Le viol de la fille selon la Bible (2/2)



La suite de la Partie 1


- Différences entre le mot taphas et pathah


Sam Shamoun veut nous faire croire que le verset Deutéronome 22.28-29 concerne le cas de la séduction d'une fille comme c'est le cas dans le verset suivant :

Exode 22
16 Si un homme séduit (pathah) une vierge qui n'est point fiancée, et qu'il couche avec elle, il paiera sa dot et la prendra pour femme.
17 Si le père refuse de la lui accorder, il paiera en argent la valeur de la dot des vierges.


En utilisant le raisonnement déficient de Sam Shamoun et de ses compagnons, lequel voulait que comme ce sont les mot chazaq et laqach qui signifient viol, et comme il n'est pas utilisé dans Deutéronome 22.28, c'est que ce n'est pas un viol, on pourrait dire de même que comme c'est le mot pathah qui signifie séduction, et comme il n'est pas utilisé dans Deutéronome 22.28, alors il ne s'agit pas de séduction. Ainsi, en un instant, son argument absurde disparait. Nous avons plutôt démontré que les mots chazaq, laqach et taphas avaient le même sens et que même le mot taphas contenait plus de violence que les deux autres.

Maintenant, prouvons que les mots taphas et pathah sont différent.



Définition de pathah :

1) être spacieux, être ouvert, être large
     1a) (Qal) être ouvert
     1b) (Hifil) rendre spacieux, faire ouvrir
2) être simple, attirer, tromper, persuader
     2a) (Qal)
           2a1) avoir l'esprit simple, être sot, être naïf
           2a2) être trompé
     2b) (Nifal) être crédule, facile à tromper
     2c) (Piel)
           2c1) persuader, séduire
           2c2) tromper, décevoir
     2d) (Pual)
           2d1) être persuadé
           2d2) être dé çu

Traduction générale par :

séduire, persuader, flatter, tromper, possession, fou, stupide, ouvrir (les lèvres), fléchir, surprendre, attirer; 28

http://concordance.keo.in/strong_hebreu/strong-hebreu-6601.html




Ce mot apparait 26 fois dans l'Ancien Testament, et à aucun moment il implique une violence :

Genèse 9:27 
Que Dieu étende les possessions (pathah) de Japhet, qu'il habite dans les tentes de Sem, et que Canaan soit leur esclave!

Exode 22:16 
Si un homme séduit (pathah) une vierge qui n'est point fiancée, et qu'il couche avec elle, il paiera sa dot et la prendra pour femme.

Deutéronome 11:16 
Gardez–vous de laisser séduire (pathah) votre coeur, de vous détourner, de servir d'autres dieux et de vous prosterner devant eux.

Juges 14:15 
Le septième jour, ils dirent à la femme de Samson: Persuade (pathah) à ton mari de nous expliquer l'énigme; sinon, nous te brûlerons, toi et la maison de ton père. C'est pour nous dépouiller que vous nous avez invités, n'est–ce pas?

Juges 16:5 
Les princes des Philistins montèrent vers elle, et lui dirent: Flatte (pathah)–le, pour savoir d'où lui vient sa grande force et comment nous pourrions nous rendre maîtres de lui; nous le lierons pour le dompter, et nous te donnerons chacun mille et cent sicles d'argent.

2 Samuel 3:25 
Tu connais Abner, fils de Ner! c'est pour te tromper (pathah) qu'il est venu, pour épier tes démarches, et pour savoir tout ce que tu fais.

1 Rois 22:20 
Et l'Eternel dit: Qui séduira (pathah) Achab, pour qu'il monte à Ramoth en Galaad et qu'il y périsse? Ils répondirent l'un d'une manière, l'autre d'une autre.

1 Rois 22:21 
Et un esprit vint se présenter devant l'Eternel, et dit: Moi, je le séduirai (pathah).

1 Rois 22:22 
L'Eternel lui dit: Comment? 22–22 Je sortirai, répondit–il, et je serai un esprit de mensonge dans la bouche de tous ses prophètes. L'Eternel dit: Tu le séduiras (pathah), et tu en viendras à bout; sors, et fais ainsi!

2 Chroniques 18:19 
Et l'Eternel dit: Qui séduira (pathah) Achab, roi d'Israël, pour qu'il monte à Ramoth en Galaad et qu'il y périsse? Ils répondirent l'un d'une manière, l'autre d'une autre.

2 Chroniques 18:20 
Et un esprit vint se présenter devant l'Eternel, et dit: Moi, je le séduirai (pathah). L'Eternel lui dit: Comment?

2 Chroniques 18:21 
Je sortirai, répondit–il, et je serai un esprit de mensonge dans la bouche de tous ses prophètes. L'Eternel dit: Tu le séduiras (pathah), et tu en viendras à bout; sors, et fais ainsi.

Job 5:2 
L'insensé périt dans sa colère, Le fou (pathah) meurt dans ses emportements.

Job 31:9 
Si mon coeur a été séduit (pathah) par une femme, Si j'ai fait le guet à la porte de mon prochain,

Job 31:27 
Et si mon coeur s'est laissé séduire (pathah) en secret, Si ma main s'est portée sur ma bouche;

Psaumes 78:36 
Mais ils le trompaient (pathah) de la bouche, Et ils lui mentaient de la langue;

Proverbes 1:10 
Mon fils, si des pécheurs veulent te séduire (pathah), Ne te laisse pas gagner.

Proverbes 16:29 
L'homme violent séduit (pathah) son prochain, Et le fait marcher dans une voie qui n'est pas bonne.

Proverbes 20:19 
Celui qui répand la calomnie dévoile les secrets; Ne te mêle pas avec celui qui ouvre (pathah) ses lèvres.

Proverbes 24:28 
Ne témoigne pas à la légère contre ton prochain; Voudrais–tu tromper (pathah) par tes lèvres?

Proverbes 25:15 
Par la lenteur à la colère on fléchit (pathah) un prince, Et une langue douce peut briser des os.

Jérémie 20:7 
Tu m'as persuadé (pathah), Eternel, et je me suis laissé persuader (pathah); Tu m'as saisi, tu m'as vaincu. Et je suis chaque jour un objet de raillerie, Tout le monde se moque de moi.

Jérémie 20:10 
Car j'apprends les mauvais propos de plusieurs, L'épouvante qui règne à l'entour: Accusez–le, et nous l'accuserons! Tous ceux qui étaient en paix avec moi Observent si je chancelle: Peut–être se laissera–t–il surprendre (pathah), Et nous serons maîtres de lui, Nous tirerons vengeance de lui!

Ezéchiel
14:9  Si le prophète se laisse séduire (pathah), s'il prononce une parole, c'est moi, l'Eternel, qui aurai séduit (pathah) ce prophète; j'étendrai ma main contre lui, et je le détruirai du milieu de mon peuple d'Israël.

Osée 2:14
C'est pourquoi voici, je veux l'attirer (pathah) et la conduire au désert, et je parlerai à son coeur.

Osée 7:11 
Ephraïm est comme une colombe stupide (pathah), sans intelligence; Ils implorent l'Egypte, ils vont en Assyrie.


On ne peut donc pas comparer le mot taphas avec le mot pathah, ils ont un sens différent. Comme nous l'avons dit, si l'auteur de Deutéronome 22.28-29 voulait réellement parler de séduction, il aurait utilisé le même mot pathah, ce qui n'est pas le cas.

Remarquons aussi que le mot 'anah qui signifie déshonoré n'est pas utilisé ici contrairement à Genèse 34.2, Deutéronome 22.25-27 et Deutéronome 22.28-29

Ainsi, Dieu donne une loi dans Exode 22.16 concernant la séduction d'une femme non fiancé, puis dans Deutéronome 22.28 il en donne une autre concernant cette fois le viol de la femme non fiancé. Dieu a donc donné une loi, puis il l'a complété en y ajoutant un autre cas, celui du viol. Il n'est pas étrange que ce genre de complément soit présent dans la Bible. Nous voyons par exemple que Dieu donne une instruction à Noé dans Genèse 6:19, puis il lui redonne la même avec plus de détailles dans Genèse 7.2. De même, Deutéronome 15.2 donne des détailles en plus par rapport aux lois de Exode 23 et de Lévitique 25. Ou encore, Deutéronome 15.14 ajoute un détail qui n'était pas présent dans Exode 21.2.










- Autres objections


Regardons d'autres objections que des chrétiens utilisent pour prouver que Deutéronome 22.28-29 ne concerne pas le viol.


- La fille ne crie pas

Certains ont osé prétendre que Deutéronome 22.28-29 ne concerne pas le viol car la femme ne crie pas, contrairement à Deutéronome 22.25-27 où elle crie.

Or une femme peut ne pas être consentante sans pour autant crier. D'ailleurs, Il n'est pas mentionné que Dina a crié lorsqu'elle fut violé (Genèse 34.2).

Le passage Deutéronome 22.25-27 fait la distinction entre le consentement ou non de la femme car il s'agit d'une atteinte à la propriété du fiancé, son consentement est donc important, alors que dans Deutéronome 22.28-29 la fille n'est pas fiancé, donc son consentement ne changera rien.



- Et qu'on vienne à les surprendre


Sam Shamoun dit que comme à la fin du verset 28 il est dit : "et qu'on vienne à les surprendre", alors il ne s'agit pas d'un viol.

Ces mots signifient seulement que pour accuser un homme d'avoir violer une fille vierge, il faut le surprendre entrain de l'accomplir.

C'est d'ailleurs la raison pour laquelle d'autres traductions lisent :

Bible de Jérusalem : Si un homme rencontre une jeune fille vierge qui n'est pas fiancée, la saisit et couche avec elle, pris sur le fait,

Bible Fillion (basé sur la Vulgate) : Si un homme trouve une jeune fille vierge qui n'a point été fiancée, et que, lui faisant violence, il la déshonore, les juges, après avoir pris connaissance de cette affaire,

Bible Saci (basé sur la Vulgate) : Si un homme trouve une fille vierge qui n'a point été fiancée, et que lui faisant violence il la déshonore, les juges ayant pris connoissante de cette affaire,

GOD'S WORD Translation : This is what you must do when a man rapes a virgin who isn't engaged. When the crime is discovered,

Bible in Basic English : If a man sees a young virgin, who has not given her word to be married to anyone, and he takes her by force and has connection with her, and discovery is made of it;

Septante : And if any one should find a young virgin who has not been betrothed, and should force her and lie with her, and be found,



Donc, les mots "et qu'on vienne à les surprendre" ne sont ni en faveur d'un viol, ou d'un acte fait avec consentement, ils indiquent seulement qu'une accusation sans preuve est nul et non avenue.

Si ces mots étaient vraiment une preuve du consentement de la femme, alors ils auraient dû être présent dans Exode 22.16-17, ce qui est exclu.




- La réputation d'une vierge

Cette objection je ne l'ai pas trouvé chez les chrétiens, mais il est possible, par ignorance, qu'elle soit utilisé. Si quelqu'un dit : Deutéronome 22.19 dit que celui qui porte atteinte à la réputation d'une vierge devra payer 100 sicles d'argent, donc Deutéronome 22.29 qui demande de payer que 50 sicles ne peut pas concerné un viol, car violer une femme est pire que porter atteinte à sa réputation.

La réponse est simple : D'abord ce passage est encore une injustice envers la femme, car il oblige la femme a vivre avec un homme mauvais, car il a menti sur sa virginité.

On remarque aussi que le faux témoignage est un grand péché (Ex 20:16 Ex 23:1 De 19:16 Pr 6:19 Pr 12:17 Pr 19:9 Pr 24:28 Pr 25:18 Mt 19:18 Ro 13:9).
Alors qu'il n'existe aucun passage sur le viol de la vierge non fiancé, comme nous l'avons vu plus haut. Également, selon la Bible, l'adultère est punit car il porte atteinte à la femme du prochain (voir ici), or ici la fille n'est ni marié ni fiancé, donc ce cas n'est pas comparable à un cas d'adultère qui aurait pu être pire qu'un faux témoignage. Enfin, la personne est punit sévèrement dans Deutéronome 22.19 car dans le cas où son accusation serait vrai, alors il faudrait mettre à mort la femme qui

Deutéronome 22
13 Si un homme, qui a pris une femme et est allé vers elle, éprouve ensuite de l'aversion pour sa personne,
14 s'il lui impute des choses criminelles et porte atteinte à sa réputation, en disant: J'ai pris cette femme, je me suis approché d'elle, et je ne l'ai pas trouvée vierge, –
15 alors le père et la mère de la jeune femme prendront les signes de sa virginité et les produiront devant les anciens de la ville, à la porte.
16 Le père de la jeune femme dira aux anciens: J'ai donné ma fille pour femme à cet homme, et il l'a prise en aversion;
17 il lui impute des choses criminelles, en disant: Je n'ai pas trouvé ta fille vierge. Or voici les signes de virginité de ma fille. Et ils déploieront son vêtement devant les anciens de la ville.
18 Les anciens de la ville saisiront alors cet homme et le châtieront;
19 et, parce qu'il a porté atteinte à la réputation d'une vierge d'Israël, ils le condamneront à une amende de cent sicles d'argent, qu'ils donneront au père de la jeune femme. Elle restera sa femme, et il ne pourra pas la renvoyer, tant qu'il vivra.
20 Mais si le fait est vrai, si la jeune femme ne s'est point trouvée vierge,
21 on fera sortir la jeune femme à l'entrée de la maison de son père; elle sera lapidée par les gens de la ville, et elle mourra, parce qu'elle a commis une infamie en Israël, en se prostituant dans la maison de son père. Tu ôteras ainsi le mal du milieu de toi.


Ainsi, à cause des conséquences d'une fausse accusation de l'homme, la punition doit être sévère.









- Les savants juifs et chrétiens sur Deutéronome 22.28-29

De nombreux savants juifs et chrétiens n'ont pas eu honte de dire la vérité au sujet de l'enseignement de Deutéronome 22.28-29, en affirmant qu'il parle bien du viol.



- Les savants chrétiens

Nous avons vu que les mots chazaq et taphas ont le même sens, relisons donc le passage :

Deutéronome 22
25 Mais si c'est dans les champs que cet homme rencontre la jeune femme fiancée, lui fait violence (chazaq) et couche avec elle, l'homme qui aura couché avec elle sera seul puni de mort.
26 Tu ne feras rien à la jeune fille; elle n'est pas coupable d'un crime digne de mort, car il en est de ce cas comme de celui où un homme se jette sur son prochain et lui ôte la vie.
27 La jeune fille fiancée, que cet homme a rencontrée dans les champs, a pu crier sans qu'il y ait eu personne pour la secourir.
28 Si un homme rencontre une jeune fille vierge non fiancée, lui fait violence (taphas) et couche avec elle, et qu'on vienne à les surprendre,
29 l'homme qui aura couché avec elle donnera au père de la jeune fille cinquante sicles d'argent; et, parce qu'il l'a déshonorée, il la prendra pour femme, et il ne pourra pas la renvoyer, tant qu'il vivra.


Les versets 25 et 28 sont identiques, sauf que le premier traite de la femme fiancé tandis que le deuxième vise la femme non fiancé. Or les versets 26-27 prouvent qu'il s'agit d'un viol. Il est donc clair qu'il s'agit aussi d'un viol dans le verset 28.

La Bible Annotée donne le même titre pour décrire les violences faites sur la femme fiancé et sur la femme non fiancé :

25 à 27 VIOLENCE faite à une fiancée.

28 et 29 VIOLENCE faite à une jeune fille.

htp://www.levangile.com/Bible-Annotee-Deuteronome-22.htm






La Bible de Jérusalem, écrit en titre de Exode 22.16 :

Dt 22.28-29    VIOL D'UNE VIERGE

La Bible de Jérusalem, Exode 22 16, page 135.




Le dictionnaire de Westphal :

Dans le cas de séduction OU DE RAPT, le coupable peut être contraint d'épouser la jeune fille, mais il doit toujours payer la dot au père {#Ex 22:16}; d'après #De 22:28 et suivant, le mariage est obligatoire et la dot est fixée à 50 sicles d'argent, mais si la jeune fille était fiancée, le ravisseur doit être lapidé, et, dans certaines circonstances, la victime est passible du même châtiment {#De 22:23-27}. Dictionnaire Encylopédique de la Bible-Westphal, définition de crimes, délits et peines.


Le dictionnaire de Bost :

Divorce. La dissolubilité des liens du mariage, le divorce, toujours en honneur partout ou le mariage ne l'est pas, où la femme est méprisée, cette coutume
des peuples païens, et que les patriarches eux-mêmes ont connue, {#Ge 21:14} fut régularisée par la loi de Moïse; il fut permis, sauf les deux cas où l'homme
aurait, avant son mariage, déshonoré une jeune fille par des paroles flétrissantes OU PAR UNE CONDUITE BRUTALE. {#De 22:19,29}. Dictionnaire de la Bible de Jean Augustin Bost, définition divorce.




Le dictionnaire de A. M. Gerard :

Des mesures rigoureuses dissuadent aussi les mâles trop entreprenants à l'égard des vierges qu'aucun engagement ne place encore sous la protection de la terrible loi sur l'adultère : le séducteur QUI USERA DE LA FORCE pour parvenir à ses fins devra, non seulement donner une somme relativement importante (cinquante sicles d'argent) au père de la jeune fille, mais obligatoirement épouser celle-ci sans avoir jamais, de toute sa vie, le droit de la répudier. Dictionnaire de la Bible par André-Marie Gerard, définition de adultère, page 37.



Le vocabulaire de théologie Biblique :

Condamnant le viol d'une femme, acte qui détruit les rapports sociaux en négligeant le consentement du partenaire, la loi condamne une violence injustifiable (Dt 22,24.29; cf Gn 34,2; Jg 19,24; 20,5; 2S 13,12.14; Lm 5,11 : en grec, tapeinoô). Vocabulaire de théologie Biblique, publié sousla direction de Xavier Léon-Dufour et de Jean Duplacy, Augustin Goerge, Pierre Grelot, Jacques Guillet, Marc-François Lacan, cinquième édition 1981, définition de violence, II Situations, page 1362.



Le dictionnaire de Holman :

Crime of engaging in sexual intercourse with another without consent by force and/or deception. Mosaic law required a man who had seduced a virgin to pay the bride price and offer to marry her (Exodus 22:16-17). The forcible rape of an engaged woman was a capital offense (Deuteronomy 22:25-27). In other cases of forcible rape, the offender was required to marry his victim and was not permitted to divorce her (Deuteronomy 22:28-29). Holman Bible Dictionary, rape.



Saint Augustin dit :

XXXIV. (Ib. XXII, 28, 29.) Punition de l'homme qui a déshonoré une vierge. — « Si un homme trouve une fille vierge qui n'a point été fiancée, et que lui faisant violence, il dorme avec elle, et qu'on les trouve ; cet homme qui a dormi avec elle donnera au père de la fille cinquante didrachmes d'argent, et elle sera sa femme, parce qu'il l'a déshonorée, et il ne pourra jamais la répudier. » On demande, et à bon droit, si c'est là un châtiment pour le coupable de ne pouvoir jamais répudier celle QU'IL A DESHONOREE D'UNE MANIERE COUPABLE ET ILLICITE. Sommes-nous portés à croire que le motif pour lequel il ne peut, c'est-à-dire, ne doit jamais la renvoyer, c'est qu'elle est devenue son épouse? nous nous rappelons aussitôt la permission donnée par Moïse de faire un acte de divorce et de renvoyer la femme , mais c'est ce droit précisément, 'qu'il refuse à celui qui a COMMIS LE CRIME DE DESHONORER UNE VIERGE; il ne veut pas qu'on se joue d'elle, et que l'on feigne de la prendre pour épouse, au lieu de l'accepter franchement et de bonne volonté. La Loi donne le même droit à la femme accusée à tort par son mari de s'être mariée à lui, sans qu'il l'ait trouvée vierge.QUESTIONS SUR L' HEPTATEUQUE. LIVRE CINQUIÈME. QUESTIONS SUR LE DEUTÉRONOME. http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/questions/deuteronome.htm



En réponse à une objection, Thomas d'Aquin dit en s'appuyant sur saint Jérome que le violeur de la vierge non fiancé devra l'épouser :

Objections:

1. Il ne semble pas être une espèce de la luxure distincte du stupre. Isidore dit en effet que " le rapt est de façon précise l'union charnelle illicite: il vient du mot "corrompre". Il s'ensuit que celui qui réussit un rapt jouit de son stupre ". Il semble donc que le rapt ne doit pas être considéré comme une espèce de la luxure distincte du stupre.

2. Le rapt semble comporter une certaine violence. On dit en effet dans les Décrets - que " le rapt est commis lorsque par violence on enlève une jeune fille de la maison de son père, afin de la déflorer et d'en faire sa femme ". Mais faire violence à quelqu'un n'a qu'un rapport accidentel avec la luxure, qui a trait, de soi, à la jouissance de l'union charnelle. Le rapt ne semble donc pas devoir être donné comme une espèce déterminée de la luxure.

3. Le péché de luxure est maîtrisé par le mariage. En effet, S. Paul écrit (1 Co 7, 2): " En raison du péril d'impudicité, que chaque homme ait sa femme... " Or le rapt empêche de se marier ensuite. Il est dit en effet au Concile de Meaux: " On a décidé que ceux qui enlèvent des femmes, s'en emparent ou les séduisent, ne les aient en aucune façon pour épouses, même si, par la suite, ils les ont reçues en mariage avec le consentement de leurs parents. " Le rapt n'est donc pas une espèce déterminée de la luxure.

4. On peut s'unir à son épouse sans péché de luxure. Or le rapt peut être commis si, de manière violente, on enlève sa femme de la maison paternelle et si on la connaît charnellement. Le rapt n'est donc pas une espèce déterminée de la luxure.


[Réponse de Thomas d'Aquin]

Cependant, pour Isidore " le rapt est une union charnelle illicite ". Or c'est là un péché de luxure. Le rapt est donc une espèce de celle-ci.

Conclusion:

Le rapt, tel que nous en parlons maintenant, est une espèce de la luxure. Parfois, il est vrai, le rapt rejoint le stupre; parfois aussi le rapt se trouve sans le stupre; et parfois le stupre existe sans le rapt. Ils se rejoignent quand on fait violence à une vierge pour la déflorer illicitement. Cette violence est parfois commise tant à l'égard de la vierge elle-même qu'à l'égard du père; parfois elle est commise à l'égard du père, mais non à l'égard de la vierge, lorsque par exemple celle-ci consent à être enlevée par violence de la maison paternelle. La violence du rapt diffère encore d'une autre façon; car parfois la jeune fille est enlevée de force de la maison paternelle et violée contre son gré; et parfois, même si elle est enlevée de force, elle n'est pas cependant souillée par la violence, mais de son plein gré, soit que cela se fasse dans une union par fornication, ou dans une union matrimoniale. Quelle que soit en effet la façon dont la violence se présente, la raison de rapt se trouve vérifiée. - On rencontre aussi le rapt sans défloration; si par exemple le ravisseur s'empare d'une veuve ou d'une fille qui n'est plus vierge. C'est pourquoi le pape Symmaque dit: " Nous maudissons les ravisseurs des veuves ou des vierges, pour la monstruosité d'un tel crime. " - On rencontre enfin le stupre sans le rapt, quand quelqu'un déflore illicitement une vierge sans avoir fait intervenir la violence.

Solutions:

1. Comme la plupart du temps le rapt se rencontre avec le stupre, il arrive parfois que l'on prenne l'un pour l'autre.

2. Si l'on fait violence, cela semble provenir de l'intensité de la convoitise, qui conduit à ne pas fuir le péril.

3. Il faut parler différemment du rapt des jeunes filles qui sont fiancées, et du rapt de celles qui ne le sont pas. En effet, celles qui sont fiancées doivent être rendues à leur promis, qui ont un droit sur elles en raison des fiançailles mêmes. Mais celles qui ne sont pas fiancées doivent être rendues d'abord au pouvoir paternel, et alors, selon la volonté des parents, on peut licitement les recevoir pour épouses. Mais si l'on agit autrement, le mariage est contracté illicitement; quiconque en effet ravit un bien est tenu à restitution. Le rapt ne rompt pas cependant le mariage déjà contracté, même s'il empêche celui qui doit être contracté. Ce qui est dit dans le Concile dont on parle l'a été en abomination de ce crime, et a été abrogé. C'est pourquoi S. JEROME déclare le contraire: " On peut trouver dans l'Écriture trois genres de mariages légitimes. Le premier, lorsqu'une vierge chaste ayant gardé sa virginité est donnée légitimement à un homme. Le deuxième, lorsqu'une vierge a été enlevée dans la ville par un homme et a été contrainte par lui à l'union charnelle; si telle est la volonté du père, cet homme la dotera autant que le père le voudra, et il paiera le prix de sa pudicité. Le troisième enfin, lorsque la femme lui est refusée et accordée à un autre par la volonté du père. " - Ou bien on peut l'entendre de celles qui sont fiancées et surtout en raison des verbes au présent.

4. Le fiancé, en raison des fiançailles mêmes, a des droits sur sa fiancée. C'est pourquoi, bien qu'il pèche en faisant violence, il est cependant excusé du crime de rapt. Aussi le pape Gélase précise-t-il: " Cette loi des anciens chefs disait qu'un rapt était commis, lorsqu'une jeune fille était enlevée sans que rien eût été fait au sujet de ses noces. " SOMME THÉOLOGIQUE IIa IIae Pars. SAINT THOMAS D'AQUIN, Docteur de l'Eglise. LA MORALE PRISE PAR LE PARTICULIER. LA TEMPÉRANCE. QUESTION 154: LES PARTIES DE LA LUXURE. ARTICLE 7: Le rapt.







Le site chrétien suivant dit :

Je lirai quelques passages dans la Parole du Seigneur, tout d'abord dans l'Ancien Testament, puis dans le Nouveau Testament. Dans Deutéronome 22, versets 28 et 29 : « Si un homme rencontre une jeune fille vierge non fiancée, lui fait violence et couche avec elle et qu'on vienne à les surprendre, l'homme qui aura couché avec elle donnera au père de la jeune fille cinquante sicles d'argent et parce qu'il l'a déshonorée, il la prendra pour femme et il ne pourra pas la renvoyer tant qu'il vivra ». Il nous montre là le cas, hélas, très fréquent aujourd'hui, d'un jeune homme qui couche avec une jeune fille, même contre sa volonté. Et dans la pensée du Seigneur, il est dit là qu'il devra la prendre pour femme et la garder toute sa vie. Parce qu'il a couché avec elle, il ne pourra pas la renvoyer. Il a fait une seule chair avec elle et déjà, le Seigneur les considère comme mari et femme. Alors vous voyez l'importance du fait de s'abstenir de toute relation sexuelle avant le mariage ? Non seulement parce que c'est une prostitution aux yeux du Seigneur, mais parce que cela nous engage. « Il la prendra pour femme, il ne pourra pas la renvoyer tant qu'il vivra ». http://www.sourcedevie.com/html/C053-divorce-remariage-adultere-famille.htm



Les notes de la Bible Fillion :

23-27. Le cas d'une fiancée à laquelle on a fait violence. - Deux hypothèses, et, par suite, deux solutions distinctes. : 1° Si ... in civitate..., vers. 23-24. 2° Sin autem in agro..., vers. 25-27. Dans la première hypothèse, la jeune fille n'a pas suffisamment défendu son honneur, et l'on présume qu'elle a consenti : dans la seconde, les présomptions sont en sa faveur. 28-29. Cas semblable, pour une jeune fille non fiancée. - Le coupable était condamné : 1° à payer 50 sicles de dommages-intérêts, 2° à épouser la jeune fille, en perdant tout droit au divorce. Plus haut, Ex. XXII, 16-17, il s'agissait de simple séduction sans violence ; de là, la différence du chatiment. La Sainte Bible Commentée d'après la Vulgate et les textes hébreux originaux, par l'abbé Louis-Claude Fillion, commentaire de Deutéronome 22.25-29, pages 627-628.




Les notes de la Contemporary English Version :

28 Suppose a woman isn't engaged to be married, and a man talks her into sleeping with him. If they are caught, 29they will be forced to get married. He must give her father fifty pieces of silver as a bride-price and [a] can never divorce her.

Footnotes:

   1. Deuteronomy 22:29 talks her into sleeping with him. . . bride-price and: Or " forces her to have sex. 29 Then if they are caught, he will have to marry her. He must give her father fifty pieces of silver as a bride-price and."

http://www.biblegateway.com/passage/?search=Deut%C3%A9ronome%2022.28-29&version=CEV




Le commentaire Biblique contemporain :

"En revanche, si la fiancé se trouvait sans défense, dans les champs, et que ses cris ne pouvaient pas être entendu par qui que se soit, son cas était assimilé à un viol. Seul l'homme était mis à mort. Si une fille non fiancé était violée, le viol devait conduire au mariage. L'auteur de l'acte devait payer la dot au père de la fille, et l'épouser, sans aucune possibilité de divorce (22,25-29). Cette loi protégeait la femme et l'enfant qui pouvait naître de ce viol." Commentaire Biblique contemporain fait par 70 théologiens africains, sur Deutéronome 22,25-29, p.239, Editions Farel 2008. (*)


Matthieu Henry :

V. If a damsel not betrothed were thus abused by violence, he that abused her should be fined, the father should have the fine, and, if he and the damsel did consent, he should be bound to marry her, and never to divorce her, how much soever she was below him, and how unpleasing soever she might afterwards be to him, as Tamar was to Amnon after he had forced her, Deuteronomy 22:28,29. This was to deter men from such vicious practices, which it is a shame that we are necessitated to read and write of. Matthew Henry Complete Commentary on the Whole Bible, commentaire sur Deutéronome 22.28-29.




- Les savants juifs



Rachi dit :

Selon la dot des vierges Laquelle est fixée à cinquante pièces d'argent dans le cas de celui qui « saisit une vierge et cohabite avec elle » DE FORCE, où il est écrit : « L'homme qui a cohabité avec elle donnera au père de la jeune fille cinquante pièces d'argent » (Devarim 22, 29). Commentaire de Rachi sur Exode 22.17.



Parmi les 613 commandements de la Torah, on trouve :

542. Celui qui viole une fille vierge doit l'épouser.
574. L'auteur d'un viol ne peut répudier celle qu'il avait déshonorée. (**)
http://www.rabbinat.qc.ca/nsite/bible/613.htm
http://www.cyber-contact.com/613.html
http://www.col.fr/article.php3?id_article=47





Maïmonide dit :

Lois relatives à la « jeune fille » vierge

Elles comprennent cinq commandements : trois commandements positifs et deux commandements négatifs dont voici le détail :
1. Infliger une amende au séducteur.
2. Que celui qui viole [une jeune fille vierge] épouse celle qu’il a violée.
3. Que celui qui a violé [une jeune fille vierge et l’a épousée] ne divorce pas.
4. Que l’homme qui a émis des propos diffamatoires [concernant sa virginité] reste mariée à elle à jamais.
5. Que celui qui a émis des propos diffamatoires [concernant la virginité de son épouse] ne divorce pas de celle-ci.
Michné Torah de Maïmonide, Maftéa'h, Répartition des commandements selon l’ordre des [ensembles de] lois, Quatrième Livre, le Livre des Femmes.



La voix de la Thora :

"Le cas du séducteur a déjà été noté dans Exode 22,15  il est question ici de celui qui viole une jeune fille et est prit sur le fait. Les deux cas sont frappés de la même sanction pécuniaire, comme Rachi le fait remarqué (ibid). "la punition est précisée afin que les filles d'Israël ne soient pas livrées à la frivolité". Si le violeur avait à l'esprit que l'acte restait impuni, il ne tarderait pas à récidiver. Si, par contre, il sait qu'il est lié à elle, il doit se charger d'elle toute sa vie quand bien même il serait dégouté et qu'il ne pourra la répudier, c'est un avertissement sévère qu'on lui donne. Sur la punition qu'entrainent de nos jours le viol et la séduction, voir ibn Eben Haézer, chap 177." La voix de la Thora, par le rabbin Elie Munk, commentaire sur Deutéronome 22.28, édition 1998, volume 5, page 219. (*)



Le dictionnaire de Calmet :

Divorce. La loi de Moïse {#Ge 1:28-30 6:7,20 7:8,14} tolérait la polygamie et le divorce parmi les Hébreux. Nous en avons parlé ci-devant sur l'article de DIVORCE, et plus au long dans la Dissertation sur le même sujet, imprimée à la tête du commentaire sur le Deutéronome. Nous rapporterons simplement ici ce que dit Léon de Modène sur l'usage morderne des juifs à cet égard. Une jeune fille au-dessous de dix ans, soit qu'elle ait son père ou non, si elle est devenue veuve après avoir épousé un mari du consentement de sa mère ou de ses frères, et que ce mari vienne à lui déplaire, peut se démarier jusqu'à ce qu'elle ait atteint l'âge de douze ans et un jour, qui est le temps où l'on a la qualité de femme. Il lui suffit de dire qu'elle ne veut point un tel pour son époux, dont elle prend deux témoins qui mettent par écrit ce refus; et avec cet écrit elle peut se démarier et se remarier à qui il lui plaît. CELUI QUI A VIOLE UNE FILLE ou qui l'a corrompue de quelque autre manière est obligé, selon la sentence des juges, de la prendre pour femme, sans pouvoir jamais la répudier, et de donner cinquante sicles au père de la fille. {#De 22:28,29. Dictionnaire de la Bible d'Augustin Calmet, définition de répudiation.




Le site www.jewishvirtuallibrary.org dit :

(b) Deutéronome 22 :28-29 : un homme qui viole une vierge qui n'est pas fiancée doit payer 50 shekels d'argent (compris plus tard comme le prix de la vierge), est forcé de se marier à elle, et est privé de ses futurs droits de divorce.
(Similairement, dans les Lois de Moyenne Assyrie, A, 55 (in Pritchard, Texts, 185), après avoir décrit le statut physique de la jeune femme et les divers endroits où l'offense pourrait être commise, la loi requiert que le coupable, s'il n'est pas marié, paye le prix pour les vierges, se marie à la fille et abandonne ses droits de divorce. Le père dans ce cas, ayant reçu compensation monétaire, a encore le droit de la marier à qui il veut. Si le coupable est marié, le père peut choisir de lui donner sa fille en mariage, mais en échange, la femme du coupable sera prise par le père pour être violée à son tour !). (**)

http://www.jewishvirtuallibrary.org/jsource/judaica/ejud_0002_0020_0_20440.html








- Conclusion

La conclusion de tout ceci est que selon la Bible, la seul punition qu'encourt l'homme qui viol une fille est qu'il devra se marier avec elle sans pouvoir divorcer et payer à son père une certaine somme. Non seulement la fille se fait violer, mais en plus, elle sera condamné à vivre avec lui, sauf si son père refuse (ou elle selon le Talmud). La punition d'un tel crime est insuffisante, et l'agresseur pourra, s'il n'est pas pauvre, continuer à violer d'autres jeunes filles et donc se marier avec elles, sans que rien ne l'arrête. On voit bien que la Bible ne donne pas beaucoup d'importance à la femme, car même dans le cas du viol d'une femme marié, si l'agresseur est punit, c'est d'abord parce qu'il a porté atteinte à la femme de son prochain.






(*) : Pris sur Karim
(**) : Pris sur Kain82





21/06/2010
3 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 68 autres membres