectifié :

Bible Annotée sur Matthieu 4.13 :
-Matthieu, dans ce verset, Marc #Mr 1:14 et Luc #Lu 4:14 placent ce retour en Galilée immédiatement après le baptême et la tentation de Jésus. Luc raconte son séjour à Nazareth, que Matthieu ne fait qu'indiquer. {#Mt 4:13} Ce récit, qui parait omettre diverses circonstances, est difficile à concilier chronologiquement avec celui de Jean, qui rapporte le retour de Jésus en Galilée, {#Jn 1:44} les noces de Cana, {#Jn 2:1 et suiv.} un voyage à Jérusalem à la fête de Pâques, {#Jn 2:13} l'entretien avec Nicodème, {#Jn 3:1 et suiv.} un séjour prolongé et un commencement de ministère dans la terre de Judée, où Jean-Baptiste lui rend un dernier témoignage. {#Jn 3:22 et suiv.} Et, à cette occasion, le quatrième évangile remarque expressément que "Jean n'avait pas encore été mis en prison." Son intention est évidemment de rectifier la confusion qui s'était produite dans la tradition. {Comparer #Jn 3:24, note.} Il raconte ensuite un second retour en Galilée par la Samarie. #Jn 4:3 et suivants. Ce retour eut lieu en décembre. {#Jn 4:35} "Il est manifeste, dit M. Godet, que ces deux premiers retours de Judée en Galilée ont été fondus en un par nos synoptiques comme ils l'étaient probablement dans la tradition, ce qui a fait disparaître dans la narration ordinaire presque tous les faits qui les avaient séparés." Cette confusion a amené les synoptiques à rapprocher des événements d'époques différentes. La mention du retour de Jésus en Galilée "avec la puissance de l'Esprit" qu'il avait reçu au baptême et par lequel il avait vaincu au désert #Lu 4:14, se rapporte plutôt au premier retour. #Jn 1:44 2:1 L'emprisonnement de Jean {#Mt 4:12} #Mr 1:14 fut le motif du second retour. Celui-ci fut suivi de la prédication de Jésus à Nazareth et de la translation du domicile de Jésus à Capernaüm. Le récit de Luc #Lu 4:16 et suivants donne la raison pour laquelle Jésus quitta Nazareth, où il avait d'abord demeuré avec ses parents. {#Mt 2:23}

Bible Annotée sur Jean 2.12
:
Cette arrivée de Jésus à Capernaüm, avec toute sa famille et ses disciples, doit être identifiée probablement avec son établissement dans cette ville, rapporté par {#Mt 4:13} Seulement cet évangéliste confond les deux premiers retours de Jésus en Galilée. {#Jn 1:44 4:1 3}

Mr Godet dit :
On trouve même chez Jean des rectifications expresses et intentionnelles de certains traits du récit synoptique: par exemple, lorsque {#Jn 3:24} il redresse l'erreur commise par Matthieu et Marc, qui font commencer le ministère public de Jésus après l'emprisonnement de Jean-Baptiste... Mr Godet, Introduction au nouveau testament : Synoptiques, La formation du receuil des quatres évangiles canoniques.

Bible Annotée sur Matthieu 21.1 :
-D'après les récits des trois premiers évangiles, il semble que Jésus, avec le cortège qui l'accompagnait, serait allé directement de Jéricho {#Mt 20:29} à Jérusalem, tandis que, d'après la relation de Jean, {#Jn 12:1} il s'arrêta à Béthanie, au moins un jour, et partit de là pour faire son entrée à Jérusalem. {#Mt 21:12 et suiv.} En outre, d'après Jean, le repas qui eut lieu à Béthanie et où Jésus fut oint par Marie, eut lieu "six jours avant la Pâque," tandis que Matthieu {#Mt 26:6} et Marc {#Mr 14:3} paraissent le placer deux jours avant la fête. Jean rectifie sur ce point comme sur d'autres {#Jn 3:24} la tradition synoptique.

Bible Annotée sur Matthieu 24.34 :
On objectera peut-être que cette supposition n'est pas probable, parce que le même fait se reproduit dans les évangiles de Marc et de Luc. Mais cette conformité s'explique fort bien en admettant que les trois évangélistes ont reproduit ce discours d'après la tradition apostolique, où s'était glissée cette confusion. Nous croyons qu'en rejetant cette hypothèse on se met en présence d'une difficulté que nulle exégèse ne peut résoudre. {Voir #Mr 13:30, note.}

Bible Annotée sur Marc 6.4 :
-Nous avons admis {#Mt 13:54, 1re note} qu'il ne faut pas identifier cette visite de Jésus à Nazareth, racontée par Matthieu et Marc, avec celle que rapporte Luc. {#Lu 4:16 et suiv.} Et, en effet, les deux récits sont tellement différents, qu'on est forcé d'y voir deux faits et non un seul. Mais comme, d'autre part, il est difficile d'admettre que, dans l'un et dans l'autre de ces séjours, les habitants de Nazareth aient fait la même objection et Jésus la même réponse, n'est-il pas probable que ces paroles ont été transférées d'un fait à l'autre par la tradition apostolique, recueillie telle quelle par les évangélistes?


Simon Claude Mimouni :

Contrairement à ce que laissent entendre les évangélistes synoptiques selon lesquels Jésus n'est arrivé à Jérusalem que quelques jours avant sa mort, il paraît plus vraisemblable de penser que Jésus a fait plusieurs séjours en Judée et donc à Jérusalem. Le Christianisme des origines à Constantin, Simon Claude Mimouni, Pierre Maraval, Jésus de Nazareth de la tradition à l'histoire, chapitre IV. Les actions et paroles de Jésus, III. Les déplcaments de Jésus, page 105.




Paul se réfère aux travaux de l'historien juif, Flavius Josèphe, qui contredit des données de l'Ancien Testament :

Bible Annotée sur Actes 13.20 :
En nommant l'époque des Juges immédiatement après la prise de possession du pays, Paul y comprend aussi le gouvernement de Josué. Puis, en comptant environ quatre cent cinquante ans depuis l'établissement du peuple en Canaan jusqu'à Samuel inclusivement, il suit une chronologie généralement admise de son temps, car il est d'accord avec l'historien Josèphe. (Ant. VIII, 3, 1.) Selon l'auteur du livre des Rois, {#1Ro 6:1} quatre cent quatre-vingts ans s'étaient écoulés depuis la sortie d'Egypte jusqu'à la construction du temple par Salomon. Il y a dans ces évaluations un écart d'à peu près un siècle. Inutile de rapporter les divers calculs qui ont été faits pour rétablir l'harmonie. C'est probablement aussi le désir d'obvier à cette difficulté qui a donné lieu à une variante selon laquelle il faudrait construire ainsi #Ac 13:19,20 "Il leur donna le pays en héritage, environ quatre cent cinquante ans. Après cela, il leur donna des Juges." De cette manière, les quatre cent cinquante ans ne désigneraient pas la période des Juges, mais au contraire toute la période antérieure, pendant laquelle Dieu prépara l'établissement d'Israël en Canaan, période qui comprend les quatre cents ans de servitude en Egypte, {#Ac 7:6} les quarante ans de séjour dans le désert et une dizaine d'années qui furent employées à la conquête de Canaan. Bien que cette leçon se trouve dans Sin., B, A, C, versions, son authenticité est douteuse.



Luc puise des informations fausses dans ces sources :

Bible Annotée sur Actes 9.20 :
-Les exégètes ont cherché de diverses manières à concilier ces deux relations, tous admettant d'ailleurs que celle de Paul lui-même doit servir de règle. Les uns, pour faire rentrer le voyage en Arabie dans le récit de Luc, le placent entre #Ac 9:22 et #Ac 23; d'autres, après sa fuite de cette ville. {#Ac 9:25} Mais il est évident que la première supposition brise le récit de Luc, qui ne comporte point une absence à ce moment, et quant à la seconde, est-il probable que l'apôtre serait revenu à Damas après sa fuite et aurait pu y séjourner encore, comme le raconte l'épître aux Galates? -Il faut donc reconnaître franchement que le aussitôt de Paul {#Ga 1:16} contredit le aussitôt de Luc. Celui-ci aura été égaré par des renseignements incomplets. Son récit trahit du reste quelque incertitude: après avoir dit que Saul, après sa conversion, fut quelques jours avec les disciples à Damas, {#Ac 9:19} il suppose {#Ac 9:23, note} qu'un "assez grand nombre de jours" s'étaient écoulés, quand la persécution obligea Saul à fuir Damas. Il a confondu les deux séjours que l'apôtre fit dans cette ville à un intervalle de quelques années.


L'auteur d'un texte de la Genèse a puisé des informations contradictoires dans ses documents:

Bible Annotée sur Genèse 36.3 :
2 et 3 Les femmes d'Esaü sont ici:
  - Ada, fille d'Elon, le Héthien
  - Oholibama, fille d'Ana, le Horien (Hévien).
  - Basmath, fille d'Ismaël
D'après #Ge 26:34-35 et #Ge 28:9, c'étaient:
  - Basmath, fille d'Elon, le Héthien
  - Judith, fille de Bééri, le Héthien
  - Mahalath, fille d'Ismaël
Si nous comparons ces deux listes, nous constatons que les noms des hommes dont Esaü a épousé les filles sont les mêmes, sauf pour Ana, qui est appelé Bééri au chapitre 26; mais Bééri, qui signifie l'homme des puits, pourrait être un surnom donné à Ana, parce qu'il a trouvé des sources d'eau chaude (verset 24). S'il est réputé horien ou hévien dans une liste et héthien dans l'autre, il faut se rappeler que le nom de héthien était souvent pris dans un sens général pour désigner tous les habitants du pays. {comparez #Ge 10:15, note} Quant aux noms des femmes, ils diffèrent complètement, et nous n'avons pas de renseignements qui nous permettent de résoudre cette difficulté. On a supposé que les jeunes filles avaient changé de nom en se mariant. Il faut remarquer que les noms des femmes avaient beaucoup moins d'importance pour les Orientaux que ceux des hommes; il est possible qu'ils aient été altérés ou confondus dans deux listes que l'auteur a reproduites telles quelles, sans attacher d'importance à ces divergences. L'une des listes, celle que nous trouvons dans #Ge 26:34-35 et dans #Ge 28:9, émanerait de la tradition israélite, celle du chapitre 36 de la tradition édomite.


L'auteur du livre de l'Exode a puisé une fausse notice dans son document  :

Bible Annotée sur Exode 15.19 :
On joint quelquefois ce verset au cantique; mais à tort. C'est une notice historique qui y était ajoutée dans le document d'où le narrateur l'a tiré. Ce document pouvait être soit le Livre des batailles de l'Eternel, d'où a été tiré un autre passage poétique, {#No 21:14} soit le Livre du Juste, cité #Jos 10:43 et #2Sa 1:18




Conclusion :

Nous avons vu que les auteurs de la Bible citent à plusieurs reprises des livres apocryphes, ainsi que des traditions provenant de sources diverses. Dans leurs citations, de l'aveu des savants chrétiens, plusieurs de ces rédacteurs ont commit des erreurs. Or Dieu n'étant pas ignorant pour laisser ses scribes écrivant sa parole en y incluant des erreurs, cela signifie que la Bible ne peut pas être la parole de Dieu.


Remarque importante
: Pour prouver que le Coran considère la Thora et leurs quatre évangiles, actuellement en circulation, comme authentiques, plusieurs chrétiens invoquent des versets coraniques faisant références aux anciens livres. Par exemple, le Coran dit que la prédiction du Prophète Muhammad (sws) est indiquée dans la Thora et dans l'Evangile de Jésus (Coran, 7.157), alors ceci devrait signifier selon ces chrétiens, que le Coran regarde la Thora et l'Evangile comment authentiques. Mais cette logique est d'une grande légèreté. En effet, le Coran peut citer des versets d'un livre au sujet d'un point ou d'un enseignement précis, sans pour autant que la totalité de ce dernier soit pleinement authentique et issue d'une révélation divine. C'est qu'en fait, les écrits apocryphes contiennent à la fois du vrai et du faux comme l'explique ce site chrétien.

Dans le contenu des Apocryphes il y a du vrai et du correct, mais dans le même temps, la plupart du contenu est historiquement parlant erroné. http://www.gotquestions.org/book-of-Enoch.html 



Aussi quand le Coran mentionne un point précis comme l'annonce de Muhammad dans l'Evangile de Jésus (7.157) ou traite de la licité de certains aliments dans la Thora (3.93), ceci ne signifie pas qu'il regarde la Thora et les Evangiles comme vrais sur toute la ligne, loin s'en faut.  De même, la Bible, outre des traditions extra-bibliques cite des écrits apocryphes; devons nous comprendre que ces écrits sont à 100% authentiques au regard de la Bible ?






01/08/2008
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 68 autres membres