Réponse aux objections sur Coran 5.48
Ceci continue l'article:La Sourate 5/48 et "Mouhaimin"
Réponse à des objections
Abû Hurayra a aussi rapporté que le Prophète Muhammad a dit: "Ne croyez pas les gens de l'Ecriture, et ne les démentez pas, mais dites, 'Nous croyons en Allah et en ce qui a été révélé...' (3.84)" (rapporté par al-Bukhârî, n° 4215)
Devant l'injonction enjointe par le Prophète, saws (ne dites pas que cela est vrai, et ne dites pas non plus que cela est faux) et la prudence qu'il enseigne face aux dires des Gens du Livre, Facealislam rétorque:
Tounsidu20 n'a pas compris le hadith qu'il cite, il n'est pas dit que les gens du Livre ont corrompu leur Ecriture, mais que les histoires que les gens du Livre racontaient, ou les interprétations qu'ils donnaient ne devaient pas être crues sur parole, c'est pourquoi il est dit :"Ne croyez pas les gens du livre et ne les démentez pas". Le Musulman ne sait pas nécessairement si l'histoire ou l'interprétation donnée est correcte ou non, d'où la peur de croire en une chose fausse, ou d'en nier une vraie.
Ceci est évident, lorsque nous citons le hadith en son entier :
D'après Abu Huraira:
Les gens de l'Ecriture usaient et lisaient
Sahih Al Bukhari, Volume 9, Book 93, Number 632
Nous voyons que ce hadith se rapporte aux gens du Livre qui lisaient la Torah en hébreu, et en donnait des explications en arabe. Le gens du Livre lisant la Torah en hébreu, et l'expliquant au Musulman en arabe, le Musulman était dépendant du gens du Livre, il ne savait pas vérifier si ce que le gens du Livre rapportait de la Torah était correct ou non, plutôt il devait placer sa confiance en lui. Ceci confirme que ce hadith ne nie pas du tout la véracité des Ecritures, plutôt il demande aux Musulmans de se méfier, de ne pas croire sur parole les interprétations que donne les gens du Livre. Tounsidu20, aurait pu comprendre directement ceci, s'il avait cité le hadith en son entier.
Source :http://facealislam.free.fr/Tounsidu20-defi-partie1.htm
En langage courant, nous dirions que ce que Facealislam nous raconte est tout simplement "n'importe quoi". Il n'a jamais été question de "mauvaise interprétation de la part des Gens du Livre" (sic), cela n'existe nulle part dans le Hadîth suscité. Il est dit de ne pas se fier à ce que disent les Gens du Livre. Est-ce seulement les mensonges que leurs langues sont susceptibles de proférer ou bien aussi le contenu de leurs livres qui est en cause ? Le sens exact est que ce que contiennent les livres des Gens de l'Ecriture contient à la fois du vrai et du faux.
Ibn Kathîr et Al-'Ahwazi rapportent :
Selon Ibn Abbâs, Ubay Ibn Ka'b dit : ....Et il a été authentifié que le Prophète (saws) a dit : "Si les Gens du Livre vous parle, ne déclarez pas véridiques ce qu'ils disent et ne les démentez pas". Puis le Prophète (sws) les a informé sur ces divisions: L'une d'elles : Celle dont on connaît l'authenticité avec ce que nous avons dans le livre d'Allâh et ou dans la Sunna du Prophète. Une autre dont on connaît le mensonge qui contredit le livre et aussi la sounna, et une autre sur quoi il y a un silence, et ceci est autorisé d'après la parole du Prophète (saws) : "Parlez des Banî Isrâil sans aucune objection" (Bukhari) Et ceci fait partie de ce qui n'est ni authentique, ni un mensonge, et qui est la signification de ce qu'il a dit : "Ne rendez pas véridique, et ne démentez pas". Tafsir ibn Kathir sourate 7.190 & Commentaire d'al-Ahwazi sur le hadith 3003 d'al-Tarmidhi.
Ainsi, Ubay Ibn Ka'ab démontre clairement que le Prophète (sws) a bien définit que les anciens livres contenaient des falsifications. Et c'est là le sens des paroles "Si les Gens du livre vous parlent, ne déclarez pas véridiques ce qu'ils disent et ne les démentez pas".
L'Imam Mâlik dit à propos du Hadith : "Parlez des Banî Isrâil sans aucune objection" : Il est autorisé de parler d'eux dans ce qui est bon, mais pas dans ce dont on connaît le mensonge. L'Imam Chafi'i commente ce même Hadîth en disant : Parmi ce qui est connu est le fait que le Prophète (sws) ne permet pas de parler en mentant, ainsi le sens du Hadith est de parlez des Banî Isrâil avec ce dont on sait qui n'est pas un mensonge, mais en ce qui concerne ce dont vous autorisez, alors il n'y a pas de mal de parlez d'eux comme l'a dit le Prophète (sws) : "Si les gens du Livre vous parlent, ne déclarez pas véridiques ce qu'ils disent et ne les démentez pas". Ibn Hajar, commentaire du hadith 3202 d'al-Bukhari.
De même, Ibn Taymiyya dit :
C'est ainsi que 'Abdullah Ibnu 'Amr a acquit, le jour de Yarmûk, deux montures chargées d'écrits parmi ceux des gens du livres. Il s'est exprimé en puisant dans ces ouvrages d'après ce qu'il a pu comprendre de ce Hadîth concernant l'autorisation pour cela. Mais ces traditions israélites sont citées comme exemples d'illustration non pas comme article de foi. Ces traditions sont de trois sortes : L'une d'elles : Celle dont on connaît l'authenticité avec ce que nous avons entre nos mains [comme preuve] qui atteste sa véracité. Ceci est authentique. La deuxième : ce dont on connaît le côté mensonger avec ce que nous avons entre nos mains [comme preuve] qui le contredit. La troisième : Ce sur quoi on s'est tût. Il ne fait partie ni de la première sorte ni de la deuxième. Nous ne lui accordons pas foi et nous ne le traitons pas de mensonge. (Ibn Taymiyya, Introduction au fondement de l'exégèse du Coran, Editions Sabil, 2004, pp 147.)
Aussi, ce Hadîth prouve la véracité de notre assertion :
Oumar est venu au Prophète (sws) avec un livre appartenant aux Gens du Livre, le Prophète (sws) s'est alors mit en colère et a dit : "Je suis venu à vous avec [le Coran] ce qui est clair et pur, ne les interrogez sur rien, ils vous informerait d'une vérité et alors vous la démentirez, ou d'un mensonge et alors vous le rendrez véridique. Par celui qui détient mon âme, si Moïse était parmi nous il n'aurait d'autre choix que de me suivre. Rapporté par Ahmed numéro 14623.
Si ce que possèdent les Gens du Livre ne souffraient d'aucunes dénaturations alors les qualitatifs utilisés à propos du Coran par le Prophète, saws, "clair et pur" (à contrario des textes Judéo/chrétiens qu'Oumar, r.a.a a apporté) n'auraient aucun sens. Et nous voyons que le Prophète Muhammad, saws, n'émettait pas uniquement des réserves sur les dires des Gens du Livre mais aussi sur le contenu de leur Livre.
Facealislam objecte que puisque le verset 48 dit que le Coran confirme les anciens livres, le sens du mot "Mouhaimin" ne peut induire une distorsion de ces mêmes livres. Il dit :
Ainsi, regarder "muhaimin" comme signifiant que le Coran annule ou déclare la Bible corrompue pose un problème, cette compréhension ne peut pas être exacte, de plus le verset 48, déclare que le Coran vient confirmer les écritures précédentes "Nous avons fait descendre le Livre avec la vérité, pour confirmer le Livre qui était là avant lui", or proclamer la corruption des Ecritures est l'exacte contraire de proclamer la confirmation des Ecritures.
Source : http://facealislam.free.fr/muhaimin.html
Ceci a déjà été clarifié ci-dessus du fait qu'en se faisant gardien des Livres originaux, le Coran réfute par ricochet les faussetés des livres judéo/chrétien, et aussi sur ce lien.
Facealislam voit d'autres problèmes dans ce passage:
Ce passage demande aux Juifs et aux Chrétiens de juger d'après le Livre qu'il leur a été donné. Les Juifs doivent juger d'après la Torah, "comment te demanderaient-ils d'être leur juge quand ils ont avec eux la Thora dans laquelle se trouve le jugement d'Allah?", les Chrétiens doivent juger d'après l'Evangile, "Que les gens de l'Évangile jugent d'après ce qu'Allah y a fait descendre". Quant aux Juifs et Chrétiens qui ne jugent pas d'après le Livre qu'ils ont reçu, ils sont regardés comme des gens pervers, des gens injustes, "Ceux qui ne jugent pas d'après ce qu'Allah a fait descendre, ceux-là sont les pervers", "Et ceux qui ne jugent pas d'après ce qu'Allah a fait descendre, ceux-là sont des injustes.". Seulement, certains musulmans nous disent que le verset 48 enseigne que la Bible (c.à.d. la Torah et l'Evangile) est annulée ou qu'elle est corrompue. C'est une interprétation qui ne tient pas, face à une lecture du passage en son contexte. Si le Coran demande aux Juifs et Chrétiens de suivre leur Livre, c'est que leur Livre n'a pas été annulé, d'autant que ceux qui ne suivent pas leur Livre, sont regardés comme des gens injustes, pervers. De même le Coran ne peut pas demander de suivre un Livre, si celui-ci est corrompu, ce serait un non sens.
En outre, quelques versets plus loin, le Coran commande de nouveau, aux Juifs et Chrétiens de se conformer à leur Livre :
Dis : "Ô gens du Livre, vous ne tenez sur rien, tant que vous ne vous conformez pas à
L'implication est que pour que le Livre des Juifs et Chrétiens puissent être demandé d'être suivi, il faut nécessairement que ce Livre ne soit pas annulé, ni corrompu.
http://facealislam.free.fr/muhaimin.html
C'est navrant mais, une fois encore, Facealislam use de duperie pour tenter de convaincre ses lecteurs. Qu'on en juge par ses propos :
Seulement, certains musulmans nous disent que le verset 48 enseigne que la Bible (c.à.d. la Torah et l'Evangile)
Eh bien non ! Car la Bible ne se limite pas aux textes dits "Thora" et "Evangile" ("évangiles" pour être plus exact), elle contient beaucoup d'autres livres : Jonas, Malachie, Siracide (Bible Catholique), épître de Jude, de Jacques… ce n'est qu'un mensonge supplémentaire. La Bible est tout bonnement inconnue du Coran.
En outre, si il y a une lacune dans l'exégèse du Coran, elle ne provient pas de "certains musulmans" mais plutôt du missionnaire.
En effet, il n'est pas demandé dans ces versets aux Juifs et aux Chrétiens de juger par
Dis : "Ô gens du Livre, vous ne tenez sur rien, tant que vous ne vous conformez pas à
Les mufassirun conviennent que les termes surlignés désignent le Coran. Aussi la finalité de cette injonction est d'amener les Gens du Livre à l'Islam, et non pas de suivre leurs livres et/ou leurs religions. Ceci ne contredit donc pas le fait que l'Islam abroge ce qu'il l'a précédé, puisque les Juifs et Chrétiens sont invités à devenir musulmans. Une fois qu'ils le seront devenus, ils adopteront comme référence le Coran et plus leurs Livres, lesquels tomberont en désuétude. Le Coran exhorte les Gens du Livre à appliquer la Torah de Moïse et l'Evangile de Jésus leur enjoignant par là même de rejoindre l'Islam. Et donc, les Gens du Livre ne tiennent sur rien tant qu'ils n'appliquent pas les enseignements de la Torah de Moïse et de l'Evangile de Jésus qui les renvoient tout droit au Coran et à Muhammad (s.a.w.s).
Tounsidu20, Moussa Youssouf